Cela existe déjà au Japon, en Corée du Sud, en Espagne… Mais pas en France. Le congé menstruel, s’il était inclus dans le Code du travail, permettrait aux femmes de s’absenter du travail lorsqu’elles souffrent de règles douloureuses.
Les députés Sébastien Peytavie (Génération.s), Sandrine Rousseau (EELV) et Marie-Charlotte Garin (EELV) ont présenté ce vendredi 26 mai un projet de loi visant à l’instituer. Il y a deux semaines, les députés socialistes ont fait de même. Que contiennent leurs factures ?
Un arrêt maladie de treize jours par an
Les deux projets de loi visent à instituer pour les salariés et agents de la fonction publique un congé menstruel de 13 jours par an, sous la forme d’un certificat médical délivré par un professionnel de santé donnant droit à un arrêt de travail.
Le jugement permettrait aux personnes concernées d’être indemnisées sans délai de carence et la consultation qui donnerait lieu à sa délivrance serait intégralement prise en charge par l’Assurance Maladie.
La proposition du PS prévoit que le congé ne peut excéder deux jours par mois. Celui de Génération députés. s et EELV permet aux bénéficiaires d’en disposer selon leurs besoins, et l’arrêt de travail peut être renouvelé une fois par an à titre exceptionnel, “dans les cas les plus graves”.
En cas de douleurs liées aux menstruations, les salariées peuvent également demander à être en télétravail les jours concernés, proposent les deux textes, sans que cela altère leur droit à prendre ailleurs un congé menstruel, si elles ne sont pas en mesure de travailler.
---Lire aussi : Le congé menstruel, un cadeau empoisonné pour les femmes ?
Respecter le secret médical
Pour respecter le secret médical, le congé menstruel fonctionnerait sur le même modèle avec la Sécurité sociale que pendant le Covid-19 : lorsqu’une personne avait un test positif, elle pouvait générer un arrêt de travail en ligne sur Ameli.
Le même système serait appliqué pour le congé menstruel, après la délivrance du certificat médical donnant droit à 13 jours de congé annuel. Le cas échéant, les personnes concernées pourraient alors générer et transmettre le jugement à leur employeur.
“Aller au-delà des fêtes”
Alliés des écologistes à l’Assemblée, les socialistes ont appelé dans un communiqué à « une convergence de toutes les initiatives »et la création d’un groupe de travail transpartisan ». “Il y a des enjeux de santé publique pour lesquels il faut aller au-delà des partis”a plaidé Keloua Hachi, qui porte avec Mickaël Bouloux le projet de loi socialiste.
A ce stade chacun défend sa version, et espère convaincre jusque dans le camp présidentiel. Les deux groupes de gauche peuvent inscrire leurs textes dans leurs journées réservées lors de la prochaine session ordinaire mais ils invitent le camp présidentiel à soutenir leurs actions. Cela permettrait d’étudier un projet de loi pendant une semaine “transpartisan”avec plusieurs jours de débat si nécessaire.