C’est un univers captivant et complexe que Georges Rémi, dit Hergé, a su créer à force de travail et de méditation sur les évolutions du monde contemporain. Cependant, certaines de ses publications durant la Seconde Guerre mondiale conduisent à son exclusion.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, Hergé continue à travailler et publie les aventures de Tintin sous la forme d’un court feuilleton quotidien dans les quotidiens belges. Le soir. Se pose alors la question sensible de l’antisémitisme réel ou supposé d’Hergé, car le journal est considéré comme un organe de propagande.
Le méchant de L’étoile mystérieusepublié à partir d’octobre 1941, est un banquier américain nommé Blumenstein. Dencadrés publiés dans Le soir – expurgé de la première parution de cet album de Tintin – montrait des Juifs se frottant les mains en apprenant la fin du monde annoncée par un prophète. Hergé a également illustré des fables de Robert de Vroylande, proche de Léon Dregrelle, chef du parti fasciste belge.
“Tintin est ailleurs”
À la fin de la guerre, le créateur fait face à de sévères critiques et doit répondre de ses actes. Il était accusé d’avoir travaillé pour Le soir. Le journal collaborationniste fut interdit de publication pendant un certain temps après la Libération de la Belgique en 1945.
Hergé s’est également vu interdire d’exercer sa profession. Pour sa défense, il a souligné qu’il avait toujours essayé de rester apolitique, qu’il avait évité tout contenu explicitement politique ou polémique dans les aventures de Tintin. “Tintin est ailleurs”, il a dit. Et pourtant, certains lui reprochent d’utiliser la bande dessinée pour véhiculer des idées imprésentables.
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Après quelques mois d’isolement, il s’est progressivement réhabilité. En 1946, il s’associe à l’éditeur Raymond Leblanc pour fonder Le Journal de Tintin, publication qui connaît un immense succès. Sa carrière reprend de façon spectaculaire et ne s’arrête jamais.
Franck Ferrand
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