L’aventure spatiale humaine s’étend bien au-delà de notre système solaire, mais l’espace entre les étoiles reste largement inconnu. Malgré les progrès réalisés avec des sondes comme Voyager 1 et 2, notre connaissance de l’héliosphère, la région où le vent solaire rencontre le milieu interstellaire, reste incomplète. Dans ce contexte, les chercheurs s’interrogent sur la nécessité d’envoyer une nouvelle sonde pour mieux comprendre cette frontière cosmique. Pour ce faire, ils ont cartographié les meilleurs itinéraires.
Comprendre l’héliosphère
Bien qu’elle soit souvent représentée comme une bulle sphérique autour du système solaire, l’héliosphère pourrait en réalité avoir une forme beaucoup plus complexe. Des recherches récentes suggèrent que cette frontière cosmique pourrait être étiré dans une direction particulière ou même avoir une forme de croissant. La complexité potentielle de sa forme soulève d’importantes questions sur son fonctionnement et son impact sur notre environnement spatial.
Comprendre la forme précise de l’héliosphère est en effet crucial pour évaluer son rôle dans la protection des astronautes et de la vie en général contre les rayonnements galactiques nocifs.
Rappelons que cette structure agit comme un bouclier, déviant une grande partie du rayonnement cosmique provenant de l’espace interstellaire. Cependant, si sa forme n’est pas uniforme, certains secteurs pourraient moins bien protéger contre ces rayonnements, exposant potentiellement les astronautes et les équipements spatiaux à des niveaux de rayonnement dangereux.
Pour déterminer la véritable forme de l’héliosphère afin d’évaluer plus précisément son effet protecteur et son influence sur l’environnement spatial, le Dr Sarah A. Spitzer, de l’Université du Michigan, et le Dr Marc Kornbleuth, de l’Université de Boston, proposent d’envoyer une sonde retour sur place. Mais quelle voie prendre ?
Passer par les côtés
Actuellement, seules les sondes Voyager 1 et 2 se trouvent dans l’espace interstellaire, mais leur capacité à étudier cet environnement est limitée. Ces sondes, initialement conçues pour explorer des planètes géantes, ne s’éloignent pas assez du « nez » de l’héliosphère pour donner une image complète de sa forme et de son fonctionnement.
Dans le cadre de leur étude, les chercheurs ont ensuite identifié six trajectoires potentiellesleur objectif étant de maximiser les découvertes scientifiques tout en tenant compte des contraintes technologiques et des défis logistiques.
Une conclusion majeure de leur étude est que traverser les flancs de l’héliosphère serait une solution optimale pour étudier l’espace interstellaire et mieux comprendre sa forme. C’est-à-dire que les scientifiques font référence à l’idée de voyager à travers les régions latérales ou périphériques de cette bulle protectrice plutôt que de se déplacer directement vers son avant ou son arrière.
Selon les projections, une sonde suivant une des trajectoires identifiées par les chercheurs pourrait permettre d’atteindre jusqu’à 400 UA, voire 1000 UAoffrant une vue sans précédent de notre bouclier cosmique. Pour rappel, une unité astronomique (UA) équivaut à la distance Terre-Soleil, soit environ 150 millions de kilomètres. A titre de comparaison, Voyager 1, qui a connu récemment de gros problèmes informatiques, se situe actuellement aux alentours de 163 unités astronomiques (UA) de la Terre.
Une exploration indispensable pour anticiper le futur de l’espace
Alors que l’humanité envisage des missions habitées de longue durée dans l’espace lointain, comprendre avec précision l’héliosphère devient une priorité stratégique. Ce bouclier naturel pourrait en effet jouer un rôle crucial dans la sécurité des astronautes et des équipements contre les rayonnements galactiques. De plus, les données collectées par une nouvelle mission interstellaire pourraient non seulement enrichir notre connaissance de l’environnement spatial, mais également guider la conception des futurs navires et habitats, en les adaptant aux défis posés par une protection inégale contre le rayonnement cosmique. Ces recherches ne constituent pas seulement une avancée scientifique : elles représentent une étape essentielle pour l’exploration durable de l’espace lointain.
Les détails de l’étude sont publiés dans Frontiers in Astronomy and Space Sciences.
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