Pour les écoles de commerce, la voie royale de la prépa n’est devenue qu’une option parmi d’autres

Pour les écoles de commerce, la voie royale de la prépa n’est devenue qu’une option parmi d’autres
Pour les écoles de commerce, la voie royale de la prépa n’est devenue qu’une option parmi d’autres
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MAGUELONE DU FOU

Dans le petit monde des écoles de commerce, l’annonce a fait l’effet d’une bombe. Début octobre, la star des écoles de management françaises, HEC, a annoncé le lancement d’un baccalauréat international en partenariat avec l’université Bocconi de Milan, son homologue italienne. L’engouement était alors à la hauteur de l’événement : HEC était en effet la dernière grande école à ne pas proposer de cursus post-bac.

Dès septembre 2024, une cinquantaine d’étudiants (à terme une centaine) pourront intégrer ce Bachelor Arts et Sciences parcours « Données, Société & Organisations ». Un diplôme en trois ans, en alternance sur le campus Bocconi puis sur celui d’HEC, censé former scientifiques des données Et analystes de données de demain. Les étudiants du monde entier pourront postuler. Toutefois, à condition d’en avoir les moyens : l’année coûtera entre 22 000 et 25 000 euros.

Eloïc Peyrache, le directeur général d’HEC, avait néanmoins assuré en juin que l’école n’ouvrirait pas de filière post-bac, et réaffirmé sa fidélité au modèle des classes préparatoires. « Nous n’avons pas changé d’avis : il s’agit d’une formation internationale proposée avec l’Université Bocconi et non d’une licence nationale pour entrer à HEC ! », explique Yann Algan, doyen associé des programmes de pré-expérience à HEC. Le gérant affirme que ce célibataire rencontre « l’idéal d’une formation post-bac très générale » promu par l’école et que, « Si les étudiants français pensent que c’est une manière d’entrer à HEC sans passer par une classe prépa, ils se trompent ! ». Avec ce diplôme, poursuit-il, l’école entend être « un des lieux d’attraction pour les jeunes européens et internationaux désireux de se former sur des sujets au cœur des problématiques contemporaines, comme la data science ».

La préparation, un chemin parmi d’autres

En réalité, était-il encore possible pour HEC de rester à l’écart de ce mouvement devenu majeur au sein des business schools françaises ? « La vraie question est : pourquoi l’ont-ils fait si tard ? », argumente Julien Jacqmin, enseignant-chercheur en économie à Neoma Business School, rappelant que la diversification des voies d’accès aux écoles de commerce est une lame de fond qui a débuté avec la réforme du processus de Bologne, introduisant le système européen d’enseignement supérieur licence-master-Ph . D., au milieu des années 2000.

Aujourd’hui, pour ceux qui souhaitent intégrer une école de commerce, le choix ne manque pas : PGE (Programme Grande Ecole), dont on sort avec un bac + 5, avec prépa ou post-bac, licence (bac + 3), Bachelor en administration des affaires (BBA, bac + 4), très orienté vers l’international, admission sur diplôme (AST, permettant l’entrée sur dossier avec certaines équivalences), master spécialisé… Le parcours classique qui consistait à passer deux ans en classe préparatoire avant de tenter le les examens d’entrée à l’école ne sont plus hégémoniques. « Le recrutement en classes prépa est devenu une voie parmi d’autres, reconnaît Nicolas Arnaud, président du dispositif d’intégration des grandes écoles de management (Sigem, qui touche les élèves de prépa dans ces établissements) et directeur des programmes chez Audencia. Au cours des dix à quinze dernières années, toutes les écoles ont repensé leur portefeuille de programmes. »

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