Il y a des silences timides : « Ma poitrine ? Je ne vois pas vraiment ce que je pourrais en dire.soupire Laure en haussant les épaules. Et il y a les passionnés convaincus : «Quelle horrible idée de mettre un soutien-gorge. C’est serré, ce n’est pas confortable. Je ne les portais déjà pas tous les jours, mais maintenant j’ai arrêté. Ça permet aussi d’économiser de l’argent, c’est pratique”rigole Alice : elle fait partie de celles qui ont abandonné le soutien-gorge.
« Chaque jour, mon moment de bonheur était de rentrer à la maison et de me libérer de cette corvée »explique Lucie. “Je me souviens du soulagement que j’ai ressenti lorsque j’ai enlevé mon soutien-gorge en rentrant des cours”confirme Margaux. Parfois analysé comme un effet de mode ou une revendication politique de réappropriation par les femmes de leur corps, « No Bra » (traduit grossièrement par « no bra » en anglais) est avant tout une question de confort. ‘facile.
“Ça m’a fait me sentir grand”
Avant de ranger le soutien-gorge au placard, il y a cette petite phrase qui résonne : « Au final, pourquoi faut-il le mettre ? » De génération en génération, l’arrivée du soutien-gorge sonne comme le glas de l’entrée dans la première phase de la puberté. Poitrine bourgeonnante ou pas. Après l’insouciance des t-shirts colorés enfilés à la va-vite, portés à l’école primaire, vient le premier soutien-gorge. « Très jeune, dès que j’ai commencé à faire pousser des seins, ma mère en était obsédée, dit Artoise. Un peu old school, elle ne voulait pas qu’on voie la forme de ma poitrine. »
Quel que soit l’âge aujourd’hui, les témoignages sont quasiment unanimes. Bien qu’elles ne portent plus de soutien-gorge désormais, elles ont reçu leurs premiers soutiens-gorge vers l’âge de 10-13 ans. “Je n’en avais pas vraiment besoin mais c’était un peu un symbole : oh tu deviens une femme”rigole Juliette, créatrice et ancienne étudiante en mode. «Ma mère m’a emmené acheter […] parce que mes amis commençaient à les porter et ça me faisait me sentir grand de les avoir »explique Marie. Même chose avec Margaux, qui approche la trentaine : « Je n’avais pas beaucoup de seins mais je pense que la pression de mes amies et les regards, toute cette pudeur autour de mes seins ont fait que j’ai commencé à les mettre. »
Le regard des autres pèse lourd sur la poitrine. Lucie s’en est rendu compte vers l’âge de 9 ans. « J’étais un peu gênée, dans le vestiaire j’étais l’une des seules à porter un soutien-gorge. » La poitrine de Lucie grossit avec l’âge et elle a du mal à se sentir à l’aise. « Dans les magasins ou les magasins de lingerie, j’avais du mal à trouver ma taille [un bonnet entre le F et le G, ndlr]. A moins d’aller dans un magasin spécialisé pour les poitrines généreuses ou…
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