557 étudiants absents en journée contre les groupes de niveaux

557 étudiants absents en journée contre les groupes de niveaux
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Par Julien Lagarde
Publié le

12 avril 24 à 16h44

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13 étudiants présents sur 570 et 3 professeurs sur les 21 attendus. À Lisieux (Calvados), le collège Michelet a sonné creux, vendredi 12 avril 2024. Les enseignants et personnels éducatifs ont organisé une journée blanche pour protester contre la réforme dite du « choc des savoirs » et ont invité les familles à garder leur enfant à la maison. Maison.

A la rentrée 2024, le ministère de l’Éducation nationale souhaite mettre en place des groupes de niveaux pour les heures de français et de mathématiques en 6e et 5e, puis en 4e et 3e à l’année scolaire suivante. Une mesure jugée stigmatisante et inefficace par ses opposants.

Fin de la mixité sociale

La professeure de mathématiques Cécile Douay a investi dès 8 heures les abords de l’école, avec une quinzaine de ses collègues, pour déployer des banderoles hostiles à la réforme et expliquer aux parents les raisons de leur colère.

« C’est une mauvaise idée de trier les étudiants en fonction de leurs résultats scolaires. Nous ne nous baserons pas sur des critères objectifs, car il n’y a rien de plus subjectif qu’une note. Comment justifier qu’un enfant change de groupe ? » demande l’enseignant, qui voit dans cette réforme la fin de la mixité sociale dans les classes :

« Les enfants en difficulté ne sont pas forcément les moins intelligents, mais plutôt ceux qui ont le moins de ressources culturelles et financières. Toutes les études le montrent. Les regrouper pendant un tiers de leur temps ne favorisera pas la mixité sociale.»

« Les étudiants les plus forts tirent les plus faibles vers le haut »

Hormis les étudiants les plus vulnérables, qui seront réduits, les groupes « moyens » et « bons » auront un effectif traditionnel. « Une fois de plus, on nous demande de fonctionner à ressources constantes. Si un élève progresse et doit rejoindre le groupe fort, mais que ce groupe est limité à 28-29 élèves, devra-t-il prendre la place d’un autre ? »

L’objectif de la réforme est d’améliorer la maîtrise des connaissances fondamentales. En REP+, écoles en zone d’éducation prioritaire, le doublement des classes de grandes sections, CP et CE1 semble porter ses fruits. « Pourquoi ne pas appliquer la même procédure au collège ? On voit que lorsque les élèves sont en petits groupes hétérogènes, les résultats sont là. Il y a une entraide et les élèves les plus forts tirent les plus faibles vers le haut. Quel est l’intérêt de constituer de grands groupes homogènes ? » estime Cécile Douay.

Les parents se mobilisent également

Les parents étaient désireux de soutenir les enseignants. C’est le cas de Nathalie Darmayan-Langlois, qui a deux fils en 3e : « Je n’aime pas l’idée de mettre les bons d’un côté et les moins bons de l’autre. Il existe plusieurs manières d’approfondir ses connaissances, mais cela ne doit pas se faire par niveau. Nous voulons des enfants épanouis et non stigmatisés.

Vidéos : actuellement sur Actu

Les professeurs ont eu l’occasion de présenter leurs arguments au directeur académique du Calvados, qui s’est rendu au Collège Michelet jeudi 11 avril 2024.

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