La course folle de « Je ne partirai pas », la chanson raciste construite comme un tube de l’été – .

La course folle de « Je ne partirai pas », la chanson raciste construite comme un tube de l’été – .
La course folle de « Je ne partirai pas », la chanson raciste construite comme un tube de l’été – .

A quelques jours des élections législatives, une chanson xénophobe générée par l’intelligence artificielle est devenue virale sur les réseaux sociaux. Un phénomène presque imparable.

La chanson « Je ne partirai pas » cumule des milliers de vues, relayées via des centaines de vidéos. Capture d’écran de TikTok

By Léa Bucci

Publié le 28 juin 2024 à 16h37

Lire dans l’application

«Jil ne partira pas / Oui, tu partiras »… Une scie musicale qui fait le buzz sur les réseaux sociaux à l’approche de l’été n’a rien de surprenant. Sauf qu’il ne s’agit pas d’une chanson de rupture vengeresse, mais d’un titre sans équivoque xénophobe : « Quand Bardella passera, tu rentreras chez toi » ou « Pour vous, plus de RSA / Le bateau n’attend pas. »

Mis en ligne sur TikTok le 21 juin, après des élections européennes dominées par le Rassemblement national en France et avant les législatives, le morceau a été généré grâce à l’intelligence artificielle. Il cumule aujourd’hui des milliers de vues, et est relayé via des centaines de vidéos. L’extrême droite s’en amuse : Éric Zemmour est filmé en train de danser dessus ; Mila, cyberharcelée en 2020 pour avoir tenu des propos insultants contre l’islam et désormais proche du collectif identitaire Némésis, annonce sa version sur les plateformes de streaming…

Bref, le discours raciste n’est plus caché. Pire, enveloppé dans la musique à l’heure où une chanson peut devenir virale grâce aux algorithmes, il ne se propage que plus efficacement. Un mécanisme déjà observé chez nos voisins allemands où Foreigners out (« Étrangers dehors »), remix de Toujours l’amour, du DJ italien Gigi D’Agostino, est désormais chantée dans les stades malgré son interdiction.

Une fois lancé, sans contrôle préalable des plateformes de diffusion, le phénomène semble impossible à contrecarrer. Le clip de je ne partirai pas n’a été supprimé de YouTube que parce qu’il contenait un extrait d’un reportage de France Télévisions, qui invoquait le droit d’auteur. En revanche, seule la musique continue de circuler sur la plateforme.

Le délit restant est l’incitation à la haine raciale. Le dépôt d’une plainte contre X à ce sujet par SOS Racisme a conduit à la suppression des deux versions les plus populaires sur TikTok ; X (ex-Twitter) s’est contenté d’un message d’avertissement à la communauté en dessous du contenu concerné.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Les Républicains refusent de « bloquer » le Rassemblement national – Euractiv FR
NEXT Keffieh autour du cou de Rima Hassan derrière Mélenchon : LFI déclenche la polémique