C’est la même chanson dans tous les services de jeux populaires. Comme Helldivers 2 en début d’année, Rivaux Marvel a fait exploser les compteurs en réunissant 10 millions de joueurs en 72 heures. Un délai de grâce porté par la puissance de la marque Marvel, l’accès gratuit et peur de rater quelque chose assez robuste pour tout amateur de jeux multijoueurs. Mais le jeu peut aussi compter sur le potentiel financier quasiment infini de NetEase pour son développement.
Le résultat est un jeu très solide dès sa sortie avec déjà une trentaine de personnages disponibles, des modèles soignés et une pléthore de skins cosmétiques alléchants, certains basés sur les films du MCU, d’autres avec des animations bien réalisées. Les moyens investis sont on ne peut plus visibles à l’écran et le travail de communication autour du jeu a fait le reste. Rivaux Marvel a profité d’un buzz positif autour de son modèle économique avant sa sortie, avec notamment un système de battle pass sans date d’expiration. Tous les ingrédients pour un lancement réussi sont réunis.
Si Mike Ybarra s’est un peu fait honte en déclarant que le nom de Black Widow ressemblait trop à celui de Widowmaker, comme si le second précédait le premier, ce coup d’éclat semble avoir obscurci le coeur de son propos, sachez la similarité de gameplay entre les deux. C’est évident : Rivaux Marvel est Overwatch en version TPS. Pour tout joueur ayant passé du - sur le tireur de héros chez Blizzard, la filiation est évidente, et on s’amuse même à chercher des similitudes, que ce soit dans le level design des différentes zones, ou dans les capacités des super-héros. Nous ne sommes pas à un niveau de plagiat de Light of Motiram on Horizon, mais Rivaux bénéficie grandement des codes et du travail effectué par Blizzard en 2016.
Ce suivi des spécifications signifie que Rivaux Marvel est un bon jeu, sans rien proposer d’exceptionnel, et il rencontre les mêmes problèmes queSurveillance en son -. Il manque de lisibilité et lorsque les douze acteurs sont tous dans la mêlée, il est parfois difficile de comprendre quoi que ce soit à ce qui se passe. Il y a cependant fort à parier que tout gagnera en lisibilité lorsque l’on connaîtra mieux les compétences de tous les personnages pour savoir qui fait quoi, comme cela peut être le cas sur Surveillance ou dans un tout autre registre, League of Legends. Dans cet esprit, il aurait peut-être été bien de commencer avec un peu moins de personnages.
Le jeu présente également de sérieux problèmes d’équilibrage que les différentes versions bêta n’ont pas réussi à résoudre. Le fait que Jeff le Requin puisse manger toute l’équipe ennemie, prendre le - d’aller dans un trou et sauter dedans pour tuer toute une équipe est absurde. Tout comme voir une sorcière écarlate entièrement canalisée traverser un portail du Dr Stange pour nettoyer toute la zone avec une seule explosion nucléaire.
Le jeu s’appelle Groot
Difficile cependant de nier le plaisir face à ce casting très nombreux, tant au niveau de la notoriété – partagée entre grands noms et héros moins populaires – que de la variété des styles de jeu proposés. La phase de découverte et d’apprivoisement du jeu est agréable et nous invite donc à essayer tout et n’importe quoi avant de trouver le personnage avec qui nous aimerons le plus. La direction artistique a son petit charme avec son léger effet crayon et les animations de chaque personnage sont très soignées.
On appréciera particulièrement le gros effort fait par NetEase pour proposer un très grand nombre de personnages de mêlée, permettant véritablement de varier les plaisirs, et c’est sans doute le point sur lequel il se démarque le plus.Surveillance. Le concept de synergie entre personnages est un petit plus qui fait la différence, en invitant les joueurs à plus de cohésion d’équipe en incarnant Loki et Thor par exemple, pour obtenir une petite compétence ou un boost statistique à ajouter à notre arsenal.
Reste donc à répondre à la question initialement posée sur la pérennité du titre. NetEase a une carte à jouer dans le développement de l’aspect compétitif qui pourrait jouer un rôle important dans le succès à long terme. C’est encore plus vrai en Chine, où l’esport est un secteur extrêmement développé. De toute façon, Rivaux peut compter sur un nombre quasi infini de héros de la Maison des Idées et ne risque pas de manquer de contenu.
Comme l’explique Daniel Ahmad, spécialiste du marché chinois, la production de jeux AAA jouer gratuitement devient une tendance assez nette sur ce territoire. Le modèle émergent propose ainsi un mode solo narratif, cohérent et gratuit d’accès, couplé à un mode multijoueur solidement monétisé. Bien que ce modèle ne s’applique pas à Rivaux Marvelpuisqu’il n’y a pas de mode solo, cela pourrait être un moyen d’attirer une base de joueurs toujours plus large.
In fine, Rivaux Marvel est un jeu assez académique dans ce qu’il propose, mais il avait tous les moyens à sa disposition pour bien le faire. Un cas assez unique qui, nous l’espérons, ne laissera pas les éditeurs de tous horizons penser que le tireur de héros revient à la mode et décide de lancer la production d’un jeu qui sortira en 2027 et sera oublié quelques mois plus tard.
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