«On parle de qualité»… Grâce à un produit empoisonné, le vidéaste Simon Puech piège des influenceurs sans scrupules

«On parle de qualité»… Grâce à un produit empoisonné, le vidéaste Simon Puech piège des influenceurs sans scrupules
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La vidéo a été visionnée plus de 397 000 fois depuis sa publication mercredi. Une audience méritée pour la dernière vidéo de Simon Puech, vidéaste suivi par 662 000 abonnés. En effet, son enquête en dit long sur le monde de l’influence, parfois présenté comme aujourd’hui mieux régulé. Pourtant, dans le vieux Far West numérique, les nouvelles réglementations ne semblent pas appliquées à la lettre…

Comme le rappelle le vidéaste au début de sa vidéo, à l’été 2023, une loi visant à encadrer le monde de l’influence a été votée à l’unanimité au parlement et va structurer le milieu où les arnaques, le dropshipping et les collaborations non transparentes sont légion. Ces pratiques sont-elles de l’histoire ancienne ? C’est ce que Simon Puech a tenté de vérifier dans son enquête.

« Un gaz de combat »

Pour cela, le vidéaste et son co-auteur ont décidé de créer un produit empoisonné « ultra-dangereux s’il existait réellement » et d’en faire la promotion auprès des influenceurs via des placements de produits. Le produit en question : le soman, « un dérivé de l’acide méthane-phosphonique recommandé comme gaz de combat », selon le site Larousse. Et pour que ça soit joli, le poison est plongé dans un produit que tout le monde s’arrache dans le monde de l’influence, les compléments alimentaires, sous le nom de BioZin2. Biozin promet de résoudre tous les problèmes : énergie, concentration et performance.

C’est le mémoire. Il ne reste plus qu’à regrouper le tout dans un beau site qui retrace l’histoire de la marque avec une fausse narration. L’entreprise a été fondée au siècle dernier par des médecins et est située au bord du lac Léman, en Suisse. Ajoutons également un peu de complicité des créateurs de contenus qui permettront une meilleure vitrine sur le site.

Pas une once de méfiance

Contre toute attente, la recherche de partenariats a été un succès. Parmi les 70 influenceurs sélectionnés et les dizaines de mails envoyés, pas un seul refus, assure Simon Puech dans sa vidéo. Les vidéos promotionnelles sont unanimes : « Mon préféré du moment », « vous en avez tous besoin », « il répond à toutes les normes », « il n’y a aucun danger ». Soman est même présenté comme un renforcement musculaire et une aubaine pour les cheveux.

Les agences d’influence, elles aussi, plongent. « Je vais vous donner plusieurs talents », promet l’un des agents, habituellement habitués dans leur métier à vérifier la qualité des produits. « Ce sont des laboratoires qui ont travaillé là-dessus, il y a une question de confiance. Ce sont des produits que nous connaissons», ajoute un autre. Vraiment ?

« Vos arguments et promesses doivent être vrais et vérifiables »

A travers cette vidéo, tout porte à croire que certains influenceurs connaissent très peu les produits dont ils font la promotion. Le soman, clairement indiqué sur la bouteille, peut être trouvé rapidement sur Internet en seulement deux ou trois clics. Les premiers sites le mentionnent tous comme agent toxique. Le « chlorure de sodium » est également vanté pour ses bienfaits sur les muscles ou les cheveux… n’étant autre que le terme scientifique désignant le sel.

La couverture de l’entreprise n’est pas davantage vérifiée. Si Simon Puech a créé un site, il n’existe pas de réseau social pour l’entreprise, ce qui est suspect. Si vous écrivez « Biozin2 » sur un moteur de recherche, vous trouvez plutôt un produit qui « favorise la santé des sabots de votre cheval ». Les vidéos des créateurs complices sont disponibles uniquement sur le site et non sur leurs comptes personnels sur Instagram. Dernier drapeau rouge, le produit n’est pas disponible à la commande et est signalé comme « en rupture de stock ». Pourtant, parmi les réponses, aucune ne pose réellement de question sur la composition. Ni chez les influenceurs, ni chez les agents. D’autres inventent même des bénéfices et des propriétés nouvelles jamais indiquées parmi les indications envoyées par la fausse entreprise.

Or, dans le Guide de bonne conduite des influenceurs et créateurs de contenus publié en juin 2023 par le ministère de l’Économie, on lit : “la loi vous impose de vous assurer que le produit dont vous faites la promotion n’est pas fictif”. Et ajoute : « Vos arguments et promesses doivent être vrais et vérifiables. Les communications marketing basées sur des allégations fausses ou que vous ne pouvez pas justifier constituent également des pratiques marketing trompeuses.

 
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