ce que nous savons des missiles et des capacités balistiques de Téhéran

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Un fragment de missile est tombé sur un champ vide à Bagdad, en Irak, lors de frappes aériennes iraniennes contre Israël le 14 avril 2024. STRINGER / ANADOLU VIA AFP

Par Le Nouvel Obs

Publié le 14 avril 2024 à 17h34

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L’opération, baptisée « Promesse honnête », menée par l’Iran contre Israël dans la nuit du samedi 13 au dimanche 14 avril est sans précédent. Si Israël a déjoué l’attaque en interceptant 99 % des tirs grâce à son système de défense et à l’aide de ses alliés, il n’en reste pas moins que pour Téhéran il s’agissait d’une démonstration de force. Selon le porte-parole de l’armée israélienne, plus de 300 projectiles ont été lancés : 185 drones, 36 missiles de croisière et 110 missiles sol-sol. La plupart des lancements provenaient d’Iran, même si une petite partie provenait d’Irak et du Yémen.

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L’Iran a utilisé ce type d’armement dans le passé, notamment pour attaquer les forces américaines en Irak en 2020 après qu’une frappe aérienne américaine ait tué le général iranien Qassem Soleimani. Mais aussi contre des cibles en Syrie. Mais depuis l’attaque du Hamas contre l’État hébreu le 7 octobre 2023 et la frappe aérienne de l’armée israélienne le 1er avril sur un bâtiment du consulat de la République islamique à Damas – tuant plusieurs hauts responsables de la Force Qods des Gardiens de la révolution islamique Corps des Gardiens de la révolution islamique (CGRI) – on craignait la possibilité d’une confrontation plus directe à un niveau sans précédent.

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Au cours des dernières décennies, la stratégie militaire iranienne s’est concentrée sur la dissuasion, en mettant l’accent sur le développement de ses missiles de précision et à longue portée, de ses drones et de sa défense aérienne, note le « New York Times ». Téhéran a également construit une importante flotte de hors-bord et quelques petits sous-marins capables de perturber le trafic maritime et l’approvisionnement énergétique mondial transitant par le golfe Persique et le détroit d’Ormuz.

Autonomie de 2 000 kilomètres

Malgré les sanctions internationales, l’Iran a acquis ces dernières années la plus grande capacité de missiles balistiques et de drones au Moyen-Orient, avec une efficacité rare et une précision impressionnante. Les responsables américains estiment que le pays possède plus de 3 000 missiles, initialement propulsés par fusée, rapporte le Wall Street Journal.

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Les missiles iraniens ont une portée de 2 000 kilomètres. Ceux-ci ont la capacité et la portée de toucher n’importe quelle cible au Moyen-Orient, y compris Israël. Les experts estiment que l’Iran pourrait déployer rapidement des missiles balistiques d’une portée nettement plus longue. Ainsi, des responsables américains ont prévenu que Téhéran serait capable dans un futur proche d’envoyer des missiles vers la Russie. Par ailleurs, selon le « New York Times », l’arsenal de drones iraniens est capable de voler à basse altitude pour échapper aux radars. Ces roquettes, missiles et drones, devenus de plus en plus précis, sont fournis à certains de ses relais régionaux, en Irak, en Syrie, au Liban et dans les territoires palestiniens.

Dans le cadre de l’accord nucléaire de 2015, les sanctions internationales sur le commerce iranien de missiles balistiques et de pièces détachées ont pris fin en octobre dernier, permettant à des pays comme la Russie et la Chine de commercer avec l’Iran. Téhéran ne cache pas ses ambitions de devenir un exportateur majeur de drones. Celles-ci sont utilisées par la Russie en Ukraine et ont fait surface dans le conflit au Soudan. Selon le groupe de réflexion Atlantic Council, l’Iran est en passe de devenir l’un des principaux exportateurs d’armes au monde.

Armes et investissements sophistiqués

Selon des experts cités par le « New York Times », les armes tirées ce week-end sont plus sophistiquées que tout ce qu’Israël a rencontré jusqu’à présent en six mois de combats avec le Hamas et ses alliés dans la région. Fabian Hinz, spécialiste de la prolifération armée au Moyen-Orient, a estimé sur X que l’Iran a probablement utilisé un missile de croisière développé par le Corps des Gardiens de la révolution islamique, le Paveh 351 qui peut atteindre Israël depuis l’Iran. Différentes versions de cette arme ont été fournies aux Houthis yéménites et aux unités de mobilisation populaire irakiennes. Et selon Jeffrey Lewis, membre du Conseil consultatif de sécurité internationale du Département d’État américain, l’Iran a utilisé des missiles de croisière d’attaque terrestre pouvant transporter une tonne d’explosifs.

Pour comprendre comment l’Iran a acquis ces capacités militaires, il faut remonter à la guerre Iran-Irak (1980-1988), qui a constitué un tournant pour Téhéran. Les sanctions internationales ont ensuite privé l’Iran d’armes de haute technologie et d’équipements militaires fabriqués à l’étranger, comme des chars et des avions de combat. Lorsque l’ayatollah Khamenei est devenu chef suprême en 1989, il a chargé les Gardiens de la révolution de développer une industrie nationale de l’armement. Il voulait s’assurer que l’Iran n’aurait plus jamais besoin de dépendre de puissances étrangères pour ses besoins de défense.

Ses tentatives de fabriquer des véhicules blindés et de grands navires militaires ont rencontré des résultats mitigés. Mais les responsables iraniens estimaient que les missiles constituaient un moyen de réponse efficace, voire un élément vital de leur défense, et compensaient ainsi leurs faiblesses militaires.

Aujourd’hui, « Les bases et les installations de stockage du pays sont largement dispersées, enfouies profondément sous terre et fortifiées par des défenses aériennes, ce qui les rend difficiles à détruire par des frappes aériennes. », explique le « New York Times ». Un conseil aux dirigeants israéliens, qui pourraient être tentés de riposter après avoir réussi, grâce à leur « dôme de fer », à contrecarrer l’attaque de la nuit dernière ?

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