Budget, attentats… Les maires de en ont marre avant l’ouverture de leur 106e congrès

Budget, attentats… Les maires de en ont marre avant l’ouverture de leur 106e congrès
Budget, attentats… Les maires de France en ont marre avant l’ouverture de leur 106e congrès

Le 106e congrès des maires de s’ouvre ce mardi sur fond de mécontentement des élus locaux face aux efforts qui leur sont demandés dans le projet de budget du gouvernement pour 2025.

Les maires se réunissent en congrès à partir de ce mardi 19 novembre à Paris, alors que la colère ne retombe pas malgré les tentatives de déminage du gouvernement, face à l’ampleur des restrictions budgétaires demandées aux collectivités en 2025 pour réduire le déficit public.

Après une édition 2023 consacrée aux « collectivités attaquées », sur fond d’attaques croissantes contre les élus, le 106e congrès de l’Association des maires de France (AMF) entend rappeler l’importance de l’échelon communal et intercommunal, « pôle de stabilité » dans une période d’incertitude politique nationale. Intitulé « Les communes… Heureusement ! », ce rendez-vous politique clé est particulièrement attendu cette année.

Une contribution de « cinq milliards d’euros » leur est demandée, soit « 12,5 % de l’effort global d’économies » de 40 milliards d’euros, mais les associations d’élus estiment la facture à 11 milliards d’euros. euros. Le Sénat devrait se prononcer en faveur d’une réduction de la contribution à deux milliards d’euros, a déclaré dimanche sur France 3 le président du groupe centriste au Sénat, Hervé Marseille (UDI).

Manifestations à Toulouse et en Seine-et-Marne

Début septembre, l’accusation d’avoir fait échapper le déficit aux précédents locataires de Bercy avait mis le feu aux poudres. Entre obligation de voter des budgets équilibrés et une dette stable pendant 30 ans, l’AMF avait pilonné les critiques formulées à l’encontre des collectivités.

Un mois plus tard, la proposition de la Cour des comptes de réduire leurs effectifs de 100 000 fonctionnaires pour éviter les doubles emplois et économiser 4,1 milliards d’euros, puis l’annonce de mesures d’économies d’une ampleur inédite sur un seul exercice budgétaire avaient encore jeté de l’huile sur le feu.

En pleine préparation des budgets, les sorties retentissantes d’élus en colère se multiplient : vente d’une préfecture au Bon coin en Haute-Marne, manifestations à Toulouse comme en Seine-et-Marne, banderoles sur la mairie de Bordeaux. , appel à une « démission généralisée » à Verdun (Meuse)…

« Gilets jaunes »

Le Premier ministre Michel Barnier a partiellement éteint l’incendie vendredi en promettant à la couche départementale un effort « très sensiblement » réduit en raison de l’explosion de leurs dépenses sociales.

“Si l’on veut éviter les prochains ‘gilets jaunes’ aux foulards tricolores, il faudra (…) faire confiance aux maires”, insistait début novembre David Lisnard, président de l’AMF et maire LR de Cannes, déplorant une un dénigrement de l’action municipale et une désintégration des ressources. Dans le journal La Tribune Dimanche, il affirme qu’il “ne désespère pas de modifier (le) projet de budget”.

“Ce congrès risque d’être, c’est ce qu’on entend sur le terrain, le congrès de la colère”, a relevé André Laignel, numéro deux de l’AMF et maire PS d’Issoudun (Indre).

« La grande majorité des communautés sont bien gérées et participent au développement économique de leur territoire. Cela dit, il est important que chacun contribue à l’effort national de redressement des comptes publics », a déclaré dimanche dans un entretien au Figaro mis en ligne la ministre du Partenariat avec les collectivités, Catherine Vautrin.

Par ailleurs, a ajouté Catherine Vautrin, un texte de loi en cours d’examen sur le statut des élus devrait « aboutir » avant les prochaines élections municipales.

83% des maires estiment que leur mandat est fatiguant

L’épisode budgétaire intervient dans un contexte de relations déjà dégradées entre l’État et les collectivités depuis le début du quinquennat de Macron.

Les élus locaux dénoncent régulièrement des transferts déguisés de compétences de l’État sans compensation financière ni ressources humaines associées, une « tyrannie des normes », ou encore la suppression progressive des impôts locaux qui accentue leur dépendance à l’égard de l’État.

Dans ce contexte, l’Institut d’économie pour le climat (I4CE) estime à 11 milliards d’euros supplémentaires par an le besoin d’investissement des collectivités pour faire face aux défis climatiques.

A seize mois des prochaines élections municipales, ce congrès est scruté d’autant plus que les démissions d’élus ont atteint un niveau inédit selon David Lisnard, 30 % de plus que le mandat précédent selon le centre de recherche Cevipof. Quelque 2.400 maires ont démissionné depuis 2020, a également souligné dimanche Catherine Vautrin.

“Je ne dors pas”

Camille Pouponneau, maire de Pibrac (Haute-Garonne), a jeté l’éponge mi-octobre. « Mon quotidien est plus consacré au contrôle des déjections canines qu’à des projets structurants pour l’avenir de la commune », explique-t-elle.

Sans aller aussi loin, Michel Lebouc, maire divers de gauche de Magnanville (Yvelines) parle aussi de ses difficultés à BFMTV, un an et demi après avoir été agressé dans la salle de sa mairie. « Je sais que lorsque je suis vraiment stressé, je ne dors pas. Je fais le tour de la ville pour voir si tout va bien. [Cela arrive] de plus en plus», témoigne l’édile.

Selon l’AMF, 83 % des maires estiment que leur mandat est « fatigant » pour leur santé, et 86 % souffrent ou ont souffert de troubles du sommeil.

 
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