De retour de sa visite officielle en Serbie, Emmanuel Macron doit passer le week-end dans sa résidence versaillaise, La Lanterne, où il devrait décider du nom du futur Premier ministre, qui pourrait être annoncé dans les prochaines heures.
L’essentiel
- Le nouveau Premier ministre qui succédera à Gabriel Attal pourrait être nommé avant la rentrée scolaire lundi, plus de 50 jours après les élections législatives. Emmanuel Macron lui-même a fixé l’échéance et une annonce prévue pour le week-end, peut-être dimanche, se profile selon plusieurs médias. Elle devrait être accompagnée d’un discours du chef de l’Etat qui a promis de s’exprimer « en temps voulu et dans le bon contexte ».
- Emmanuel Macron, qui affirme chercher « la meilleure solution », peaufinera sa décision depuis sa résidence versaillaise de La Lanterne ce week-end. Il semble toujours déterminé à se tourner vers une personnalité de centre-gauche ou de centre-droit, recueillant le plus large consensus afin d’éviter une motion de censure.
- Le nom de Bernard Cazeneuve, ancien Premier ministre de François Hollande, reste l’un des plus cités, mais divise au sein du PS et ne fait pas l’unanimité dans l’entourage d’Emmanuel Macron. Mais d’autres noms sont évoqués. Karim Bouamrane, maire PS de Saint-Ouen, a également été évoqué ces derniers jours pour Matignon. Il s’est dit « capable » de devenir Premier ministre, même s’il assure ne pas être candidat à ce poste.
10h00 – Gabriel Attal présent pour le retour des militants du parti Renaissance
Le Premier ministre démissionnaire Gabriel Attal est arrivé en milieu de matinée au siège du parti Renaissance pour le retour des militants de son parti à Paris. Discret depuis qu’il a remis la démission de son gouvernement à Emmanuel Macron, le chef du groupe Renaissance à l’Assemblée nationale doit se rendre à la fédération de Seine-et-Marne, avant un déplacement dans l’après-midi à la structure du parti en Auvergne-Rhône-Alpes.
09:53 – Laurent Jacobelli accuse Macron d’avoir « bouleversé le paysage politique »
S’exprimant sur France Info, le porte-parole du Rassemblement national Laurent Jacobelli a accusé ce samedi Emmanuel Macron d’avoir “ébranlé le paysage politique”, estimant que “le nœud du problème a un nom : Emmanuel Macron”. Alors que le chef de l’Etat avait dissous l’Assemblée nationale au soir des résultats des élections européennes, le député du parti à la flamme a fustigé la position du président qu’il accuse d’avoir voulu “diviser” le pays pour garder le pouvoir en refusant “qu’une nouvelle majorité, qu’une alternance arrive avec le Rassemblement national”.
09h40 – Les Insoumis voteront une motion de censure contre Cazeneuve
Toujours déterminée à faire désigner sa candidate Lucie Castets, la cheffe de file des Insoumis, Mathilde Panot, a annoncé ce vendredi sur France Info que son groupe s’opposerait à tout gouvernement de Bernard Cazeneuve qui serait automatiquement censuré, et plus généralement à « tout gouvernement qui ne serait pas dirigé par Lucie Castets ».
09h30 – Nicolas Sarkozy appelle à la nomination d’un Premier ministre de droite
Nicolas Sarkozy soutient une candidature de la droite à Matignon. L’ancien président de la République a appelé dans une interview à Figaro Les Républicains « œuvrent » pour que le futur Premier ministre soit issu des rangs de la droite. « La gravité de la situation impose aujourd’hui un changement de stratégie et d’assumer la responsabilité de gouverner », a-t-il expliqué, tout en regrettant la position de son camp qui « impose un programme minimum au président » tout en affirmant « vouloir rester en dehors de l’équipe gouvernementale ». Quant à l’hypothèse de Bernard Cazeneuve à ce poste, l’ancien locataire de l’Élysée a jugé que ce dernier « n’est pas la solution » compte tenu de son inadéquation « avec le centre de gravité de la politique française », mais a affirmé que Xavier Bertrand était « un bon choix ».
09:20 – Vers une hypothèse Bernard Cazeneuve ?
Son nom est régulièrement évoqué depuis plusieurs semaines pour un retour à Matignon. Ancien Premier ministre de François Hollande, Bernard Cazeneuve remplacera-t-il Gabriel Attal à la tête du gouvernement ? Alors qu’Emmanuel Macron cherche une personnalité de centre-gauche ou de centre-droit capable de faire consensus, le nom de l’ancien socialiste revient sur le devant de la scène. Son nom divise toutefois toujours au sein du Parti socialiste, ainsi que dans le camp présidentiel.
09:10 – Week-end décisif pour Emmanuel Macron
Plusieurs semaines après les élections législatives remportées par l’alliance de gauche et une série de consultations avec les présidents des partis et plusieurs personnalités politiques ces derniers jours, Emmanuel Macron devrait annoncer son futur Premier ministre pour remplacer Gabriel Attal.
30/08/24 – 23h50 – 51% des Français favorables à la démission d’Emmanuel Macron
Selon un sondage Ipsos, plus d’un Français sur deux (51%) se dit favorable à la démission d’Emmanuel Macron, et 67% des sondés estiment que la dissolution a eu des conséquences négatives pour la France. 7 Français sur 10 déclarent ne pas faire confiance à la chambre élue lors des dernières législatives.
30/08/24 – 23h05 – « Je ne suis pas candidat au poste de Premier ministre », assure Karim Bouamrane
« Ma question personnelle est vraiment secondaire. Je ne suis pas candidat au poste de Premier ministre et même si cela avait été le cas, on n’envoie pas de CV au président de la République », a assuré sur BFMTV le maire socialiste de Saint-Ouen, qui souhaite un « bloc républicain » afin de trouver un « compromis ».
30/08/24 – 22h15 – « Le Parti socialiste doit jouer son rôle de leader », défend Karim Bouamrane, maire PS de Saint-Ouen
« Ce qui m’intéresse, c’est comment on arrive à retrouver les chemins de l’espoir », défend le maire PS de Saint-Ouen sur BFMTV. S’il était pressenti par Emmanuel Macron pour être nommé Premier ministre, « il y aura un débat pour faire en sorte que cette candidature soit portée par le Nouveau Front populaire (…) le parti socialiste doit avoir son rôle de leader », assène Karim Bouamrane.
Apprendre encore plus
Dans combien de temps le nouveau gouvernement sera-t-il nommé ?
Après la « trêve politique » respectée pendant les Jeux olympiques, le président de la République avait fixé le cap de la mi-août pour la nomination d’un nouveau Premier ministre puis du futur gouvernement. Mais plus d’un mois et demi après les législatives et alors que le gouvernement de Gabriel Attal a démissionné le 16 juillet, la date de la nomination du Premier ministre n’a toujours pas été fixée. Elle est toutefois attendue dans la semaine du 26 août, après les consultations d’Emmanuel Macron avec les différentes forces politiques, soit « dès le mardi » 27 août comme l’a indiqué l’Elysée. Mais faute d’accord, de nouvelles discussions s’organisent, avant l’annonce tant attendue. Emmanuel Macron a néanmoins fait savoir à ses interlocuteurs qu’il souhaitait nommer un Premier ministre avant le 2 septembre.
Compte tenu de la composition de l’Assemblée nationale, le président de la République s’est donné pour mission de trouver un Premier ministre capable de réunir « la majorité la plus large et la plus stable possible », mais atteindre une majorité absolue de 289 députés s’avère impossible, sauf coalition surprise. Il en va de même pour les ministres que ce dernier devra alors proposer. Dans le cas contraire, le nouveau gouvernement dans son ensemble s’exposerait à une motion de censure qui, votée par plus de la moitié des élus, conduirait au renversement de l’équipe ministérielle. Il faudrait donc tout recommencer.
Le problème, c’est qu’Emmanuel Macron va devoir composer avec toutes les sensibilités, de gauche bien sûr, du centre naturellement, mais aussi de droite. Si le NFP arrivait en tête, le chef de l’État a d’ores et déjà exclu de gouverner avec des députés LFI. Mais Jean-Luc Mélenchon a ouvert la voie à un gouvernement de gauche sans ministres LFI et a piégé Emmanuel Macron à son propre jeu. Reste que l’opposition issue du camp présidentiel, de la droite et de l’extrême droite s’exprime toujours contre le programme du NFP, et pas seulement les élus LFI. Trouver des personnalités qui conviennent aux écologistes, aux socialistes, aux communistes, aux macronistes et aux républicains n’est pas une mince affaire. Sans parler des points programmatiques sur lesquels tout le monde devra s’accorder.
Quel pourrait être le profil du futur Premier ministre ?
Emmanuel Macron a profité d’une pause estivale depuis le fort de Brégançon pour donner de nouveaux indices sur le profil du nouveau Premier ministre. Des éléments clairs émergent désormais pour celui qui prendra la relève de Gabriel Attal. Le chef du gouvernement devra être « un homme ou une femme, consensuel, qui plaise à la fois à la gauche et à la droite », peut-on lire dans les colonnes du Monde. Selon l’Elysée, cette personnalité devra aussi dégager « un parfum de cohabitation ». C’est un indice important sur la composition du nouveau gouvernement et sa couleur politique. Surtout après le refus d’Emmanuel Macron de voir la candidate du NFP, Lucie Castets, à Matignon.
Xavier Bertrand est l’un des principaux noms qui circulent pour Matignon. Le président LR de la région Hauts-de-France Xavier Bertrand, lui, est même soutenu par plusieurs personnalités du centre et de la droite. « C’est un grand républicain parmi les Républicains et un grand président de région » déclarait à ce sujet Sabrina Agresti-Roubache, secrétaire d’Etat démissionnaire à la Ville, le 30 juillet. Le ministre de l’Intérieur démissionnaire Gérald Darmanin parlait de lui « d’un homme politique avec une très grande compétence », il pourrait « grandement servir la France », un jour plus tôt. Concernant le principal intéressé, il n’y a pas de contact direct avec le président de la République. Bertrand et Macron échangent, certes, mais par l’intermédiaire d’« émissaires » selon les informations du Parisien.
Le président de la République consulte au moins sur un deuxième nom pour le poste de Premier ministre, il s’agit de Bernard Cazeneuve. L’ancien locataire de Matignon sous François Hollande reste cependant beaucoup moins médiatisé que Xavier Bertrand, et beaucoup plus discret sur ses nouvelles aspirations politiques. Pourtant, selon les informations du Parisien, ce dernier s’est récemment entretenu avec le chef de l’État « qu’il avait déjà vu discrètement à l’Elysée au printemps (bien avant la dissolution). » Un profil qui pourrait tout à fait satisfaire la dimension consensuelle recherchée par Emmanuel Macron pour remplacer Gabriel Attal.
Dimanche 4 août, la ministre démissionnaire de l’Égalité femmes-hommes, Aurore Bergé, a également évoqué trois noms des Républicains pour occuper le poste de Premier ministre à la place de Gabriel Attal. Sans surprise, Xavier Bertrand, le président de la région Hauts-de-France. Puis Michel Barnier, ancien ministre dont nous parlions dans cet article le 31 juillet dans le cadre d’un éventuel Premier ministre technicien. Enfin, le nom de Gérard Larcher, actuel président du Sénat, a également été évoqué par Aurore Bergé pour rejoindre Matignon. Les trois « ont une solide expérience du gouvernement, du Parlement et du compromis », estime le ministre macroniste, issu de la droite. Jean-Louis Borloo est également évoqué.
