Depuis ce mardi soir 30 mai, Alexandre Grappin, Charvieuland de 32 ans, dort derrière les barreaux de sa cellule. Conformément aux réquisitions du parquet de Grenoble, précise dans un communiqué Boris Duffau, substitut du procureur de Grenoble, le juge des libertés et de la détention lui a signifié son placement en détention provisoire.
Un peu plus tôt dans l’après-midi, celui qui est soupçonné d’avoir mortellement écrasé le fils des voisins, ce samedi 27 mai à Charvieu-Chavagneux, a été mis en examen pour les faits de meurtre, tentative de meurtre, violences aggravées et dégradation par le feu.
Cet épilogue tragique intervient après plusieurs mois d’intense tension entre les deux familles voisines de la rue de la République à Charvieu-Chavagneux. Un incident avec un chien, survenu en février, aurait été le déclencheur d’une situation qui n’a cessé de s’aggraver.
Mais ce samedi, ce conflit de voisinage est allé crescendo. Après des intimidations et des regards croisés échangés dans l’après-midi, la dispute a brutalement dégénéré vers 23 heures, lorsque la maison d’une des familles a fait l’objet d’un cocktail Molotov. « Le fils du couple occupant ce logement, âgé de 21 ans, se dirigeait alors à pied vers le domicile de voisins soupçonnés d’être à l’origine de la dégradation par le feu. En chemin, il a été percuté, ainsi que l’ami de 20 ans qui l’accompagnait, à plusieurs reprises, par le voisin suspect, âgé de 32 ans, au volant d’une Twingo », précise le parquet de Grenoble. « Le père et la mère du jeune homme sont intervenus à tour de rôle. La mère a également été percutée lors d’une manœuvre par le conducteur et s’est cassé la cheville. Et le père, qui tentait de contrôler ce dernier dans l’habitacle de la voiture, a été légèrement blessé. Enfin, une cinquième victime a été volontairement percutée alors qu’il circulait dans la même rue avec sa voiture. Quant à l’auteur présumé, il a disparu des lieux, abandonnant sa Twingo pour une camionnette. »
Pris en charge par les secours, puis transporté dans un état critique à l’hôpital Édouard-Herriot de Lyon, le jeune homme de 21 ans est décédé le lendemain soir. C’est ce même dimanche soir que le trentenaire, en fuite depuis la veille, “pour abriter sa famille” selon ses dires, s’était présenté aux gendarmes de la brigade de recherche de Bourgoin-Jallieu. En raison de la nature pénale des faits, le parquet de Vienne s’est dessaisi au profit de celui de Grenoble, qui a ouvert une enquête mardi.
C’est désormais sur commission rogatoire que les investigations vont se poursuivre. Le juge d’instruction et les enquêteurs se donneront pour tâche de décortiquer le conflit latent depuis février. Et de déterminer si le trentenaire, connu pour des faits de droit commun, notamment pour des violences aggravées en 2009 et 2015, a volontairement frappé ses victimes, dont il s’est défendu en garde à vue.
