Le ciel s’éclaircit sur le front de l’inflation. Cette dernière a été révisée à la baisse pour le mois d’août dans la zone euro, à 5,2% sur un an contre 5,3% selon une première estimation fin août. Ainsi, selon Eurostat, la hausse des prix à la consommation a diminué de 0,1% par rapport à juillet.
Zone euro : l’inflation va-t-elle vraiment retrouver son niveau d’avant-crise ?
Au sein de la zone euro (les 20 pays ayant adopté la monnaie unique), la hausse des prix connaît donc une nouvelle légère atténuation, maintenant ainsi le ralentissement continu enregistré depuis mai dernier où elle avait atteint 6,1 %.
Au total, l’inflation a été réduite de moitié depuis le record de 10,6% atteint en octobre 2022, lorsque les effets de la guerre en Ukraine sur les prix du gaz et du pétrole se sont pleinement fait sentir.
Dans l’ensemble de l’UE, l’inflation a atteint 5,9 % en août, contre 6,1 % en juillet.
Dixième hausse des taux de la BCE
Toutefois, le seuil atteint en août reste bien trop élevé par rapport à l’objectif fixé par la Banque centrale européenne (BCE) à 2%, synonyme de stabilité des prix pour assurer l’équilibre de l’économie, mission principale de l’institution monétaire. Cette dernière mène une politique de resserrement monétaire depuis juillet 2022 et a déjà relevé ses taux dix fois de suite. Le 14 septembre, elle a augmenté son taux de référence de 25 points de base. Désormais à 4%, il se situe au niveau le plus élevé de son histoire. Le taux de refinancement et le taux de la facilité marginale de prêt sont de 4,50% et 4,75%. Au total, cette dernière hausse porte à 450 points de base la hausse des taux dans la zone euro depuis plus d’un an.
---Hausse des taux : la BCE refuse de baisser la garde, l’inflation reste trop élevée
Justifiant sa décision, la BCE a expliqué, dans un communiqué, que “le Conseil des gouverneurs considère que les taux d’intérêt directeurs de la BCE ont atteint des niveaux qui, maintenus pendant une période suffisamment longue, contribueront de manière significative au retour de l’inflation au niveau cible dans les meilleurs délais”.
“Evidemment, certains membres n’ont pas tiré la même conclusion, et certains gouverneurs auraient préféré une pause (…) mais je peux vous dire qu’une solide majorité était d’accord avec cette décision”a également affirmé sa présidente, Christine Lagarde, lors d’une conférence de presse à l’issue de la réunion politique.
Révision de la croissance à la baisse
Et si des voix s’élèvent en faveur de l’arrêt de la hausse des taux, c’est parce que cette politique influence la croissance de la zone euro. La Commission européenne a en effet abaissé de 0,3 point ses prévisions de croissance économique pour 2023 et 2024, à respectivement 0,8% et 1,3%, dans un communiqué publié le 11 septembre. Bruxelles anticipe désormais une hausse des prix à la consommation de 5,6% en 2023 (-0,2 point, par rapport aux dernières prévisions de mai) et de 2,9% en 2024 (+0,1 point).
(Avec l’AFP)
