EXCLUSIF – 21 ans après l’affaire Flactif, Mario Leblanc, seul survivant de la tuerie, témoigne dans « Sept à Huit »

EXCLUSIF – 21 ans après l’affaire Flactif, Mario Leblanc, seul survivant de la tuerie, témoigne dans « Sept à Huit »
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Plus de 20 ans après l’affaire Flactif, le seul survivant, Mario Leblanc, témoigne d’Audrey Crespo-Mara dans « Sept à Huit ».

Sa mère, son beau-père, ses demi-sœurs et son frère ont été assassinés par un voisin jaloux, David Hotyat, au Grand-Bornand, en 2003.

Ce dernier pourra obtenir sa libération conditionnelle en septembre 2025.

En 2003, les nombreux rebondissements de l’affaire défrayent la chronique. Au milieu du battage médiatique entourant la disparition de Xavier Flactif, de sa compagne, Graziella Ortolano et de leurs trois enfants, on retrouve son premier enfant, Mario Leblanc, alors âgé de 14 ans. Seul survivant de ce qui s’avérera être, au cours de l’enquête, une tuerie perpétrée par David Hotyat, voisin et locataire de Xavier Flactif, Mario Leblanc se souvient des faits avec Audrey Crespo-Mara sur « Sept à huit »plus de vingt ans plus tard.

Une disparition inexpliquée

Tout commence lorsque Mario Leblanc arrive pour les vacances au chalet où vit la famille, au Grand-Bornand, en Haute-Savoie. « Je suis dans l’état d’esprit d’un gamin de 14 ans, qui va voir sa mère au bout de deux mois. Heureux, excité. Qui va passer les vacances avec ses frères et sœurs à la montagne”, se souvient celui qui a aujourd’hui trente ans. Mais quand il arrive sur place, il n’y a personne. « Cela ne m’étonne pas particulièrement, dans le sens où je suis habitué à ce que Xavier et ma mère aient des rendez-vous pour leur travail et que les enfants, ce n’était pas les vacances scolaires pour eux à ce moment-là donc ils étaient peut-être à l’école. ou en activité… Je sais que les petits attendaient mon arrivée donc il n’était pas possible qu’ils oublient que j’étais là »souligne-t-il.

Faute de nouvelles, le jeune homme couche avec les amis de sa mère et rentre le lendemain au chalet, où il parvient à rentrer. “Tout est parfait. Il n’y a rien qui traîne. Quand on monte à l’étage, je constate qu’il n’y a plus de drap sur le lit. Sur le moment, je ne vois pas trop pourquoi il ne le fait pas. Il n’y a plus de linge de lit. Sur le bureau de ma mère, il y a ses papiers, son ordinateur et dans la cuisine, on voit des casseroles qui n’ont pas encore été lavées avec des restes de nourriture dedans. Du coup, on dirait qu’il y avait quelqu’un qui y avait mangé la veille et puis, du coup, il n’y a plus personne. »décrit Mario Leblanc.

Après plusieurs jours sans nouvelles, la police ouvre une enquête et son père, ses grands-parents et sa tante viennent rejoindre l’adolescent. « Je n’avais pas encore vraiment réalisé ce qui se passait. Je me suis posé mille questions car j’étais là et il n’y avait personne. Mais je pense qu’eux, à ce moment-là, nous nous sentions plus inquiets que moi. »il se souvient.

Un voisin suspect qui se confie aux caméras

Tout au long de l’enquête, la personnalité et le passé du beau-père de Mario Leblanc, Xavier Flactif, sont explorés par les enquêteurs. Le promoteur immobilier, qui construit des chalets pour ensuite les revendre, s’attire les critiques de certains habitants du village. Entre autres, celles d’un voisin mécanicien, David Hotyat, et de sa compagne, Alexandra, femme de ménage. Ces locataires de Xavier Flactif ne l’ont pas épargné lors d’un entretien accordé à l’époque à « Sept à huit ». “C’est un type arnaqueur, ça se voit tout de suite”a notamment accusé Hotyat lors de cet entretien.

Lors de cette émission, l’homme reconnaît néanmoins qu’il est la dernière personne à avoir vu Xavier Flactif vivant et avance même une curieuse hypothèse. « Beaucoup de gens pensent que cela pourrait être une mise en scène. Mis en scène ou pas, ça… Ou alors, il est aussi possible que quelqu’un ait fait un carnage là-dedans, on ne sait pas », suppose Hotyat. Une hypothèse qui fait bondir Mario Leblanc, des années plus tard. « Dans quel esprit sensé cette idée viendrait-elle réellement ? » se demande-t-il encore. « Là, on faisait encore des recherches pour voir s’il y avait eu un accident, des choses comme ça. Cela m’a tout de suite semblé étrange.

La police scientifique interviendra alors dans le chalet. Elle a découvert des traces de sang nettoyé un peu partout dans le chalet, des fragments de dents d’adulte et d’enfant, l’ADN de cinq membres de la famille ainsi que celui d’une sixième personne sans qu’elle puisse être identifiée. Des dizaines d’individus ont été convoqués pour des tests salivaires, mais un homme a refusé : David Hotyat. Il s’avère que c’est son ADN sur la scène du crime. Cinq mois après la disparition de la famille, il a été arrêté avec sa compagne, ainsi qu’un couple d’amis jugés complices du meurtre de cinq personnes, dont trois enfants, âgés de 6 à 10 ans.

Je n’ai aucune excuse, aucun regard

Mario Leblanc

« Il serait arrivé au chalet alors qu’il n’y avait que les enfants. Il se serait d’abord occupé de tuer les enfants. Puis ma mère, qui rentrait à la maison, qu’il aurait abattue en montant les escaliers. Et enfin, Xavier à la fin, qui aurait eu le temps de voir tout ce qui s’était passé dans le chalet. Je vous laisse imaginer un père qui rentre chez lui et voit alors le massacre de tout le monde dans la salle à manger. manger. Et donc il le tue aussi., relate Mario Leblanc. David Hotyat est mis en examen pour meurtre et écroué. En prison, il reconnaît avoir incinéré les corps dans la forêt environnante. Des fragments d’os ont été retrouvés à l’endroit indiqué.

« Lorsque les restes de ma mère, de toute la famille, ont été retrouvés dans la forêt, mon père m’en a parlé le soir, après mon retour de l’école. Et là, clairement, je me suis effondré parce que j’ai compris ce qui s’était passé. J’ai le souvenir de moi-même tombant, pleurant”explique le survivant. « Ma question maintenant est de savoir comment en arriver là. Cela ne me dérange pas d’être jaloux de quelqu’un, je peux le comprendre. Mais je ne comprends pas ce qui amène à tuer deux personnes et trois enfants par jalousie, par envie, par haine, je suis dans toutes ces questions, en ce moment”, il ajoute.

Trois ans plus tard, David Hotyat, sa compagne et le couple d’amis sont jugés devant la cour d’assises de Haute-Savoie. “Je n’ai aucune excuse, aucun regard”se souvient Mario Leblanc. “Je retiens ma rage, et le but pour moi c’était de lui montrer qu’il avait fait ça pour rien parce qu’il était quand même quelqu’un”, souligne-t-il. Le meurtrier est condamné à la peine maximale encourue, soit la réclusion à perpétuité assortie d’une peine de sûreté de 22 ans. Sa compagne Alexandra Lefebvre a écopé de 10 ans d’emprisonnement sans sûreté et le couple d’amis a écopé de 7 et 15 ans d’emprisonnement. « Je me dis que même après 22 ans de prison, finalement, sa peine n’est pas payée. Parce que nous allons vivre avec ça jusqu’à disparaître nous aussi »souligne Mario Leblanc.

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Le jeune homme va mettre du temps à se reconstruire. Mais vingt ans après l’affaire, il parvient à s’en sortir. « Là-bas, aujourd’hui, j’ai une vie stable, un travail, un conjoint, une maison… Je vis normalement », il dit. “Je fais tout ce que je peux pour devenir une personne dont ma mère aurait pu être fière”ajoute-t-il en assurant qu’il y pense encore “tous les jours”. En septembre 2025, David Hotyat pourra demander sa libération conditionnelle. Une pensée difficile pour Mario Leblanc. « Il sera dehors, il aura purgé sa peine. Je servirai toujours le mien »note-t-il.


A.Lo. | Commentaires recueillis par Audrey Crespo-Mara

 
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