« C’est génial ! »… Comment les Français ont eu un coup de foudre pour le rugby en fauteuil

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De notre correspondant spécial dans le monde magique du rugby en fauteuil roulant,

Celui qui ose nous dire droit dans les yeux qu’il n’aime pas le rugby en fauteuil, après avoir assisté à un match à l’Arena Champ-de-Mars, qu’il le dise ou qu’il se taise à jamais. Dans tous les cas, on ne le croira pas. Présenté comme le sport à sensations fortes de ces Jeux paralympiques, le « RF » comme on le surnomme sur la côte Ouest (absolument pas) est bel et bien fidèle à sa réputation de sport fou.

À peine entrés dans la salle, en retard – non merci à Brigitte Macron d’avoir accaparé Alexandre Léauté après sa médaille d’or en cyclisme sur piste – pour le début du troisième quart-temps entre l’équipe de France et l’Australie, championne du monde en 2022, il ne nous a pas fallu plus de deux minutes pour lâcher notre casse-croûte et rester bouche bée, comme hypnotisés par ces fous de fauteuil qui s’envoient des sacs monstrueux comme au bon vieux temps des autos tamponneuses.

Les chocs et leur puissance, c’est ce qui frappe tout de suite. En cela, le nom rugby n’est clairement pas usurpé. Equipés de chaises renforcées (et plutôt stylées), les athlètes semblent avoir un mal monstrueux à assommer tout ce qui se présente à eux, comme s’ils étaient dans leur salon en train de jouer à GTA. « C’est frontal, c’est super physique, c’est du vrai rugby en fait », constate David, fan de ballon ovale mais aussi de rugby fauteuil depuis un moment. Comment s’y est-il mis ? « Je le suis un peu quand c’est diffusé à la télé », explique-t-il.

Un public conquis qui en redemande

Un ange passe et les questions fusent dans nos têtes. Mais nous sommes tellement déconcertés par cette phrase insensée que nous n’avons même pas pensé à lui demander OÙ EST CETTE ÉMISSION À LA TÉLÉ ??? Peu importe, ce n’est pas le sujet. En revanche, on peut espérer (ou même exiger) que le rugby en fauteuil gagne en visibilité médiatique après la fin des Jeux Paralympiques. Car il y aura du monde pour le regarder. Parmi eux, Cécile prend tout de suite son rond de serviette.

« J’ai été impressionnée par leur physique, je ne pensais pas que ce serait aussi intense. Je vais rarement voir du sport au stade ou en salle et là j’étais à fond dedans tout le match », confie le compagnon de Serge le mythomane. « C’était pareil pour moi avec le beach volley, avec la même ambiance, la musique, les enceintes qui réchauffent la salle. Ça m’a même donné envie d’essayer. Et un autre truc génial, c’est le côté mixte. Je ne vais jamais voir de match de rugby avec mon mari mais quand j’ai vu ça, je me suis dit on y va ! C’est incroyable, génial, il n’y a pas d’autres mots. » N’en dites pas plus !

L’enthousiasme est le même pour Paul, venu avec femme et enfants des Côtes-d’Armor pour vivre la magie des Paras. Son premier match de rugby fauteuil au stade a été une révélation. « On a pas mal suivi les JO à la télé mais on voulait profiter des Paralympiques sur place et on hésitait entre ça et le basket fauteuil. Finalement on a regardé des extraits vidéo des matchs et on a trouvé ça plutôt bien, raconte-t-il. Et en fait c’est génial. L’ambiance est folle. Ça donne envie de suivre. Demain, c’est sûr, on sera devant la télé ! Il y a un vrai engouement, quand ils arrivent à percer le mur adverse, on sent une vraie fébrilité dans la salle, c’est incroyable. »

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Une véritable esthétique du mouvement

Il est vrai que l’ambiance de Bombonera de l’Arena Champ-de-Mars ajoute un petit plus à ce sport fou. Mais l’intérêt principal reste tout de même le terrain. La facilité avec laquelle les joueurs se déplacent, tout en glissant, feignant et dribblant, a quelque chose de profondément esthétique. Mention spéciale vendredi soir à Batt Ryley, que Bob Vanaker, le sélectionneur de l’équipe de France, n’hésitait pas à qualifier récemment de « Michael Jordan du rugby en fauteuil », et qui a mené la vie dure à la défense française, parvenant sur plusieurs séquences à se faufiler entre tous les adversaires pour aller mettre le ballon dans la zone d’en-but.

On s’endormira sûrement en rêvant de cette action un peu folle, toujours signée du « GM » du « RF » : feinte à gauche, feinte à droite suivie d’un revers dans le dos des fagots pour aller marquer le but. Les tricolores n’étaient pas non plus en reste côté showman, quoique un peu plus en force brute. Chacun son style, après tout. Le public était particulièrement enthousiaste de voir Jonathan Hivernat jouer au bulldozer et réussir à passer dans l’en-but malgré trois hommes en fauteuil roulant qui le bloquaient. Tut tut, bougez, Johnny est dans la place.

En revanche, on admet volontiers que certaines subtilités nous ont parfois échappé. Mais pourquoi diable Hivernat, encore lui, a-t-il calé alors qu’il avait le boulevard Haussmann devant lui pour mettre le point retour à -1 ? On aurait aimé lui poser la question en zone mixte mais les joueurs étaient partis aussi vite que les joueurs du PSG après un match au Parc. Attention à ne pas trop grossir, messieurs. On plaisante, bien sûr.

Les projecteurs sont braqués sur les attaques

Finalement, c’est compliqué de ne pas aimer le nom d’exclusion temporaire. Au rugby fauteuil, on n’est pas exclu, on va en prison. C’est mignon et ça nous rappelle des souvenirs de dodgeball dans la cour de récré. Au-delà du côté spectaculaire et jouissif, le rugby fauteuil n’en reste pas moins un sport hyper-tactique, où la qualité des écrans (comme au basket) joue un rôle central dans le bon déroulement des attaques. Sans parler de la gestion du temps, chaque équipe ayant 40 secondes pour tenter de marquer à partir du moment où elle récupère le ballon.

Ainsi, en fonction du score, l’équipe qui mène aura tendance à jouer la montre avant d’aller marquer son but, même si celui-ci est grand ouvert. A ce petit jeu, le numéro 10 australien, un certain Bond, Chris Bond, a rendu fou le public français en tournant autour du pot à de nombreuses reprises avant de conclure. Si l’on devait lui trouver un bémol, un seul, ce serait la difficulté pour les défenses de stopper les attaques adverses.

Les matchs se résument souvent ainsi : attaque, but, attaque, but, etc. Nous avons demandé à David, grand consommateur de rugby fauteuil à la télé, ce qu’il en pensait. Il confirme : « La moindre erreur en attaque se paie cher, c’est tout de suite +1 ou +2 pour l’autre équipe, et après c’est très dur de rattraper. C’est pour ça que c’est très tactique et que les équipes jouent beaucoup avec le chrono. » Et avec nos émotions, que la défaite très honorable des Bleus (53-55) n’aura pas ternie. D’ailleurs, c’est décidé, à la rentrée, on sort une licence.

 
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