Hausse des prix : quatre questions sur la « Shrinkflation », l’objectif du gouvernement

Hausse des prix : quatre questions sur la « Shrinkflation », l’objectif du gouvernement
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Qu’est-ce que la « Shrinkflation » ?

« Shrinkflation », contraction du verbe anglais « to Shrink », qui signifie rétrécir, et du mot inflation. Ou « reduflation », en français, pour les puristes. Les deux termes ne sont ni plus jolis, ni plus faciles à écrire ou à prononcer, que l’autre, mais désignent la même chose : une stratégie commerciale – trompeuse – qui consiste, pour les fabricants, à réduire les quantités contenues dans les emballages, donc le poids, plutôt que de trop augmenter le prix d’un produit. L’un n’exclut pas l’autre…

Cette pratique est devenue très répandue alors qu’en , les prix des denrées alimentaires ont bondi de près de 20 % en deux ans. Le magazine Capital cite l’exemple d’un paquet de chips, qui passe de 300 à 250 g alors que son prix passe de 2,90 € à 3,20 € (+32 %). La méthode s’applique également à une bouteille de soda, réduite de 1,50 à 1,25 litre, ou à une boîte de lessive, ne contenant que 25 capsules au lieu de 27, il y a quelques mois.

Quelle est la différence avec la « cheapflation » ?

Mercredi 17 avril, l’ONG Footwatch a identifié trois produits de marque coupables de « cheapflation », a-t-elle dénoncé. Contrairement à la shrikflation, cette pratique n’affecte pas le poids du produit fini mais la qualité des matières premières utilisées, le but étant, là encore, de produire à moindre coût en vendant aussi cher, voire plus cher, au consommateur. . Pour ce faire, le fabricant modifie la recette initiale, soit en mettant moins de viande et de fromage et plus de chapelure dans son escalope de Cordon bleu (Le Gaulois), soit en remplaçant le filet mignon de porc – noble – par de la viande de porc (jambon Fleury Michon haché), ou encore en vendant un yaourt dit « moins sucré » mais qui contient plus d’édulcorant (Siggi’s Skyr vanille). Les marques nationales ne sont pas les seules responsables. La grande distribution, en tirant sur les cahiers des charges et les prix de ses marques distributeurs (MDD), dégrade également la qualité des produits, a dénoncé l’Association bretonne des entreprises agroalimentaires (ABEA), le même jour, dans Le Télégramme.

Est-ce légal ?

La « Shrinkflation » est légale, à condition de modifier la mention du poids de l’aliment. De même, un fabricant est libre de modifier sa recette, à condition de corriger également la composition du produit sur l’emballage. Bien évidemment, si ce dernier reste visuellement identique, le consommateur n’y verra que du feu. Une « arnaque » à laquelle l’exécutif entend « mettre fin », a déclaré vendredi le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, à l’issue d’une enquête confiée, en octobre, au Conseil national de la consommation.

Qu’a prévu le gouvernement ?

Le décret publié vendredi au Journal officiel stipule qu’à partir du 1er juillet, les grandes surfaces devront apposer une pancarte dans les rayons à proximité des produits dont la quantité a diminué sans que leur prix ne baisse, a détaillé vendredi la ministre chargée du Commerce, Olivia Grégoire, dans un entretien. avec Ouest-France.

Le panneau restera en place pendant deux mois. Les consommateurs verront clairement combien de poids le produit a perdu et combien son prix (au kilo ou au litre) a augmenté. Les denrées alimentaires en vrac ou préemballées dont la quantité peut varier lors de la préparation, comme celles du rayon charcuterie, ne seront pas concernées.

Olivia Grégoire souhaite porter cette obligation d’information au niveau européen, en 2025, pour les fabricants cette fois – directement sur l’emballage, donc. Elle entend également profiter de cette révision européenne des règles pour prendre des mesures contre la inflation bon marché.

 
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