Imaginez le Lac-Saint-Jean d’hier et la femme derrière sa mère

“Et si c’était vrai ?”, répétera à plusieurs reprises l’auteur du livre dans des interviews Le roman de ma mère.

Car il y a justement beaucoup de vrai, dans ce récit récemment publié par Québec Amérique, pour contrebalancer la fiction.

Le père de Lucette Larouche, par exemple, était effectivement « jobber » sur les chantiers du Lac à Jim, et sa mère l’a d’ailleurs suivi durant leurs premières années de mariage. Puis les grossesses à répétition, l’alcoolisme, la grande place occupée par la religion, les places décrites au fil des pages, « tout ça est vrai aussi ».

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Lucette Larouche a lancé son roman devant plusieurs membres de sa famille à Montréal. (Société d’art vocal de Montréal)

Mais celui qui vient de Delisle (Alma) a dû combler beaucoup de vides pour donner vie à cette histoire. D’abord parce que sa mère n’était pas du genre à se retourner sur le passé, et ces discussions mère-fille qui ont lieu dans le roman, sur ce passé au Lac-Saint-Jean, n’ont jamais eu lieu. s’est produit. Même si Lucette Larouche aurait aimé les avoir, nous l’assure aujourd’hui.

« Ma mère n’était pas une conteuse, elle ne se retournait pas sur son passé. Et on ne lui a pas vraiment posé de questions non plus, il faut le dire.

Alors Lucette Larouche, que l’on pourrait associer à la petite – puis grande – Odile dans l’histoire, a dû plutôt se rabattre sur ses « vagues souvenirs » de jeunesse. Ainsi que sur ces bouts d’anecdotes chinées ici et là.

« Avec tout ça, j’ai reconstitué, imaginé ce qu’aurait pu être la vie de mes parents à cette époque, de 1944-45, jusqu’en 1970. […] Chacun a un point de vue différent, et je me suis donné la liberté de m’appuyer sur mes propres souvenirs, mes interprétations. Je n’ai pas essayé de décrire la vérité, je voulais seulement qu’elle soit plausible », argumente l’auteur.

«Je voulais créer une vie où ma mère aurait été heureuse. Je voulais aussi l’imaginer comme une femme, une jeune fille, pas seulement dans son rôle de mère. Je voulais lui faire vivre des émotions romantiques, à travers le personnage”, a-t-elle finalement ajouté.

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Un pianiste et une comédienne ont donné vie à l’histoire lors du lancement. (Société d’art vocal de Montréal)

Ensuite, pour que cela soit probable, il a fallu de nombreuses recherches sur la période, afin de la décrire en détail. Il était important de savoir, par exemple, « à quoi ressemblait le poêle à bois Bélanger en 1950 » ou de vérifier « si les biscuits Viau existaient » à cette époque.

D’autant que le roman ferait alors office d’« héritage », note Lucette Larouche, pour qui c’était un rêve de transmettre ainsi sa vision du passé.

« Je suis désormais l’aîné de la famille et je pensais que c’était à moi de le faire. C’est moi, le souvenir. J’avais envie de laisser cette histoire aux jeunes, aux autres générations. Comme je l’ai dit à mes arrière-petits-neveux « et si c’était vrai ? Et si c’était comme ça ? Ce n’est peut-être pas la vraie histoire, mais ce n’est pas loin de la réalité.

L’œuvre permet à la fois de rappeler certaines réalités de l’époque, tout en constatant le chemin parcouru depuis. Entre l’histoire de la mère Évelyne, avec un mari alcoolique et de très nombreux enfants, et celle de la fille Odile, qui aspire à un chemin différent, les choses évoluent.

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Lucette Larouche écrit depuis 20 ans, mais il s’agit de son premier roman publié.

Notamment en matière d’éducation sexuelle, souligne Lucette Larouche, précisant que pour sa mère, tout se résumait à un simple conseil, la veille de son mariage. “On lui a dit, et c’est vrai : il est plus âgé que toi, il sait quoi faire, alors écoute-le.”

Les choses ont beaucoup changé depuis, se réjouit-elle, et à plusieurs égards, alors que les jeunes membres de sa famille – venus en grand nombre et en autobus au lancement de Montréal – ont pour la plupart poursuivi des études universitaires. Une éducation qui se sera révélée plus difficile d’accès pour les générations précédentes. « On voit en trois générations comment les choses ont évolué !

Le roman de ma mère a été le premier publié pour Lucette Larouche, qui écrit depuis 20 ans. Celle qui a fait carrière dans l’enseignement s’y consacre plus sérieusement, maintenant qu’elle est à la retraite.

A tel point qu’on pourrait bien bientôt entendre parler d’elle à nouveau.

 
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