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Un gendarme suspendu définitivement et condamné avec sursis pour avoir prostitué sa femme

Un officier de gendarmerie de Bletterans (Jura) encourageait sa femme à avoir des relations sexuelles extraconjugales, en partie rémunérées, pour assouvir ses fantasmes. Il a été condamné à six mois de prison et démis définitivement de ses fonctions ce mercredi 22 janvier 2025.

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Le tribunal correctionnel de Besançon a jugé ce mercredi 22 janvier un jeune gendarme. Résidant et travaillant à la gendarmerie de Bletterans, dans le Jura, il était soupçonné d’avoir organisé la prostitution de sa femme, ainsi que de violences physiques sur elle.

L’homme, âgé de 22 ans et au casier judiciaire jusqu’alors vierge, a été reconnu coupable de proxénétisme, condamné à six mois de prison avec sursis probatoire de deux ans et suspendu définitivement de la gendarmerie. Il peut encore faire appel de cette décision.

Il a toutefois été acquitté du chef de violences conjugales, ce qui a été nié lors de l’audience. A propos du proxénétisme, il préfère parler d’un “jeu” consenti par son épouse, dont il n’a tiré aucun avantage financier.

Car les faits se concentrent essentiellement autour d’une relation sexuelle rémunérée. La victime raconte que son mari l’a inscrite sur un site d’escorte, fixant lui-même le prix des prestations sexuelles de son épouse, jusqu’à l’amener au lieu de rendez-vous, en 2022 à Montauban, pour l’attendre sur un parking et partager l’argent. A l’époque, le prévenu était encore élève à l’école de gendarmerie.

Désormais policier, il a reconnu avoir organisé cette réunion “deux”avec l’aide et le consentement de sa femme. Il a ajouté qu’il ne l’avait pas “jamais forcé”admettre que la voir ou la savoir coucher avec un autre était un “fantaisie”. Il a toutefois nié avoir bénéficié financièrement de cet événement, ajoutant qu’il ne savait pas, à l’époque, qu’il se rendait coupable de prostitution du seul fait d’avoir organisé la réunion. Dans des messages consultés par les enquêteurs, il a toutefois demandé à son épouse d’effacer les preuves de cette rencontre.

Selon la plaignante, les pressions sexuelles n’ont pas cessé en 2022. Fin 2024, alors que le couple était en instance de divorce et que le gendarme la trompait, elle a rejoint un club de strip-tease. “pour lui plaire”. Au retour de ces frasques, elle lui fit croire qu’elle s’était prostituée auprès des clients du club, jusqu’à ce qu’il lui demande des preuves et qu’elle obtempère définitivement en réponse.

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Je me sentais sans valeur. J’avais l’impression de ne pas le satisfaire. Alors je l’ai fait pour lui. Je l’aimais. J’avais l’impression d’être devenu son truc. Aujourd’hui, je suis marqué à vie.

« Les relations sexuelles sont un moyen d’esclavage dans un contexte de difficultés conjugales. (…) Il faudra du temps à Madame pour se remettre” a commenté l’avocat général, qui a requis huit mois de prison et la suspension définitive du prévenu, estimant qu’il n’avait pas “rien à faire à la gendarmerie”.

L’avocat de la défense a regretté de voir le procès glisser sur le terrain de la morale, insistant sur le fait que son client n’avait rien imposé à son épouse et qu’elle n’avait pas apporté de preuve tangible des violences.

C’est dans le cadre de leurs difficultés conjugales que la victime dit avoir été agressée. La jambe donne un coup de pied dans un combat une fois. Puis une clé de bras, lors d’une énième dispute, qui l’aurait poussée à porter plainte au commissariat de Lons-le-Saunier.

Une plainte pour violences conjugales donc qui va prendre de l’ampleur à mesure qu’elle rembobine le film de sa relation devant la police. Par la suite, le parquet du Jura s’est désisté du dossier au profit de celui de Besançon, compte tenu de sa proximité avec la gendarmerie de Bletterans.

Le prévenu a nié ces agissements, reconnaissant des violences verbales régulières émanant des deux parties au sein du couple. Concernant les contusions photographiées sur les jambes de sa femme, il a affirmé qu’elle avait été blessée lors pole dance et a répété, au cours de l’enquête, qu’elle s’était comportée “jaloux”, “possessif” et “impulsif” parfois difficile à gérer.

Les mêmes arguments ont été soutenus par ses collègues. Interrogés, les gendarmes de Bletterans ont plutôt mis en cause l’attitude du plaignant. Ils ont décrit leur collègue harcelé par son épouse, qu’ils entendaient régulièrement crier dans la caserne où vivait le couple, et dont il souhaitait qu’elle s’éloigne.

« Ils ne me tenaient plus la porte. Ils ne me regardaient même plus. Je suis devenu invisible” la victime a témoigné de son côté à la barre, ajoutant qu’elle avait été insultée par « Salles arabes » lors d’une altercation avec un gendarme de Bletterans.

« Ce qu’elle ressentait, c’était le poids du silence, de l’ignorance et du mépris »a plaidé son avocat. “Les gendarmes sont des soldats de la loi. Ce n’est pas un métier où l’on raccroche sa casquette le soir.».

 
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