« L’école inclusive, on en est encore loin ! – .

« L’école inclusive, on en est encore loin ! – .
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Un dialogue de sourds. C’est ce qui ressort de cette réunion pour laquelle Erika Bareigts est venue en force, accompagnée notamment de deux de ses adjoints, Guillaume Kichemana et Arnaud Huguet, lui-même handicapé. Visiblement exaspérée par la tournure des débats auxquels la presse n’a pas assisté, la première conseillère de Saint-Denis a accueilli les journalistes, en sortant, avec un «Je ne suis pas venu suivre un cours de droit administratif». La messe a été dite.

Ericka Bareigts a insisté sur les délais de plus en plus longs pour obtenir une aide à la scolarisation de ces enfants à besoins particuliers, dont le nombre n’est même pas totalement estimé, justement en raison de diagnostics tardifs et de dossiers MDPH tardifs. . “Certains diront que les choses vont mieux qu’avant et c’est vrai mais on part de très très bas», a-t-elle relevé, soulignant la lourdeur administrative et le manque de cohérence – et donc la perte de temps et de ressources – dans le processus d’obtention des aides à la scolarité par les familles.

Un manque d’efficacité et d’humanité”

Sur ce point, elle n’avait pas de meilleure ambassadrice que Karine Robert, mère de deux enfants à besoins particuliers âgés de 10 et 14 ans.Ce qui est absurde et chronophage, c’est que chaque année, il faut recommencer les démarches pour faire reconnaître le handicap de l’enfant, obtenir une aide et calculer le montant de l’aide en termes d’heures d’accompagnement. Cependant, le handicap est toujours là, il ne disparaît pas d’une année sur l’autre : pourquoi tout recommencer à chaque fois ? En plus, il faut faire les démarches auprès de chaque organisation, rien n’est centralisé ».

Pour Ericka Bareigts, il s’agit d’un manque d’efficacité et d’humanité. “On parle d’inclusion, mais l’école inclusive n’existe pas», scande-t-elle. Et lorsqu’elle est mise en place, elle est incomplète : le maire de Saint-Denis estime nécessaire d’aménager une salle de soins dans les écoles qui ont choisi d’accueillir des enfants lourdement handicapés. “L’ARS doit prendre ce besoin à bras-le-corps», estime-t-elle, en référence à ses échanges à Paris avec Fadila Khattabi, ministre chargée des personnes handicapées. “Le ministre souhaite que chaque école soit reliée à un centre médico-social, c’est une démarche pertinente qui permettrait aussi de faciliter les démarches des familles».

12 à 18 mois d’attente

Déterminée à ne pas abandonner sur la question de la scolarisation des enfants handicapés, la maire de Saint-Denis a dit et répété qu’elle n’abandonnerait pas sur le sujet et qu’elle irait voir chaque partenaire de la MDPH pour obtenir gain de cause. Surtout le rectorat. Tout en reconnaissant les limites de son action : «Le rectorat ne peut rien faire si la MDPH n’a pas émis les notifications». Actuellement, il y a un délai de 12 à 18 mois dans le traitement des dossiers ayant reçu une réponse auparavant en trois ou quatre mois, selon le maire de Saint-Denis. Ce n’est pas contesté par Déva Radakichenin, la directrice de la MDPH, qui a cependant une lecture différente de la situation. Pour lui, les retards sont dus en grande partie à des dossiers incomplets présentés par les familles. Et de donner le coup d’envoi en appelant les collectivités à soutenir les familles, notamment celles les moins à l’aise avec l’administration, pour que les dossiers arrivent dans un état permettant d’être étudiés. Mais il se veut confiant : «Ce fut une rencontre très intéressante avec un premier niveau de retour d’expérience sur les pratiques de terrain et les attentes des parents et du système éducatif.“, reconnaissant qu’il y a “encore des choses à faire” mais ça “ça a beaucoup évolué« . Tout est relatif.

Mireille Légait


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