Décès de Paryse Martin, pilier des arts visuels au Québec

Décès de Paryse Martin, pilier des arts visuels au Québec
Décès de Paryse Martin, pilier des arts visuels au Québec

La communauté des arts visuels du Québec pleure l’un de ses membres les plus prolifiques. Paryse Martin est décédée le 4 mars 2024 à l’âge de 64 ans, entourée de ses proches, des suites d’une complication cardiaque.

La nouvelle a été annoncée pour la première fois dans un communiqué publié sur le site Internet de l’École d’art de l’Université Laval, située dans le quartier Saint-Roch.

« Artiste prolifique et admirée, pédagogue d’une grande générosité, elle aura eu un profond impact sur l’École d’Art et toute une génération d’artistes. Son départ inattendu nous laisse sans voix. Connaissant l’affection sincère qui lui est témoignée, toute notre communauté est aujourd’hui en deuil », écrit Georges Azzaria, directeur de l’École des Beaux-Arts.

Nous avons également appris qu’une activité commémorative devrait être organisée prochainement.

L’annonce du décès de Paryse Martin a créé une onde de choc dans le milieu artistique du Québec. Les témoignages d’affection se multiplient sur les réseaux sociaux.

Alicia Despins, conseillère municipale de Vanier-Duberger et responsable de la culture au comité exécutif de l’administration Labeaume de 2017 à 2021, a écrit ceci sur sa page Facebook :

« Sa mort laisse à la fois un vide profond et multidimensionnel, et la conscience de la chance incroyable d’avoir été en contact avec un imaginaire aussi foisonnant et poignant, avec une femme, un monument, une artiste, une pionnière, aussi aimée et marquante. Paryse a fait la différence, la vraie différence, dans la vie de tant d’humains. Je ressens le frémissement intérieur provoqué par sa disparition», raconte Mme Despins.

Pluridisciplinaire, engagé et rebelle

Paryse Martin est née à Caribou, dans le Maine, en 1959. Elle a complété un baccalauréat et une maîtrise en arts visuels à l’Université Laval. L’artiste a également obtenu un doctorat en études et pratiques artistiques de l’Université du Québec à Montréal (UQÀM) en 2007.

Depuis 2000, elle enseigne à l’École des arts de l’Université Laval.

Sa pratique artistique touche une multitude de facettes : peinture, sculpture, animation, illustration. Son art s’inspire d’univers variés, comme la nature, la poésie ou les contes fantastiques. Ses œuvres s’inscrivent dans ce qui pourrait se rapprocher du surréalisme et du baroque.

« L’artiste aime créer des œuvres à la fois étranges et attractives où les thèmes de l’homme, de la bête, du quotidien, du spectaculaire, des plaisirs, de la nourriture, de l’humanité, de la nature, du réel, de la magie, de l’utilitaire et du décoratif se conjuguent dans un sens excessif et sensualiste. et théâtralité baroque », indique sa biographie sur le site de la Galerie 3 (aujourd’hui Chiguer art contemporain).

En 1990, son art choque, lorsque ses sculptures, semblables à des pâtisseries en forme de phallus, sont censurées par le Musée du Bas-Saint-Laurent, à Rivière-du-Loup.

Elle a travaillé dur toute sa vie pour ne pas respecter l’ordre établi, ancrant son art dans des thèmes comme le féminisme et l’environnement. Paryse Martin a également emprunté diverses techniques davantage associées aux arts et métiers populaires.

De nombreuses expositions

Au cours de sa vie d’artiste, Paryse Martin a vu ses créations exposées dans plusieurs pays : les États-Unis, la France, l’Espagne, les Pays-Bas, en plus du Canada. Elle a également remporté plusieurs concours d’art public au Québec.

12 de ses œuvres sont répertoriées sur le site Internet du Musée national des beaux-arts du Québec, dont Dents de crocodile, Cap Tourmente Et L’îlot d’été. Elle devait également créer une œuvre d’art à partir de « l’orme boule », qui devait être abattu dans le Vieux-Québec en 2021.

Depuis décembre 2023 et jusqu’en juin prochain, il est également à l’honneur dans l’exposition Paryse Martin – Regards de côtéau Musée d’art contemporain de Baie-Saint-Paul.

Dans sa chronique publiée dans Le soleil le 16 décembre, consacré à cette exposition, Josianne Desloges la décrit ainsi :

« Jardinier magique, punk aux doigts de fée, amazone baroque, les épithètes effrayantes ne manquent pas pour désigner celui qui, animé par la curiosité et les convictions telluriques, porte sur le monde un regard à la fois lumineux et saisissant.

Pour Paryse Martin, cette exposition à Baie-Saint-Paul était un retour aux sources, puisqu’elle a travaillé au Musée d’art contemporain de 1993 à 1996, en plus de coordonner le Symposium d’art contemporain.

 
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