2 200 plans d’eau étudiés en Gâtine pour voir comment améliorer l’état écologique des rivières

2 200 plans d’eau étudiés en Gâtine pour voir comment améliorer l’état écologique des rivières
Descriptive text here

Le bon état écologique des rivières est à l’origine de l’existence du Syndicat paritaire du bassin versant de la Sèvre Niortaise (SMBVSN). Pas facile quand on sait que cette jeune union créée en 2020 s’étend sur 800 km de rivières plus le Marais poitevin, regroupant 105 communes, huit communautés de communes et d’aires urbaines dont trois en Charente-Maritime…

Le syndicat est responsable de la Gemapi (gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations). Concrètement, cela fonctionne pour « restauration de la continuité écologique et aménagement des voies navigables », expliquent le président, Pascal Olivier, et le directeur, Fabrice Laumond.

Les aménagements de cours d’eau ont généré une soixantaine de projets en 2023. Par exemple, « nous protégeons la rivière du piétinement des animaux car cela peut détruire la berge et augmenter les sédiments » dans l’eau et créer de l’envasement. « Nous travaillons en accord avec les agriculteurs : pose de clôtures, création de gués, installation d’abreuvoirs… »

« Reconstruire le lit naturel de la rivière »

Le syndicat intervient également pour la restauration morphologique des cours d’eau. « Nous essayons de reconstruire le lit naturel de la rivière, en mettant des pierres par exemple pour réduire sa largeur et sa profondeur… » Un écoulement lent de l’eau est souhaité, alors que dans le passé, «souvent les rivières étaient creusées, approfondies, élargies pour évacuer l’eau le plus rapidement possible».

Plus tôt on pourrait se débarrasser de cette eau jugée gênante, mieux ce serait, en ouvrant des boulevards où elle coulait. Stop and go cependant, car ces boulevards étaient ponctués d’arrêts obligatoires : des plans d’eau disposés en travers de son tracé.

Le syndicat s’intéresse aussi de près à ces plans d’eau car dans ces passages forcés, l’eau s’arrête et se détériore. Stagnant, “ça chauffe et s’évapore”. Nocif pour la vie à l’intérieur. Autant d’obstacles pour les poissons migrateurs, voire un piège mortel en cas de grosse chaleur. Au-dessus de 23 degrés, les truites meurent. Les sédiments s’accumulent. Sans parler du développement de choses indésirables comme les cyanobactéries.

Plans d’eau « irréguliers »

En 2023, le syndicat a déjà réalisé un premier chantier à Busseau où le choix a été fait de supprimer le plan d’eau. Le lieu réaménagé laisse désormais couler la Fougère, la rivière qui l’alimentait. Après les plantations, le nouvel espace sera inauguré le 2 avril 2024. Il a également réalisé une autre action sur un plan d’eau privé, à Champdeniers. Ce que les deux ont en commun : « Ce sont des plans d’eau irréguliers installés en travers du fleuve. » Bon à savoir : « Nous ne travaillons qu’avec l’accord des propriétaires ! »

Combien existe-t-il de plans d’eau « illégaux » ? Quels impacts ont-ils sur les cours d’eau ? Avant de poursuivre ses grands travaux, le syndicat a souhaité disposer d’un inventaire précis d’un premier secteur ciblé : la Gâtine, plus précisément le bassin amont de l’Autize et de la Sèvre.

Gâtine : « Un drap par plan d’eau »

« Les nombreux plans d’eau de Gâtine ont un impact négatif avéré sur la qualité des milieux aquatiques naturels. On estime qu’il y en a plus de 2 200. »privé et public.

Pour en être sûr et les connaître, le syndicat a lancé un appel d’offres qui est actuellement en cours.

Au terme de cette étude externalisée, « nous aurons une fiche par plan d’eau avec sa profondeur, sa surface, son usage… Les données les plus fiables pour mesurer l’impact de chacun ».

Une liste de sites prioritaires sera identifiée comme étant de premier intérêt « aux plus significatifs, aux plus accessibles pour y travailler ». La liste terminée, « on ira voir les propriétaires pour leur proposer des actions ». Sachant que l’étude ne concerne que les plans d’eau “plus de 500 m2 « .

Plusieurs types d’actions car “il y a trois solutions” possible: « Soit on les efface, on les supprime, c’est ce qu’on a fait à Busseau et Champdeniers » où la rivière trouve son lit et son écoulement.

« Soit on se déconnecte. » Dans ce cas, le plan d’eau demeure mais il est déconnecté de la rivière qui suit son cours normal à côté d’elle. “avec une valve qui permet de le remplir si besoin”.

Dernière solution enfin, « souvent en milieu urbain » : fonctionne pour permettre « continuité du poisson » comme les passes à poissons qui existent par exemple à Niort au pied du parking du Moulin du milieu.

Le syndicat travaille avec des associations naturalistes comme Deux-Sèvres Nature Environnement (DSNE) et Gods (groupement ornithologique des Deux-Sèvres) ainsi qu’avec la fédération des pêcheurs. Mais il sait : « Quand on touche un plan d’eau, on modifie un paysage. Il peut y avoir un obstacle au changement. » D’autant que la rivière « moyenne » n’est pas toujours très connue. C’est dire l’importance de la tâche qui attend le chargé de communication et de médiation pour que la notion de « continuité écologique » coule un peu plus naturellement.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV La relance du marché immobilier francilien (hors capitale) bloquée par les divergences de prix
NEXT Psyche de la NASA renvoie des données d’ingénierie via un faisceau laser • The Register – .