Présentée en février 2024, Sora est une intelligence artificielle capable de générer des vidéos ultra-réalistes à partir d’une invite. Un groupe d’artistes, qui auraient eu accès au modèle en amont, serait à l’origine d’une fuite inédite pour OpenAI. Une version piratée du modèle circule en ligne.
Mauvaise nouvelle pour OpenAI : Sora, l’ambitieux générateur de vidéo réaliste annoncé en février 2024, pourrait bien avoir été piraté.
Sur HuggingFace, le site communautaire sur lequel tous les grands groupes publient leurs modèles, un collectif appelé PR-Puppet-Sora a publié un outil qui permet de générer des vidéos avec l’API Sora, qui n’est pour l’instant pas accessible au grand public. Il accuse OpenAI de vouloir traiter les artistes comme des marionnettes, d’où sa volonté de saboter ses projets en publiant l’accès au modèle. Sur les réseaux sociaux, plusieurs nouvelles vidéos générées par Sora sont apparues le 26 novembre, avec un style très proche de la démo de février.
OpenAI victime d’une histoire de vengeance ? Sora publique pour la première fois
La fuite est-elle authentique ? D’après le code du site, la réponse est oui. Les invites sont en effet envoyées aux serveurs OpenAI, jusque-là inaccessibles au grand public. L’entreprise a désactivé son API vers 18 heures le 26 novembre, trois heures après la première apparition de l’outil (et suite aux premiers rapports des médias). Il est désormais impossible de générer des vidéos, même si de nombreux exemples ont déjà été publiés.
Techniquement parlant, ce n’est pas le code de Sora qui a fuité, mais juste son accès.
OpenAI a probablement proposé un aperçu anticipé de son outil à quelques partenaires, dont des artistes, afin d’améliorer la fiabilité de son produit. Ces artistes ont détourné leur accès privé pour rendre Sora accessible à tous, mais n’ont pas d’accès direct aux serveurs d’OpenAI. C’est juste une API et une clé d’accès privée.
Dans une lettre ouverte publiée sur HuggingFace, le collectif explique « J’ai eu accès à Sora avec la promesse d’être les premiers testeurs, membres de l’équipe rouge et partenaires créatifs. En réalité, nous pensons qu’il s’agit d’un processus de « blanchiment d’art » visant à faire croire au monde que Sora est un outil utile pour les artistes. »
« LES ARTISTES NE SONT PAS VOTRE R&D NON RÉMUNÉRÉE » expliquent les artistes. “Nous ne sommes pas vos testeurs de bugs”. Le collectif appelle à utiliser des solutions open Source et refuse de laisser un grand groupe comme OpenAI piloter le futur de la vidéo.
Plusieurs vidéos générées par Sora disponibles en ligne
L’accès privé à l’API Sora du célèbre collectif a été rapidement déconnecté, mais plusieurs internautes ont réussi à générer des vidéos à temps. Le modèle divulgué s’appelle « Turbo », ce qui suggère qu’il s’agit d’une version avec moins de réglages, pour des résultats conçus rapidement.
Depuis l’annonce de Sora, OpenAI ne communique plus sur l’outil. L’élection américaine l’aurait notamment appelé à la prudence, pour éviter que son service ne soit utilisé pour faire le mal. Le créateur de ChatGPT sait qu’il ne faut pas aller trop vite, tant pour éviter les bad buzz que pour ne pas froisser les artistes.
Après cette fuite, OpenAI sera probablement contraint de réagir. La société de Sam Altman pourrait en dire plus sur l’avenir de Sora, même si ses relations avec les artistes connaissent un début difficile.
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