Après Netflix, c’est au tour de Disney+ d’interdire le partage gratuit de comptes avec de larges renforts de mesures dissuasives. Comme son concurrent, la plateforme proposera une option payante, dont elle vient de dévoiler le montant.
Ce n’était qu’une question de -, mais cette fois, c’est tout : Disney++ met fin au partage de compte gratuit ! L’été dernier, le géant du divertissement familial avait clairement exprimé sa volonté de lutter contre cette pratique, alors que des abonnés américains avaient reçu en septembre 2023 des emails faisant état des modifications du contrat d’utilisation de sa plateforme de streaming, qui comprend « Restrictions sur le partage de compte » . Les abonnés français n’y avaient eu droit que jusqu’en juillet dernier, lorsqu’ils avaient reçu un mail concernant là aussi un « Mise à jour des conditions générales de souscription », Comme l’a rapporté l’Echo. Enfin, la plateforme de streaming avait mis en place son système d’ajout d’un membre au foyer – pour le financement, évidemment – en septembre outre-Atlantique, mais les abonnés européens n’y avaient pas eu droit. Enfin, Disney+ a donné plus d’informations pour nos territoires lors d’une conférence au sein du Grand Palais Immersive de Paris qui a eu lieu le 10 décembre.
Partage de compte Disney+ : des prix assez élevés
L’entreprise a donc mis en place un système d’ajout de membre à un compte existant, à l’instar de Netflix – qui, pour rappel, facture chaque nouveau foyer sur compte 5,99 € en France et 7,99 $ à l’étranger. Ainsi, ajouter un membre supplémentaire à un compte Disney+ reviendra à 6,99$ par mois pour un compte standard, voire 9,99$ pour un compte premium. Petite précision importante : il n’est possible d’ajouter qu’une seule personne extérieure par foyer. Ce système est disponible depuis le 26 septembre aux États-Unis, au Canada, au Costa Rica, au Guatemala, en Europe et dans la région Asie-Pacifique.
Mais contrairement aux utilisateurs de ces régions, les abonnés français ne peuvent toujours pas payer pour ajouter un utilisateur à leur compte s’ils le souhaitent. Selon les déclarations de Disney, cela sera possible à partir de 2025, sans plus de précision. La firme aux grandes oreilles évoque un prix de 4,99 € pour un compte supplémentaire. Un prix unique, qui diffère du système instauré aux Etats-Unis.
Partage de compte Disney+ : c’est fini, comme chez Netflix
Longtemps redoutée, la fin du partage de compte pour les abonnés Netflix a été un véritable séisme dans le monde du streaming. Cette pratique très appréciée a plus que jamais le vent en poupe, avec la multiplication des SVOD et les hausses importantes des prix. La stratégie de Red N était risquée car un tel changement de politique aurait pu provoquer le départ de nombreux clients.
Finalement, c’est l’inverse qui s’est produit, et six millions de nouveaux utilisateurs se sont finalement résolus à souscrire à un nouvel abonnement entre avril et juin 2023, soit bien plus que des départs. Et c’est sans compter les utilisateurs qui ont accepté de payer les 5,99 € supplémentaires pour ajouter un membre externe aux foyers déjà existants ! Cela a évidemment donné des idées à certains de ses concurrents puisque, près de trois mois après Netflix, début août 2023, Disney+ s’apprêtait à tester en Inde une restriction sur le partage de compte, comme le rapporte l’agence de presse britannique Reuters.
Ainsi, les utilisateurs souhaitant accéder à la plateforme et n’étant pas chez eux verront apparaître un message leur expliquant qu’ils ne sont pas chez eux et leur proposant de créer leur propre compte. Disney+ a clairement indiqué que le service dispose des moyens d’analyser l’activité de ses utilisateurs. Et la firme ne plaisante pas, car elle explique, dans le contrat français, que “Si nous déterminons que vous avez contrevenu à ce contrat, nous pouvons restreindre ou mettre fin à l’accès au service” ! Idem pour les petits malins qui utilisent régulièrement la plateforme via un navigateur web et qui ont installé un bloqueur de publicité.
L’accord stipule également que les nouvelles règles s’appliquent à tous les abonnés « Sauf autorisation contraire de votre niveau de service ». Comme pour Netflix, si des abonnés indésirables décident enfin de prendre leur propre abonnement, leur profil pourra être transféré. Reste à savoir si les squatteurs souscriront à leur propre offre, comme ce fut le cas pour le N rouge, ou si les usagers, mécontents, déserteront la plateforme.
Partage de compte Disney+ : un moyen de renflouer les cartons
Les conditions générales d’utilisation, ou CGU, avaient déjà été modifiées pour inclure une mention expliquant que les abonnés « acceptera pour ne pas usurper ou déformer [son] Affiliation à une personne ou à une entité, y compris l’utilisation du nom d’utilisateur, du mot de passe ou d’autres informations de compte d’une autre personne, ou du nom ou de l’image d’une autre personne, ou pour fournir de fausses informations sur un parent ou un tuteur. “
Cette décision n’est guère surprenante car la plateforme a besoin de renflouer ses cartons. En effet, après avoir investi sans compter dans la production de séries et de films originaux – notamment pour Star Wars et l’univers Marvel –, l’entreprise aux grandes oreilles doit être confrontée à des enjeux de rentabilité. Et ce n’est pas la première fois qu’elle lorgnerait du côté de Netflix pour trouver la solution. En novembre 2023, elle lance la formule standard avec pub à pub, un abonnement financé en partie par la publicité, et augmente ses tarifs (voir notre article). Elle a d’ailleurs encore augmenté ses prix en octobre dernier…
Disney+ : De la publicité dans tous les abonnements ?
D’ailleurs, en parlant de publicité. Jusqu’à présent, le service proposait, comme chez Amazon et Netflix, un premier niveau de forfait avec publicité. Les autres souscriptions étaient donc exonérées. Cependant, la plateforme a indiqué dans son email de juillet dernier que, désormais “Tous les abonnements peuvent inclure du contenu publicitaire limité, du contenu promotionnel, des informations sur les marques Disney, des messages de parrainage et autres, y compris des publicités dans du contenu en direct ou des événements spéciaux contenant des pauses publicitaires traditionnelles.”
Ni une ni deux, tout le monde pensait qu’aucune formule d’abonnement n’était à l’abri de la publicité lors d’une série, d’un film ou d’un documentaire diffusé sur la plateforme. La vérité est heureusement moins cruelle. La publicité ne sera invitée dans les formules standards et premium que dans des conditions bien précises. Ainsi, seules les émissions en direct et autres programmes spéciaux de la télévision traditionnelle pourront inclure des coupures de pub. Des contenus promotionnels pourraient également débuter sur la page d’accueil de la plateforme, mais ils ne devront en aucun cas intervenir lors du visionnage des films et séries du catalogue. C’est donc moins gênant qu’on pourrait le penser – mais c’est quand même.
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