Au moins neuf personnes ont été tuées et plus de 100 blessées dans une nouvelle vague d’explosions d’appareils de communication mercredi, selon des sources officielles, un jour après des explosions meurtrières de téléavertisseurs appartenant à des membres du Hezbollah pro-iranien. Mardi, au moins 12 personnes ont été tuées et quelque 2.800 blessées dans des explosions simultanées de téléavertisseurs dans des bastions du Hezbollah dans les banlieues sud, à l’est et au sud du Liban, selon les autorités.
Des talkies-walkies ont explosé simultanément dans la banlieue sud de Beyrouth alors que se déroulaient les funérailles de quatre membres du Hezbollah tués la veille dans l’explosion de téléavertisseurs, selon une Source proche du mouvement libanais et des secouristes. Les explosions ont provoqué la panique, selon un photographe de l’AFP couvrant les funérailles.
Selon les autorités libanaises, neuf personnes ont été tuées et une centaine d’autres blessées dans les explosions survenues également à Saïda (sud) et Baalbeck (est), où 15 personnes ont été blessées, a indiqué à l’AFP une Source hospitalière.
Les principales informations :
- Des talkies-walkies et des appareils de transmission du Hezbollah ont explosé mercredi, un jour après les explosions de téléavertisseurs
- Un premier bilan fait état de neuf morts et plus de 100 blessés.
- L’attaque du bipeur du Hezbollah annonce une escalade de la guerre, selon la diplomatie libanaise
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Mardi, des explosions simultanées de bips, un système de radiomessagerie utilisé par le mouvement islamiste pro-iranien, ont fait 12 morts, dont deux enfants, et entre 2.750 et 2.800 blessés, selon un nouveau bilan du ministère libanais de la Santé. Israël n’a pas commenté ces explosions, qui sont survenues quelques heures après que le pays a annoncé qu’il élargissait les objectifs de sa guerre contre le Hamas dans la bande de Gaza à sa frontière nord avec le Liban.
Depuis le début de la guerre de Gaza en octobre 2023, le Hezbollah a ouvert un front à la frontière avec Israël, affirmant soutenir le Hamas. Depuis, des échanges de tirs meurtriers sont quasi quotidiens, entraînant le déplacement de dizaines de milliers d’habitants des deux côtés de la frontière.
“Indescriptible”
Le Hezbollah a accusé Israël d’être “entièrement responsable” des explosions de bips, prévenant qu’il “recevrait sa juste punition”. Le mouvement libanais, dont le chef doit s’exprimer jeudi, a promis de poursuivre ses opérations de soutien au Hamas palestinien. Le ministre libanais des Affaires étrangères, Abdallah Bou Habib, a déclaré que l’attaque d’hier pourrait être le signe avant-coureur d’une guerre plus large au Moyen-Orient.
“Infiltration”
Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a condamné mercredi les « attaques » sur téléavertisseurs, se disant « extrêmement préoccupé » par la situation. L’ONU a déploré une « escalade extrêmement préoccupante ». Israël a annoncé le même jour sa décision d’étendre les objectifs de la guerre jusqu’à la frontière israélo-libanaise, afin de permettre le retour des personnes déplacées dans le nord d’Israël.
Les principaux objectifs affichés jusqu’ici étaient la destruction du Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007, et le retour des otages détenus dans le territoire palestinien. L’armée israélienne a indiqué mercredi avoir frappé la veille une infrastructure “dans laquelle opéraient des terroristes” à Majdal Selm, dans le sud du Liban, et dans la nuit d’autres “sites” du Hezbollah dans cinq secteurs du sud du pays.