PARIS (Reuters) – La direction d’Ubisoft France doit rencontrer mercredi les CSE et les représentants syndicaux de ses entités françaises dans un contexte de fortes tensions sociales, de difficultés opérationnelles et de fragilité boursière.
Ces réunions, annoncées par Ubisoft début décembre, visent à « apaiser et renforcer » le dialogue avec les différents partenaires sociaux de l’entreprise dans le cadre d’une « concertation sociale », après plusieurs mouvements de grève en février et octobre 2024.
Les syndicats dénoncent la décision de la direction de réduire le télétravail, très répandu dans le secteur, au sein du groupe, les conditions dégradées du dialogue social ainsi que le manque d’information sur la santé financière et l’avenir de l’entreprise.
Selon une source syndicale, l’ordre du jour de la réunion défini par la direction, jugé “flou”, doit porter sur “l’architecture et les modalités du dialogue social”, “la nécessité d’une négociation en vue d'”un accord sur le droit syndical”. et « le calendrier social 2025 dont fera partie le sujet du travail hybride ».
Mi-décembre, le CSE d’Ubisoft Paris a voté la délivrance d’un droit d’alerte économique. Cette procédure régie par la loi permet à l’instance représentative du personnel de demander des explications à l’employeur lorsque des faits ont un impact préoccupant sur la situation économique de l’entreprise.
Dans un communiqué publié le 15 janvier, le Syndicat des travailleurs du jeu vidéo (STJV), la CFE-CGC et Solidaires Informatique ont souligné que les représentants étaient « extrêmement préoccupés par la santé de l’entreprise ».
Ubisoft a contesté ce droit d’alerte devant le tribunal judiciaire de Bobigny.
-L’éditeur des Lapins Crétins traverse d’importantes difficultés depuis l’année dernière, après le mauvais accueil de certains jeux, le report de la sortie du nouvel opus de “Assassin’s Creed” et plusieurs avertissements sur les résultats, qui ont provoqué le cours de bourse.
Depuis le début de l’année, l’action Ubisoft a perdu 15,4% après avoir perdu 43,1% en 2024, soit sa quatrième baisse annuelle depuis 2020.
Début janvier, le constructeur de jeux vidéo a repoussé pour la deuxième fois la sortie du nouvel opus de son jeu phare « Assassin’s Creed » et a abaissé ses objectifs financiers pour le troisième trimestre.
Il a réaffirmé qu’il envisageait « diverses options stratégiques et capitalistiques de transformation ».
La famille fondatrice des frères Guillemot, premier actionnaire d’Ubisoft, a entamé des discussions pour restructurer Ubisoft avec son deuxième actionnaire, le géant chinois Tencent, et d’autres investisseurs.
(Écrit par Florence Loève, édité par Blandine Hénault)
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