La raison de ce harcèlement ? ” Jalousie ! Lindsay était jolie, coquette, elle avait tout pour plaire ! » témoigne Betty à La Voix du Nord. “Elle m’a dit qu’elle n’en pouvait plus”, a encore raconté à RTL la mère de famille, dont la vie a basculé le 12 mai. Lindsay avait deux frères, âgés de 9 et 4 ans : « On a mis des mots dessus parce que c’est déjà compliqué pour nous. Lindsay pour son petit frère est la petite star […] mais pour Alessio [le plus grand]il a du mal, il comprend vraiment les choses », explique la mère de famille.
Intimidé à l’école et en ligne
Symptômes du mal-être de Lindsay, les notes de l’adolescente avaient également chuté ces derniers mois. Consciente de la détresse de l’adolescente, sa famille a pris les choses en main : signalement et rencontre avec l’équipe pédagogique, signalement aux services académiques, rendez-vous avec le psychologue. « J’ai même écrit au président de la République ! », témoigne sa grand-mère à La Voix du Nord. “La seule chose qu’ils ont su me répondre, c’est de punir ma fille des réseaux et de lui prendre son téléphone” a confié la mère de famille à RTL, “je suis en colère, je me sens triste, tout est mélangé”.
Une “première situation de harcèlement” avait été signalée la concernant, “traitée par l’établissement”, a précisé le rectorat à l’AFP. Il en avait résulté “une commission de harcèlement et les sanctions appropriées avaient été prononcées”, a-t-il ajouté. « Un étudiant » mis en cause à ce moment-là a alors quitté l’établissement.
Une cellule de soutien est en place depuis le 15 mai dans le collège et une marche blanche a été organisée mercredi matin à la mémoire de la jeune fille. « Je pense à Lindsay, sa famille, ses amis. Nous continuons le combat », avait tweeté mercredi soir le ministre de l’Éducation nationale, Pap Ndiaye, à l’occasion de la remise du prix « Non au harcèlement », qui récompense « la création d’une affiche ou d’une vidéo sur ce sujet. « Le harcèlement à l’école est un fléau que nous devons combattre collectivement : pour le bien-être de nos élèves, pour leur sécurité, pour le vivre ensemble », a-t-il ajouté.
---Un dispositif de prévention
Ce nouveau drame rappelle la problématique des suicides liés au harcèlement scolaire. Le 7 janvier, un adolescent de 13 ans, Lucas, s’est suicidé dans les Vosges et ses proches ont alors dénoncé des actes de harcèlement, notamment des injures homophobes. Quatre collégiens avaient été jugés pour “harcèlement scolaire” en avril dans cette affaire, mais le parquet n’avait finalement pas exigé la reconnaissance du harcèlement comme cause de suicide, jugeant qu’il “restait un doute”. La décision doit être prise le 5 juin, précise l’AFP.
Dispositif de prévention du harcèlement scolaire, le programme PHARE, testé depuis 2019 dans les écoles primaires et collèges de six académies, devrait achever sa généralisation cette année. Selon le ministère auprès de l’AFP, 91% des collèges et 64% des écoles sont déjà inscrits à ce programme, en plus d’autres mesures anti-harcèlement, comme les numéros d’aide d’urgence 3020 (pour les familles et les victimes), et 3018 (cyberharcèlement). .
Si vous êtes en détresse et/ou avez des idées suicidaires, si vous souhaitez aider une personne souffrante, vous pouvez contacter le numéro national de prévention du suicide, le 3114. Le 3114 est accessible 24h/24, 7j/7, gratuitement, en toute la France. Une professionnelle en soins, spécifiquement formée en prévention du suicide, sera à votre écoute. Sur ce site, vous trouverez des ressources pour mieux comprendre la crise suicidaire et des conseils pour la surmonter. Le 3114 est piloté par le Ministère de la Santé et de la Prévention.