Sion maîtrise l’art de se compliquer la vie

Sion maîtrise l’art de se compliquer la vie
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A Tourbillon, les joueurs du FC Sion ont vécu une soirée pour le moins mitigée. On reconnaît ici Ziegler, Lavanchy et le gardien Fayulu, tandis que Traber (à droite), félicité par Cavegn, vient de marquer le 2-1 pour Vaduz.

nouveau focus

Aussi bien en Super League qu’en Challenge League, il fut un temps, il n’y a pas si longtemps, où l’on pouvait penser que tant les Young Boys (suffisamment alors détachés pour prendre facilement, croyait-on, le relais de lui-même) que Sion (sept points en tête à l’issue de la 24ème journée) allaient revenir et enfin atteindre leur objectif commun sans trop de problèmes.

Mais une compétition n’est jamais tout à fait ce qu’on espère et les deux leaders se retrouvent avec quelques frayeurs.

Finale du championnat à Thoune

A Berne, cela s’est traduit par l’éviction de Raphaël Wicky, remplacé par Joël Magnin sur le banc du Wankdorf, tandis qu’en Valais, où la Coupe fait de l’ombre au championnat, le FC Sion, ayant vu son avance réduite de quatre points, se retrouve dans le dur jusqu’à ce qu’il sent à nouveau le souffle du FC Thoune dans son dos.

Un FC Thoune qui compte un match en moins et que les Valaisans retrouveront à la Stockhorn Arena pour un choc au sommet qui s’apparentera à une finale de championnat le 22 avril, cinq jours avant leur demi-finale contre Lugano.

Alors que les Young Boys profitent ces jours-ci de la terrible fatigue d’un Servette amorphe, concédant une troisième défaite consécutive ce samedi, Thoune de son côté semble déjà avoir surmonté sa lenteur si l’on s’en tient à la carte que ses joueurs ont infligée samedi face à Xamax ( 4-0).

Si Sion a pu éviter le pire contre Vaduz en arrachant l’égalisation dans les dernières secondes grâce au remplaçant Zagré – avec la complicité d’un défenseur adverse – il n’a pas pour autant été rassuré, lui dont le jeu était totalement désagrégé.

« Ce résultat n’est pas conforme à ce que nous souhaitions, mais il est conforme à ce que nous avons proposé »

Didier Tholot, entraîneur du FC Sion

Face à ce leader si éloigné de ses standards, Didier Tholot n’a pas cherché la moindre excuse. D’abord parce que ce n’est pas le style de l’homme, ensuite à cause de la vérité du terrain, qui racontait une soirée que ses joueurs n’avaient jamais prétendu pouvoir contrôler comme ils le souhaitaient. “Ce soir (samedi soir), nous avons été mauvais, a dû accepter le coach du Tourbillon, posant cartes sur table, ne cherchant en aucun cas à masquer l’agacement compréhensible qui l’habitait. Nous n’avons pas proposé grand-chose en seconde période. Ce résultat n’est pas conforme à ce que nous souhaitions, mais il est conforme à ce que nous avons proposé.

Manque de profondeur

Nul doute que le leader souffre aussi du manque de profondeur de son effectif. Il est également révélateur de constater que son essoufflement prolongé coïncide avec la blessure de Kevin Bua. Sans lui, le milieu de terrain ronronne, les ballons n’arrivent plus aux attaquants et la fluidité disparaît.

Face au visiteur de la Principauté, les Valaisans ont concédé un nouveau ralentissement à domicile, dans ce Tourbillon qu’ils semblaient si capables de reconquérir cet automne – depuis quelques semaines, les chiffres (3 matches/2 points) restent désastreux à maison, surtout compte tenu de la merveilleuse atmosphère créée par le Tourbillon kop.

Et si Sion était sabordée ?

Plus que les points perdus par Sion devant son public, plus que ses occasions perdues, c’est la qualité offerte au niveau de son jeu qui inquiète. Comme si tout était désormais fait à l’emporte-pièce, sans véritable fil conducteur ni idée directrice partagée. Comme une défense trop vite en mauvaise posture, ne dégageant désormais aucune impression de sérénité. Soit un secteur offensif qui apparaissait bien trop léger. « Ce qui est sûr, poursuit son coach dans les baies de Tourbillon, c’est que ce n’est pas suffisant. Sois prudent. (…) Maintenant, il ne faut pas non plus tout jeter. En début de saison, nous aurions signé pour être là… »

A force de gâcher trop d’occasions successives de décoller, sinon de conserver son avance, Sion ne risque-t-elle pas de se saborder, de se retrouver seule alors qu’elle dispose des meilleurs atouts ? A l’heure où l’attitude même de certains éléments interroge, l’heure est sans doute moins aux polémiques – l’emploi de Rusev, international bulgare de métier mais le plus souvent condamné au banc de touche, pourrait donner de l’eau au moulin… – qu’à une véritable prise de conscience devenue nécessaire.

« Nous allons chercher plus parce que nous devons faire plus »

Didier Tholot, entraîneur du FC Sion

Dans les prochains jours, tout le travail de Tholot et de son staff consistera donc à retrouver l’identité même du FC Sion, celle-là même qui doit lui permettre de surmonter les embûches qui ne manqueront pas de se présenter sur la route de la Super League. ces prochaines semaines. « Nous allons chercher davantage parce que nous devons faire davantage. »

A vérifier samedi prochain à Baden, face à la lanterne rouge (coup d’envoi 18 heures). S’agira-t-il du match du renouveau attendu ou de celui plongeant le leader dans une crise de confiance plus pernicieuse qu’il n’y paraît à première vue ? Chose déjà acquise : Sion maîtrise l’art de se compliquer la vie à la perfection. Au lieu de jouer librement, sans trop de pression afin de se rapprocher sans sourciller de l’élite, il peut se mettre à trembler.

Et si c’était justement ce dont il avait besoin, oui, d’être dans le dur, sous la menace d’un retour de Thoune, de rebondir et de repartir comme par enchantement ? Dans un championnat où aucune certitude ne dure très longtemps, la thèse vaut ce qu’elle vaut, mais le doute est néanmoins permis. C’est à Sion de veiller à son évacuation.

 
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