Une journée décisive pour éviter une débâcle. La plus grande banque suisse UBS, poussée par les autorités, doit absolument finaliser le rachat de son rival Credit Suisse ce dimanche pour éviter une vague de panique contagieuse sur les marchés dès lundi.
UBS va racheter le Credit Suisse et l’accord sera scellé dimanche lors d’une réunion extraordinaire du gouvernement et des dirigeants des deux géants bancaires à Berne, a indiqué samedi le tabloïd Blick, généralement bien informé. Une fusion des deux plus grandes banques du pays, dont l’une suscite une méfiance croissante des investisseurs et une affaire complexe qui normalement pourrait prendre des mois. UBS aura eu quelques jours.
Pression tous azimuts
Mais les autorités suisses n’ont d’autre choix que de pousser UBS à surmonter ses réticences, en raison de l’énorme pression exercée par les grands partenaires économiques et financiers de la Suisse qui craignent pour leur propre place financière, explique Blick.
Bruno Le Maire, le ministre français des Finances, a clairement fait passer le message dans Le Parisien : « Nous attendons maintenant une solution définitive et structurelle aux problèmes de cette banque ». Le Trésor américain avait également indiqué qu’il suivait l’affaire de près. Le marché suisse ouvre à 8 heures lundi et une solution devra être trouvée d’ici là pour la banque perçue comme un maillon faible du secteur.
Une demande de garanties
Selon l’agence Bloomberg, UBS demande aux pouvoirs publics de supporter les frais de justice et les pertes potentielles pouvant s’élever à des milliards de francs suisses. Les discussions butent sur la banque d’investissement, indique l’agence financière, l’un des scénarios à l’étude étant une reprise uniquement de la gestion d’actifs et de patrimoine avec une vente de la banque d’investissement.
---Les discussions portent également sur le sort à réserver à la succursale suisse du Credit Suisse, l’une des parties rentables du groupe qui a perdu 7,3 milliards de francs suisses l’an dernier et table toujours sur des pertes “substantielles” en 2023. services bancaires et prêts aux PME. L’une des pistes envisagées par les analystes est celle d’une introduction en bourse, qui éviterait aussi des licenciements massifs en Suisse à cause des doublons avec les activités d’UBS.
La mauvaise gestion du Credit Suisse pointée du doigt
Mercredi, la méfiance des investisseurs et partenaires a poussé la Banque centrale suisse à prêter 50 milliards de francs suisses pour donner un nouveau souffle au Credit Suisse et rassurer les marchés. Cependant, le répit ne fut que de courte durée.
Le Credit Suisse vient de vivre deux années marquées par plusieurs scandales qui ont révélé, de l’aveu même de la direction, des “faiblesses substantielles” dans son “contrôle interne”. En revanche, UBS, qui a passé plusieurs années à se remettre du choc de la crise financière de 2008 et d’un plan de sauvetage massif de l’État, commence à récolter les fruits de ses efforts et, selon plusieurs médias, la banque n’avait pas l’intention avant le week-end de se lancer dans l’aventure Credit Suisse.
20 Minutes avec l’AFP