Dix livres classiques et contemporains à lire en breton

Dix livres classiques et contemporains à lire en breton
Dix livres classiques et contemporains à lire en breton

Parlez-vous breton ou êtes-vous en train de l’apprendre ? Cette sélection de livres en langue bretonne réalisée par le magazine Bretons est fait pour vous. Vous y trouverez aussi bien des grands classiques que des nouveautés, comme les romans de Loeiza et Duigou, une jeune écrivaine d’à peine 30 ans.

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1. « Kan an douar » : la poésie de la terre

Paysanne le jour, travaillant la terre dans sa modeste ferme du Vieux-Marché, dans le Trégor, Anjela Duval écrivait la nuit, sur des cahiers d’écolier ou au dos d’enveloppes, des poèmes sensibles, inspirés par la nature, sa foi, la Bretagne. Révélée au grand public par une émission de télévision en 1971, elle poursuit son œuvre poétique, publiée dans plusieurs recueils comme Kan un Douar Ou Traoñ un austère.

2. « Itron Varia Garmez » : une Vierge bigoudène

Pont-l’Abbé, au milieu des années 1930. La pauvreté règne dans le Pays Bigouden, où les conserveries ferment les unes après les autres, réduisant la population au chômage. Paol Tirili se consacre corps et âme, aux limites de la folie, à la création d’une statue de la Vierge, Itron Varia Garmez, à qui il donne le visage de celle qu’il aime. Voici l’intrigue de ce roman de Youenn Drezen, écrit dans une langue à la fois littéraire et teintée d’expressions ancrées dans le pays bigouden. Ce chef-d’œuvre fut, dans sa première édition en 1941, illustré de gravures de René-Yves Creston, fondateur du mouvement artistique Seiz Breur.

3. « An ti a drizek siminal » : le souci de pédagogie

Roparz Hemon – de son vrai nom Louis Nemo – est connu pour son travail de linguiste, grammairien et lexicographe. Interrogé pour ses positions collaborationnistes pendant la Seconde Guerre mondiale, il œuvre néanmoins pour la littérature en langue bretonne, créant notamment la revue Gwalarninitialement un supplément littéraire de Breiz Atao, le journal du Parti National Breton. Il écrit ainsi des livres en « brezhoneg eeun », un langage simple, destiné aux apprenants ou débutants en lecture, comme An ti a drizek siminal, une enquête policière à Camaret.

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4. « Yudal » : la vie du maître d’école

Voici un roman inspiré de ce qui est aujourd’hui le quotidien de nombreux Bretons : la vie d’une institutrice de maternelle, dans une classe bilingue. Ses questions, ses doutes, ses relations avec les enfants ou avec ses collègues monolingues… Le tout écrit dans une langue très vivante, facile d’accès mais travaillée, qui lui vaut le prix Langleiz en 2013.

5. « Da Rouz an noz » : le renouveau de la langue

Ce recueil de six nouvelles témoigne de l’œuvre littéraire d’un homme qui fut avant tout un linguiste, un fervent défenseur de la langue bretonne, militant notamment pour lui trouver une place à l’université. Pierre Denis – dit Per Denez – est ainsi nommé maître de conférences à la section langues bretonnes et celtiques de l’université Rennes-2, et c’est lui qui obtient, à force de lutte, la création d’une licence bretonne en 1981. Fondateur de plusieurs revues et dirigeant de maisons d’édition comme Al Liamm ou Mouladuriou Hor Yezh, il a joué un rôle essentiel dans le renouveau de la langue bretonne de l’après-guerre jusqu’aux années 1990.

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6. « Lara » : l’exploration de la folie

Un parcours étonnant que celui de Goulc’han Kervella, né en 1951 à Plouguerneau. Issu d’une famille de pêcheurs, il étudie la médecine et la psychiatrie, avant de changer de mode de vie en devenant acteur professionnel au sein de la troupe Ar Vro Bagan, qui écrit, met en scène et interprète de nombreuses pièces de théâtre en breton. Lara est un recueil de nouvelles rassemblées autour du thème de la folie. Mais Goulc’han Kervella a également écrit de multiples autres textes, notamment des pièces de théâtre, et continue d’écrire.

7. « Gwerz » : poésie traditionnelle

C’est à travers le gwerz, cette forme de plainte traditionnelle, que Denez Prigent compose des textes de poésie teintés de mystère et d’une touche de fantaisie. Le chanteur les a réunis dans une somme, appelée Gwerz, publié aux Éditions Ouest- cet automne. Plus de 800 pages, qui racontent comment un artiste contemporain, ancré dans son langage et sa tradition, interprète le monde contemporain.

8. « Tan de’i » : les nouvelles plumes

Une jeune femme d’à peine 30 ans, qui a appris le breton auprès de son père et dans les écoles Diwan et qui a décidé de se consacrer à l’écriture dans cette langue : c’est la belle histoire de Loeiza an Duigou. Son dernier livre, Tan de’i, est un roman jeunesse à l’univers fantastique, où de jeunes adolescents dotés du don de se transformer en animaux tentent de sauver l’âme de la forêt voisine de leur ville industrielle.

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9. « Geotenn ar werc’hez » : la littérature de la société paysanne

Ami proche de Youenn Drezen, Jakez Riou a été envoyé comme lui au séminaire missionnaire de Picpus, au Pays basque espagnol, pour y recevoir une formation religieuse. C’est là qu’il redécouvre la langue bretonne dans laquelle il avait été baigné durant son enfance. Autour du magazine Gwalarn créé en 1925, avec d’autres, il ambitionne de lui donner la place qui lui revient dans le concert de la littérature européenne, en lui donnant la forme d’un langage écrit de qualité. Malade de tuberculose, il meurt en 1937, avant son 40ème anniversaire, laissant quelques œuvres comme Geotenn ar werc’hez, un recueil de nouvelles se déroulant dans la société rurale de Basse-Bretagne.

10. « Ar en deulin » : la poésie mystique de Bleimor

Jean-Pierre – dit Yann-Ber – Calloc’h meurt en 1917, abattu par un éclat d’obus. Ce jour-là, dans la boue des combats à Saint-Quentin, c’est un militant breton qui disparaît. Un modeste fils de pêcheurs de l’île de Groix, animé d’une foi ardente, élève du petit séminaire de Sainte-Anne-d’Auray puis du grand séminaire de Vannes, qui entreprit d’écrire sous le pseudonyme de Bleimor (loup de Mer. ) dans les publications régionalistes et autonomistes. C’est après sa mort que parut son unique ouvrage, en 1921, Ar en deulin (Sur vos genoux) un recueil de poèmes lyriques et souvent mystiques, dont son plus célèbre, Me zo ganet e kreiz ar mor (Je suis né au milieu de la mer).

 
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