Canada | La fin de la guerre contre l’inflation?

L’inflation a continué de baisser en août pour s’établir à 2 %, ce qui est conforme à la cible de la Banque du Canada, qui vise une fourchette de 1 à 3 %. L’indice des prix à la consommation (IPC) mesuré par Statistique Canada est à son plus bas niveau depuis février 2021 et pourrait continuer de faiblir dans les prochains mois.

Publié à 01:17

Mise à jour à 5h00

La guerre contre l’inflation est-elle terminée ? Oui, selon les économistes de la Banque Nationale. « L’inflation généralisée est terminée au Canada », affirment Matthieu Arseneau et Kyle Dahms. À 4,25 %, le taux directeur de la Banque du Canada demeure beaucoup trop élevé, disent-ils. « Les récentes baisses [trois au total] « Les effets de la crise n’ont pas été suffisamment importants pour rendre la politique monétaire moins restrictive », disent-ils, ce qui pourrait causer plus de dommages que nécessaire au marché du travail.

En excluant le coût des intérêts hypothécaires, sur lesquels jouent les décisions des banques centrales, l’inflation est à un niveau de seulement 1,2%, notent-ils.

« Nous croyons que la porte est grande ouverte pour que la Banque du Canada ramène son taux directeur entre 2,5 % et 3 % le plus rapidement possible en procédant à des baisses de taux plus importantes que celles qui ont été effectuées jusqu’à présent. »

Trop tôt pour crier victoire

« C’est trop pour la Banque du Canada, qui maintient un biais prudent, de crier victoire dans sa lutte contre l’inflation », estime Randall Bartlett, économiste chez Desjardins.

Le gouverneur de la banque centrale a en effet déclaré à plusieurs reprises que l’important n’était pas d’atteindre l’objectif d’inflation, mais de maintenir la stabilité des prix avant de renoncer.

La baisse de l’inflation est principalement due à une baisse des prix de l’essence, selon Statistique Canada. Avec une variation de 2,7 % en août 2024 par rapport à août 2023, les prix des aliments augmentent toujours à un rythme supérieur à celui de l’IPC, qui mesure l’inflation globale. Et les prix des logements continuent d’alimenter l’inflation avec une hausse de 5,3 % sur un an. De plus, la hausse des coûts d’intérêt hypothécaires demeure élevée, mais elle ralentit et continuera de décélérer avec la baisse des taux d’intérêt.

Toutefois, les mesures de l’inflation de base suivies par la Banque du Canada sont de bon augure pour l’avenir, souligne l’économiste de Desjardins. Ces deux mesures, l’IPC médian et l’IPC ajusté, sont demeurées sous 3 % en août pour un sixième mois consécutif.

Vers une baisse de 50 points ?

Avant de déclarer l’inflation vaincue, il est fort possible que les baisses de taux initiées par la Banque du Canada s’accélèrent, croient plusieurs économistes.

Dans sa prochaine décision le mois prochain, la banque centrale pourrait décréter une baisse de 50 points de base, ramenant son taux directeur à 3,75%.

L’économie ralentit plus que prévu par la Banque du Canada et le taux de chômage continue d’augmenter. Le gouverneur Tiff Macklem a commencé à s’inquiéter publiquement du caractère trop sévère du ralentissement économique.

L’économiste Randal Bartlett prédit une baisse de 50 points de base le mois prochain, suivie d’un retour à des baisses progressives de 25 points par la suite.

De son côté, l’économiste de la Banque de Montréal Benjamin Reitzes estime que la décision de la banque centrale dépendra du prochain relevé de l’inflation, celui de septembre, qui sera publié le 15 octobre, avant la décision sur le taux directeur le 23 octobre. « Si l’inflation surprend à nouveau à la baisse, la baisse de 50 points devient plus probable », estime-t-il.

Apprendre encore plus

  • 1,3%
    Le taux de croissance annuel de l’inflation au Québec est passé de 2,5 % en juillet à 1,3 % en août, ce qui est inférieur à la moyenne canadienne de 2 %.

    Source : Statistique Canada

 
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