« C’est culturel d’avoir peur du handicap »

« C’est culturel d’avoir peur du handicap »
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      C’est
      culturel
      d’avoir
      peur
      du
      handicap
      »

Le 5 mars 1994, Philippe Croizon a 25 ans. Il s’apprête à déménager et décide de récupérer son antenne de télévision. Il est électrocuté. Les médecins se battent pour le sauver et doivent l’amputer des quatre membres. Après des mois de rééducation, il entame une nouvelle vie de handicapé, de sportif de haut niveau et d’adepte des défis les plus fous. La traversée de la Manche à la nage ; le pari réussi de traverser les cinq continents à la nage ; le record de profondeur pour un quadruple amputé ; le Paris-Dakar.

Acceptation de son handicap

Mais avant cela, il y a eu la phase d’acceptation de son handicap : « Après l’accident, il m’a fallu dix ans pour me remettre sur pied et traverser les cinq étapes du deuil sur mon canapé ». Dans sa tête, il est «décédé le 5 mars 1994« et tout ce qu’il vit aujourd’hui »,c’est plus.” “Bien sûr, c’était dur, ça a été violent pendant dix ans et j’ai même voulu mettre fin à mes jours à deux reprises. Mais aujourd’hui, j’aime ma vie. Elle est riche, elle est prospère, elle est puissante.« … Son leitmotiv : « Tout est possible, tout est possible à ceux qui osent. Ce sont juste nos peurs et nos doutes qui nous retiennent. »

Comment la société perçoit les personnes « autrement capables »

Accepter son handicap n’est pas chose facile. Mais la société doit encore porter un regard différent sur les gens.capable autrement” comme il le dit si bien. Et à juste titre les jeux paralympiques peut contribuer à cela : «« On est en train de donner la deuxième claque qu’il fallait pour que notre société évolue un peu plus en direction des personnes handicapées. Parce que le mot handicap, c’est n’importe quoi. »… « Nous sommes des citoyens comme tout le monde et accessoirement handicapés »… « c’est culturel d’avoir peur du handicap et pour les personnes handicapées d’avoir peur du monde des valides. On a donc deux mondes qui se regardent, deux univers et qui ont peur l’un de l’autre.«

Se déplacer, s’intégrer ou parcours du combattant ?

Alors oui, les Jeux paralympiques peuvent peut-être aider la société à changer son regard. Mais un autre problème se pose pour les personnes handicapées, celui de l’accessibilité : « Il y a les annonces politiques et la réalité de la vie. Et la réalité de la ville, de l’annonce politique qui est faite : nous sommes à 1000 années-lumière et surtout il y a beaucoup, beaucoup de gens qui ont demandé des exemptions. »

L’inclusion des personnes handicapées passe aussi par l’emploi…** Pour Philippe Croizon, depuis la loi de 2005, le handicap existe bel et bien mais les managers ont encore du mal à le faire. « cette peur du handicap » parce qu’« ils n’ont jamais été confrontés au handicap : on ne leur a vendu comme handicap que Cosette et Thénardier »…

 
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