Vendredi dernier, le corps d’un jeune randonneur de 22 ans a été retrouvé dans les ruines d’une église abandonnée en forêt, près d’un village en Italie. Compagnon recherché puis interpellé à Lyon, enquête ouverte pour « assassinat »… 20 minutes fait le point sur ce dossier.
Ce qui s’est passé ?
Le 5 avril, une personne se promenant dans la forêt près du village de La Salle, dans la Vallée d’Aoste, en Italie, a découvert le corps d’une jeune femme portant plusieurs coups de couteau. Selon son témoignage, la victime, qui portait un legging et un sweat-shirt, était recroquevillée sur elle-même.
La police judiciaire a relevé des traces au sol, suggérant que le corps avait été déplacé et traîné jusqu’à l’endroit où il a été découvert. Le procureur du Val d’Aoste a précisé jeudi lors d’une conférence de presse que l’assassin avait placé une pierre près du corps pour l’empêcher de tomber et ainsi donner l’impression que la victime dormait.
Selon les enquêteurs, le décès de la jeune femme remonte au 26 ou 27 mars. L’arme du crime n’a pas été retrouvée, ni le téléphone de la victime.
Qui est la victime ?
Elle s’appelait Auriane, elle avait 22 ans et était originaire de Saint-Priest, une commune proche de Lyon. Ses parents l’ont officiellement identifiée peu de temps après la découverte de son corps.
Selon les informations de la police italienne, elle entretenait une relation avec Teima, 21 ans, principal suspect de son meurtre. Ils ont tous deux quitté la France le 25 mars, un ou deux jours avant la mort violente d’Auriane. Selon les enquêteurs italiens, le couple se rendait « régulièrement » en Italie.
Ils ont traversé la frontière par le tunnel du Mont-Blanc, retrace Progrès. Cette information est précise car Teima était sous contrôle judiciaire. Sa compagne avait porté plainte contre lui pour « violences conjugales ». Il devait être jugé le 3 mai devant le tribunal correctionnel de Grenoble et s’est vu interdire tout contact avec la victime.
Qui est le principal suspect ?
Le principal suspect dans cette affaire est le compagnon d’Auriane, Teima. Il est de nationalité italienne et est âgé de 21 ans. Selon son avocat, interrogé par le journal local, le jeune homme est venu en France pour étudier. Il travaille dans la restauration pour payer ses études et n’a pas « le profil d’un délinquant ». Malgré la plainte déposée contre lui, il n’a fait l’objet d’aucune condamnation et son casier judiciaire était vierge.
Il était néanmoins recherché depuis la date de son franchissement de la frontière pour la violation de son contrôle judiciaire, le 13 janvier, « suite à sa saisine pour violences conjugales et menaces pour que la victime retire sa plainte ». Il a été interpellé mercredi soir à Lyon par la brigade anticriminalité grâce au marquage de son téléphone. Ce dernier a été placé « sous mandat d’extradition » dans l’attente d’une audience devant la chambre de l’instruction prévue jeudi prochain, dans le cadre d’une procédure visant sa remise à l’Italie.
Où en est l’enquête ?
Deux procédures distinctes concernent le jeune Italien. D’abord, celle des violences conjugales. Il a été présenté à un juge des libertés et de la détention du tribunal judiciaire de Grenoble pour violation de son contrôle judiciaire et a été placé en détention provisoire dans l’attente de son jugement le 3 mai.
Dans le cas de la découverte du corps d’Auriane, la justice italienne a ouvert une enquête pour meurtre avec préméditation. Lors d’une conférence de presse jeudi, le procureur a déclaré : « Il s’agit d’un fémicide classique motivé par un motif de possessivité et de contrôle sur la victime et non de jalousie ou de passion. » Selon les enquêteurs italiens, le suspect souhaitait emmener sa victime dans cette église abandonnée dans « le but précis de la tuer ».
