Test Huawei MatePad Pro 12.2 (2024) : notre avis complet

Le Huawei MatePad Pro 12.2 est un concurrent direct de l’iPad Pro, mais souffre de plusieurs limitations. L’absence de technologies Google (applications préinstallées, Google Mobile Services, etc.) limite les capacités du produit. Sans parler des détours qu’il faudra faire pour installer certaines applications non disponibles sur la boutique officielle du géant chinois.

Pour compenser cela, Huawei souhaite proposer plus, avec la technologie PaperMatte. Cette nouvelle technologie d’écran propriétaire pourrait surprendre sur le papier. Le but est de limiter les reflets de lumière sur l’écran et de donner la sensation d’écrire au crayon sur du papier. Les promesses marketing sont-elles tenues ?

Fiche technique

Conception du Huawei MatePad Pro

A défaut de pouvoir proposer des logiciels agréables pour les « Occidentaux », Huawei a su améliorer son matériel ces dernières années. Les produits proposés sont visuellement beaux (la plupart du temps) et se démarquent du reste du marché. Le Huawei MatePad Pro 12.2 ne fait pas exception à cette nouvelle ère et se décline dans une somptueuse couleur Or.

Le dos de cette tablette, proposé tout en or, est sobre et abrite les capteurs photo dans le coin supérieur droit. Ces deux capteurs sont placés en cercle, dans le sens vertical. Cela reste simple, sans en faire trop. De plus, la couleur dorée évoquée est complétée par un effet presque « marbre » ou « carrelage », pour le meilleur effet.

Enfin, l’écran occupe une bonne partie de la façade, sans que les bordures soient trop fines. Une tablette reste un objet qui se manipule à deux mains, nécessitant des bords minimes pour une bonne prise en main. Pourtant, ici, c’est bien pensé pour ce cas d’usage. Bref, Huawei continue de faire preuve d’une bonne qualité de fabrication côté matériel de ce Huawei MatePad Pro 12.2.

Accessoires

Le Huawei MatePad Pro 12.2 est livré avec deux accessoires. Sur le site officiel, l’achat de la tablette comprend la housse de protection intégrant le clavier, et le stylet est offert à la commande. Le clavier proposé est bien entendu conçu exclusivement pour cette tablette. Il est de couleur blanche par défaut, avec une option AZERTY ou QWERTY.

Ce clavier est très confortable, avec un matériau légèrement rembourré pour soutenir le poignet lors de l’écriture. On peut cependant noter que le touchpad de la souris est légèrement petit, ce qui peut poser quelques problèmes d’utilisation. De plus, ce clavier propose un fonctionnement particulier. Il est parfois nécessaire de forcer sa structure pour l’aplatir parfaitement ou la fermer. Ce n’est pas aussi transparent qu’un clavier Galaxy Tab par exemple. C’est probablement une question d’habitude, il y a un peu d’aide à avoir.

Enfin, le stylet est assez déroutant. Certes, il reste abordable, une centaine d’euros, ne le plaçant pas au niveau des stylets haut de gamme. Il ne dispose cependant pas de bouton physique placé sous le pouce, souvent utilisé dans les applications pour supprimer ou déclencher des actions. Pour le reste, il est correctement proportionné et conçu pour ne pas gêner lors de son utilisation, par rapport à un stylo traditionnel.

Un écran en papier ?

L’écran de ce Huawei MatePad Pro 12.2 arbore une définition de 2800×1840 pixels, avec un taux de rafraîchissement de 144 Hz. Ce sont d’excellentes spécifications techniques, mais cela reste classique pour la gamme de prix du produit. En plus de cela, il propose la technologie OLED pour l’affichage, garantissant un contraste infini et des couleurs palpitantes.

Au-delà des fonctionnalités pures, la tablette propose également cette fameuse technologie PaperMatte, mais qu’est-ce que cela vaut ? Pour éviter un avis biaisé, je me suis amusé à faire tester cela à plusieurs amis, en leur demandant simplement d’écrire sur la tablette et de lire un livre, puis de me dire ce qu’ils en ont pensé. La plupart ont remarqué très vite qu’il y avait quelque chose de nouveau et ont dit que cela ressemblait à du papier.

Alors le marketing a réussi à ne pas mentir pour une fois ? Ben oui ! La sensation ressentie lors de son utilisation, lorsque vous effacez ou gribouillez sur la tablette, est indescriptible. Ce n’est pas tout à fait la sensation du papier, ce serait mentir, mais on sent que ça « accroche » un peu sous le stylet. Si vous utilisez votre tablette comme un Kindle, le traitement antireflet est bluffant. Nous essayons d’utiliser cette technologie pour vraiment nous rapprocher d’une feuille de papier que vous tiendriez entre vos mains.

Quant à la qualité d’affichage de l’écran, elle est très bonne. La luminosité en SDR monte jusqu’à 907 cd/m², avec un pic à 2230 en HDR. La marque annonce 2000, la promesse est tenue. C’est cette merveilleuse luminosité qui permet de se sentir bien mieux lorsqu’on l’utilise comme livre. Quant aux couleurs, elles sont meilleures en mode Vivid. On obtient ainsi un DeltaE de 3,46 dans ce mode, contre 4,75 en mode standard.

Quant à la température de cet écran, on atteint une couleur à 6 626 K, juste au-dessus de l’objectif de 6 500 K. Il est donc très bien calibré sur ce point. Finalement, le seul défaut de cette tablette pour son écran est sa couverture de l’espace colorimétrique. Nous n’obtenons que 99 % du BT.709, 66 % du DCI-P3 et seulement 45 % de l’espace BT 2020. Pour une tablette haut de gamme, c’est décevant.

Logiciels : il faut se passer de Google

Le Huawei MatePad Pro 12.2 est livré avec HarmonyOS 4.2. Les produits Huawei manquent des services Android et Google depuis plusieurs années. Les lois américaines n’ont pas changé depuis, cette tablette reste donc en conformité. Cette absence révèle peut-être notre côté Google-addict, voire dépendant de l’Américain, mais il ne faut pas considérer uniquement les usages des logiciels Google.

Ce sont tous les services Google Mobile et bien d’autres qui sont limités ou non disponibles. L’installation de certaines applications critiques peut poser problème, car les services Google garantissent une certaine cybersécurité de l’appareil. Le sujet étant très vaste, le mieux est de se renseigner au préalable pour être sûr de faire un choix éclairé.

Pour ma part, j’ai réussi à me repérer dans l’Aurora Store, sorte de Google Play Store alternatif. Cependant, pour tout un tas de raisons sans doute plus ou moins justifiées, Huawei refuse de communiquer officiellement à ce sujet. Et c’est sans doute l’un des principaux problèmes des appareils de la marque. Des solutions existent pour simuler une expérience « normale », mais elles doivent toujours être testées à vos risques et périls.

L’interface de Huawei est une interface lourde, qui, comme toutes les autres, plaira à certains et rebutera d’autres. Toutes les applications ne sont pas installables, mais on peut utiliser le navigateur pour contourner ce problème, là où des solutions en ligne existent.

Cela reste du piratage ou de la malveillance, et ne compense pas l’utilisation native d’une application. Cependant, si vous envisagez d’utiliser cette tablette pour la prise de notes et la productivité, le matériel est bon, malgré le logiciel. Vous devrez peut-être adapter vos usages à de nouvelles applications pour bénéficier d’une meilleure expérience.

Des performances en retard pour le prix

Huawei n’est plus en mesure de proposer des processeurs de géants américains, comme Qualcomm. Avant les lois américaines, la marque proposait déjà des processeurs maison avec le Kirin. Les performances restent toutefois inférieures à la concurrence, sans que cela se ressente au quotidien. Cela dépendra vraiment des utilisations.

Une tablette professionnelle de ce type s’adresse à des utilisateurs plus expérimentés et plus capables d’utiliser des ressources importantes. Ainsi, la simple prise de notes sur le logiciel fourni par défaut se fera sans accroc. Cependant, le multitâche connaîtra certaines lenteurs, selon les applications choisies. En utilisation assez classique, avec une application de prise de notes et un navigateur pour la recherche sur Internet, on peut constater certaines limitations de la tablette si trop d’onglets sont ouverts simultanément.

Corriger les photos, sans en faire trop

Même si nous avons tous un smartphone dans la poche, les constructeurs continuent de proposer plusieurs capteurs photo sur les tablettes. Ainsi, on retrouvera deux capteurs, un grand angle et un ultra grand angle. Dans mon utilisation, c’est principalement via la capture de documents que j’utilise des capteurs photo.

La qualité des photos, de jour et dans des conditions de luminosité favorables, est suffisante. Les photos ne seront pas aussi belles que sur un smartphone, mais seront suffisantes. Les photographies de nuit seront cependant un peu plus compliquées. La qualité n’est pas idéale et de plus, ce n’est pas l’usage.

Une batterie qui dure bien et se recharge rapidement !

Ce Huawei MatePad Pro propose une énorme batterie de 10 100 mAh. Cette grande capacité apporte, pour une fois, une grande autonomie. En effet, vous tiendrez facilement deux journées de travail consécutives, avec environ 5 à 6 heures d’utilisation par jour. Cela varie bien sûr en fonction de l’utilisation, mais c’est largement suffisant, d’autant que la recharge est également très bonne.

Le chargeur fourni dans la boîte est un chargeur de 100 W, avec un port USB-C et un USB-A (utilisation non simultanée). Ce chargeur permet de recharger l’énorme batterie en presque 50 minutes, ce qui est franchement étonnant. On sent qu’il y a eu une optimisation là-dessus.

Prix ​​et disponibilité

Le Huawei MatePad Pro 12.2 est disponible en deux versions. Les deux disposent de 12 Go de RAM, mais disposent soit de 256 Go de stockage en couleur noire, soit de 512 Go pour la couleur Or. Le choix du stockage affectera donc la couleur de votre tablette, ce qui est surprenant.

De plus, le clavier fourni à l’achat diffère en configuration selon la couleur choisie. Le clavier AZERTY sera proposé avec la version 512 Go de stockage, là où le modèle 256 n’aura que du QWERTY. Comptez 849,99 € pour le modèle standard. Pour doubler le stockage, on monte à 999,99 €.