Qu’est-ce que « La Fièvre », la nouvelle création originale de Canal+ ? – .

Qu’est-ce que « La Fièvre », la nouvelle création originale de Canal+ ? – .
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A qu’est-ce que cela signifie pour le début de la guerre civile en France en 2024 ? Parfois un caprice, comme celui infligé par Fodé Thiam (Alassane Diong), star du club fictif du Racing Paris, à son entraîneur, lors de la soirée de remise des prix de fin d’année du championnat de football. Un geste violent, accompagné d’une insulte – « sale toubab » (« blanc » en wolof) – et la machine médiatique se déclenche d’abord sur les réseaux sociaux, puis dans les médias et enfin dans l’opinion publique.

Le président du club, François Marens (Benjamin Biolay), pressent vite la tempête qui gronde et fait appel à Kairos, une société de communication spécialisée dans la gestion de ce type de sinistre, Hommes en noir. « Une crise médiatique dure soixante-douze heures », promettent ces professionnels de la communication aux pros du football. Mais visiblement, rien ne se passe comme prévu.

Une situation inflammable

Car dans l’équipe, Samuel « Sam » Berger (excellente Nina Meurisse) – son père l’a nommée ainsi parce qu’il voulait un garçon – est aussi doué pour résoudre les problèmes des autres qu’elle ne l’est pas pour gérer les siens. propre vie. Sam n’est pas du tout d’accord avec son patron ; elle pense, à l’inverse, que ce qui s’y passe est bien plus inflammable qu’il n’y paraît…

Fièvre, qui tire son titre d’un passage de Le monde d’hier de Stefan Zweig, est la dernière création originale de Canal+, diffusée en 6 épisodes de 52 minutes à partir du lundi 18 mars. Elle est créée et écrite par Éric Benzekri, à qui l’on doit l’excellente série Baron Noirqui traitait des coulisses de la politique française, de la trahison des options, de la corruption et de la manipulation.

LIRE AUSSI De « Black Baron » à « La Fever », Éric Benzekri, prophète en sérieDifficile en fait, après avoir visionné les six épisodes de Fièvre – hormis la scène finale de l’épisode 6 qui reste secrète – pour ne pas y voir une extension de l’univers de Baron Noir, voire une quatrième saison, tant il y a de ponts entre les deux univers. Dans l’univers décrit par Benzekri, le pouvoir n’appartient plus aux politiques mais aux communicateurs. Et ils ne sont pas toujours pleins de bonnes intentions…

Prenez Marie Kinsky (Ana Girardot), une influenceuse, une artiste de stand-up très à droite prête à alimenter le brasier contestataire né du célèbre coup de tête. Cette tournure des événements, dit-elle, “c’est le 11 septembre de leur vivre ensemble”, en référence à la désastreuse communication politique autour du slogan “beur blanc noir” après la victoire de l’équipe de France (la vraie) lors de la Coupe du monde 1998. . Kinsky est en quelque sorte l’anti Sam Berger. De plus, les deux se connaissent bien pour avoir travaillé ensemble dans le passé dans le domaine de la communication politique. Cachent-ils un sombre secret ? Sans jamais se rencontrer, ils vont se battre les uns contre les autres, dans l’ombre, à coups de tweets, de conférences de presse et de communications où ils ne sont jamais au premier plan mais où l’un et l’autre tirent clairement les ficelles.

Le football passe rapidement au second plan. Ce ne sont pas les joueurs, le terrain et les résultats qui comptent Fièvremais bien les répercussions des décisions prises par le club sur les salariés, les supporters et la société en général.

Et à quoi ça sert tout ça ? Si le scénario est haletant du début à la fin, on se perd aussi de temps en temps, à l’image du président Marens dans l’avant-dernier épisode qui avoue : « Je ne sais même plus ce que nous sommes. chercher “.

Écriture parfois balbutiante

La faute à un rythme parfois trop rapide, où les personnages manquent de temps pour s’affirmer, où l’on aimerait voir émerger d’autres arcs narratifs, notamment au niveau de la relation entre Marie et Sam. La faute aussi à une écriture qui oscille entre le très technique (les « bulles de filtres », la « fenêtre d’Overton », « l’astroturfing »), le niais (« tout le monde a droit au bonheur » !) et la caricature (les footballeurs qui s’insultent avec des « wesh gros » et qui passent leur temps libre à jouer à des jeux vidéo de football ou encore des influenceurs exilés à Dubaï pour qui la phrase « Je suis un universitaire et je participe à une conférence » semble trop difficile à comprendre… ).

Malgré ces légers écueils, il est difficile de passer au travers des six épisodes tant l’intrigue principale de la série brille au plus près de l’actualité entre tensions identitaires, faits divers et manipulations massives sur les réseaux sociaux. Et on se réjouit qu’une deuxième saison semble déjà assurée si l’on se réfère au dernier épisode. Fièvre monte et il n’est pas près de retomber.

Fièvre sur Canal+ à partir du lundi 18 mars (deux épisodes par semaine) et sur MyCanal.fr

 
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