Selon le sommelier, cuisiner est désormais une corvée. “Beaucoup de femmes ne considèrent pas cela comme un passe-temps mais plutôt comme un héritage du patriarcat. Je trouve ça fou qu’il n’y ait pas plus d’hommes qui cuisinent, d’autant plus qu’en gastronomie c’est un métier d’homme ! Les émissions de cuisine ont instillé un complexe même s’il s’agit de télé-réalité. La cuisine n’est pas une compétition mais un plaisir.
« Cuisiner, c’est aimer »
Faute de temps, les gens se tournent vers les robots culinaires ou les plats cuisinés. Du côté de Delhaize, on note une augmentation de 50% en deux ans des plats préparés Foodmaker. 83 nouveaux produits au rayon frais ont été ajoutés en 2024. Les plats surgelés comme les pizzas ont explosé. “Nous retravaillons la gamme car nous constatons un intérêt pour les plats préparés avec le souci de la qualité et des produits sains.commente la porte-parole Karima Ghozzi. “L’efficacité est privilégiée au cours de l’année mais lors d’événements particuliers, il y a toujours l’envie de mettre la main à la pâte.
L’historien de l’alimentation Peter Scholliers (VUB) parle d’une atomisation de notre façon de manger. “Nous allons parler de niches pour les personnes qui veulent perdre du poids, faire du sport, les personnes âgées, les jeunes, les femmes. On a toujours le repas familial mais la notion de famille a changé et peut inclure les amis même s’il s’agit de repas livrés tout préparés, notamment chez les jeunes.
Autre conséquence de la crise : le Belge néglige son alimentation pour préserver son portefeuille
À la télé ou sur les réseaux sociaux, la cuisine n’a jamais été aussi mise en avant. “Et en même temps on mange de moins en moins bien à la maison. Les gens recherchent quelque chose de facile, confortable et réconfortant (gras, sucré et moelleux) à manger quand cuisiner ne prend pas de temps.regrette Eric Boschman. « Il faut ramener le plaisir du goût dans l’éducation dès le plus jeune âge. Manger peut être un plaisir car c’est partager. Cuisiner, c’est aimer.
Related News :