C’est une critique récurrente faite aux parlementaires. Et plus encore à Jordan Bardella, tête de liste du Rassemblement national aux élections européennes, pointé du doigt par ses adversaires comme souvent absent en commission. Le président du parti d’extrême droite nie, expliquant qu’il « un des meilleurs taux de fréquentation » du Parlement européen, comme il l’a répété ce mercredi BFMTV .
Présence lors des débats en plénière, nombre de rapports, amendements, propositions et questions… On fait le point sur l’activité de l’eurodéputé, par rapport aux autres élus français.
Présence obligatoire en plénière
En termes de présence lors des séances plénières du Parlement européen, le membre du groupe « Identité et Démocratie » se situe plutôt dans le haut du panier. Entre 2019 et 2024, il s’est exprimé 76 fois lors des débats en plénière, alors que les autres députés européens français ont pris la parole 34 fois en moyenne. Ce score élevé n’est pas étranger au poids politique important de Jordan Bardella au sein du groupe Identité et démocratie (ID), dont il est vice-président. Chaque groupe s’exprimant successivement, Jordan Bardella a plus de chances que les autres d’être choisi par son groupe pour prendre la parole. Ces interventions sont plébiscitées par certains élus car, les séances étant filmées, elles offrent une visibilité importante.
D’autres grandes personnalités politiques multiplient ce type d’exercice. Manon Aubry, tête de liste France Insoumise, détient le record d’eurodéputés français avec 182 interventions en séance plénière, soit plus du double du score de son homologue d’extrême droite. A noter que les deuxième, troisième et quatrième du classement sont tous membres du Rassemblement national.
Autre domaine dans lequel Jordan Bardella intervient : les questions écrites. Il en a adressé 156, alors que la moyenne des autres députés français est de 44,5. Cet indicateur n’est cependant pas le plus pertinent pour évaluer le temps investi : les questions peuvent être rédigées par les assistants parlementaires et simplement transmises par eux.
Aucun rapport ni avis
Mais Jordan Bardella est un mauvais joueur dans de nombreuses catégories. Il n’a proposé aucun rapport depuis cinq ans, alors que ses collègues français en ont proposé près de deux en moyenne. Pas d’avis non plus en tant que rapporteur, alors que la moyenne est également de deux, et de 6,5 pour les rapporteurs fictifs. Jordan Bardella a fait une proposition au Parlement, soit 15 de moins que la moyenne des députés français.
Cette faible participation aux rapports et propositions s’explique en partie par la mise à l’écart du groupe parlementaire de Jordan Bardella. D’autres groupes, lorsqu’ils font une proposition, hésitent parfois à inclure ce groupe d’extrême droite dans leur démarche.
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Cette excuse vaut moins pour d’autres députés, comme Raphaël Glucksmann, tête de liste du Parti socialiste et de Place publique, qui n’a également contribué à aucun rapport (il est cependant partie à trois propositions).
