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» Test : Neva (Switch)

Déjà séduit par GRIS du studio espagnol le nomadenous avions hâte de mettre la main dessus Néva.
Alba, accompagnée de son mystique loup blanc, parcourt prairies et forêts pour affronter une étrange force maléfique qui semble tout dévorer sur son passage. Si Gris était avant tout un jeu de réflexion contemplatif, Neva y remédie de façon radicale et change la donne.

Patience et persévérance

Bien que Neva soit extrêmement beau et semble mignon, ne vous laissez pas tromper par son apparence, c’est en fait un plate-forme qui relie quelques-uns combat de boss plutôt exigeant. Le jeu ne se déroule pas comme une promenade.

GRIS était une aventure visuelle, combinée à de la musique où il fallait résoudre des énigmes pour progresser, mais certains joueurs avaient déploré le manque de combat et d’action en général. Ici, les premiers affrontements arrivent vite et les ennemis sont vifs, insaisissables et fourbes, et cela se corse évidemment au fur et à mesure de la progression.
Les tableaux sont généralement parcourus de gauche à droite et vous devrez maîtriser le saut, le double saut et l’esquive, mais aussi des combos de trois attaques consécutives afin de retrouver un peu d’énergie lors des combats. La vie d’Alba est représentée par trois fleurs (et n’augmentera jamais), et elle perd une fleur chaque fois qu’un ennemi la touche. La seule façon de retrouver un peu d’énergie : en faisant repousser les pétales d’une fleur en effectuant des combos d’attaques sans me faire toucher, ni tomber misérablement dans un trou, ma grande spécialité…
Autant vous dire qu’il faudra beaucoup de dextérité mais aussi de patience, ma deuxième grande spécialité (non), pour venir à bout de chaque chapitre et donc de tous les ennemis. Il y a aussi une grande partie de mourir et réessayer afin de mémoriser les comportements des ennemis, notamment des boss, et de comprendre quelles actions devront être réalisées et dans quel ordre.
Le gameplay est ultra simple et ne repose que sur ces quelques combinaisons, mais la prise en main et l’exécution s’avèrent être un défi à part entière, la mort étant violente et brutale. Heureusement, vous pouvez réessayer autant de fois que vous le souhaitez grâce aux nombreux points de contrôle. Le jeu n’est néanmoins pas frustrant et si vous n’y arrivez vraiment pas, vous pouvez à tout moment passer en mode « Histoire » et baisser la difficulté des affrontements.
Si je peux le faire, tout le monde peut le faire !

Promenons-nous dans les bois, pendant que le loup n’est pas là…

Heureusement, Neva sera là pour vous aider tout au long de l’aventure, tout en grandissant à vos côtés. Et c’est là la force du jeu : le lien qui unit Alba et Neva, leurs interactions, leur entrelacement et leur évolution ensemble.
Le titre est divisé en quatre chapitres portant les noms des quatre saisons : le cycle du temps et de la vie, tout simplement. Pendant le chapitre d’été, Neva est encore un petit. On lui apprend des choses, on lui donne confiance, on la rassure aussi. La relation entre Alba et Neva est très bien gérée, les dialogues étant inexistants, tout se fait au ressenti et avec un seul bouton permettant d’appeler Neva. D’ailleurs, le ton change selon les situations, un petit détail qui sert d’autant plus l’expérience.

Pas de texte ni de dialogue, mais une émotion vive dans chaque scène et une musique qui sublime chaque instant de beauté ou de tension pour être totalement immergé. Neva grandit à vos côtés.
Les choses se corsent bien sûr lors du chapitre d’automne (qui comporte trois parties supplémentaires) puis c’est l’apothéose pendant l’hiver.

Le gameplay change tout au long du jeu et le titre est constamment renouvelé. Une mécanique que l’on pensait acquise devra être revue, transformée, changée à chaque nouveau niveau. « Et si… je devais plutôt le faire comme ça ? » « Ne me dis pas… », voilà le genre de pensées que vous aurez tout au long de l’aventure. C’est très rafraîchissant et permet de ne jamais s’ennuyer pendant les 6 ou 8 heures que dure le titre (selon que l’on souhaite récupérer toutes les fleurs bonus cachées ou les oiseaux lumineux). Neva, c’est une aventure qui se vit d’un seul coup, avec passion, et qui nous emmène aussi bien au ciel que dans les entrailles de la terre !

Princesse monochrome

Je serai obligé de ressortir tous les clichés dignes de téléramamais on est clairement ici face à une « écofable » qui rend hommage aux plus grands : Hayao Miyazaki et les clins d’œil au célèbre directeur des Studios Ghibli sont nombreux : Sans-Visage qui dévore le monde, grand cerf mythologique avec des bois en forme de branches, de loups au galop, de sangliers possédés et de cadavres qui reviennent à la nature florissante. Les étranges personnages noirs qui enfouissent tout sur leur passage, gluants, aux bras d’araignée, rappellent bien sûr la Princesse Mononoké ou tout simplement la Sans-Visage dans Le Voyage de Chihiro. On retrouve clairement des inspirations très marquées, mais cela ne gâche pas notre plaisir, bien au contraire.

Visuellement, l’œuvre est exceptionnelle, nous plongeant de l’ombre à la lumière. On retrouve ici la vie et la mort à l’état pur. Les saisons et la nature abondante, ou encore la brume, sont également très bien traitées, l’animation est magnifique et le chara-design va droit au but. Une aventure visuelle et sonore qui gardera tous vos sens en alerte. Un cycle de vie.

C’est le cœur battant que j’ai parcouru tous ces niveaux et je ne regrette pas l’aventure. Bien entendu, Neva est également chargée de messages et de symboles forts. On ne peut que recommander ce titre poétique et prenant !

Sirónimo

Points forts :

– Sublime !
– Réflexion et ingéniosité
– La relation avec Neva
– Une très belle bande-son qui accompagne les actions
– Exigeant

Points faibles :

– Peut-être un peu frustrant
– Tribunal

Promoteur: Studio Nomada
Éditeur: Retour numérique
Genre : Aventure, Plateformes, Action
Soutien : Nintendo Switch, PS5, PC, série XBox
Date de sortie : 15 octobre 2024

 
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