News Day FR

un casque VR d’entrée de gamme pour séduire le grand public

Contrairement aux lunettes Orion, c’est sans tambour ni trompette que Meta a officialisé le Quest 3S, son nouveau casque de réalité mixte d’entrée de gamme, lors de sa conférence Meta Connect le 25 septembre. Son existence, ses caractéristiques techniques et son prix étaient connus depuis des mois suite à divers fuites et indiscrétions. Il sera disponible le 15 octobre.

Un Quest 3, mais avec l’écran et les objectifs du Quest 2

Pour rappel, il remplace le Quest 2, que Meta continuait de vendre aux côtés du Quest 3 sorti il ​​y a un an. Il est vendu 329,99 euros pour le modèle doté de 128 Go de stockage et dispose de la même puissance de calcul que le Quest 3, avec un processeur Snapdragon XR2 Gen 2 fourni par Qualcomm. Il dispose également des mêmes contrôleurs Touch Plus et de capacités de réalité mixte équivalentes, bien que ses modules de caméra soient différents (pas de capteur de profondeur, mais deux LED infrarouges).

C’est au niveau de l’affichage que les sacrifices ont été faits pour atteindre ce prix imbattable, le Quest 3S utilisant l’écran LCD (avec une résolution de 1832 x 1920 pixels par œil) et les lentilles de Fresnel du Quest 2 (avec une résolution horizontale champ de vision de 96 degrés). En comparaison, le Quest 3 profite de lentilles pancake nouvelle génération (champ de vision horizontal de 110°) et de deux écrans LCD (2064 x 2208 pixels par œil), mais son prix reste de 549,99 euros avec 512 Go de stockage.

Le Quest 3S est un centimètre plus large que le Quest 3 mais pèse le même poids. Sa batterie de 4324 mAh permet deux heures et demie d’autonomie. Malheureusement : il ne dispose pas de port jack 3,5 mm pour brancher des écouteurs, il faut utiliser le port USB-C. En revanche, il est équipé d’un nouveau bouton d’action qui permet de passer plus rapidement du mode « 100% immersif » au mode « passthrough » (où vous voyez votre environnement réel à travers les caméras).

Il est également compatible avec certains accessoires du Quest 3 comme l’Elite Strap, l’étui de transport ou le câble Link, mais pas la station de recharge ni les mousses faciales (désolé, les « interfaces faciales »).

Atteindre le « marché de masse »

Avec le Quest 3S, Meta espère rééditer l’exploit commercial du Quest 2, dont les ventes sont estimées à ce jour à plus de 20 millions d’unités. Son prix initial (et le fait qu’il ne nécessite pas d’autre appareil pour fonctionner) est déterminant pour espérer y parvenir. De son côté, le Quest 2 prendra une retraite bien méritée (il est sorti en septembre 2020) d’ici la fin de l’année, tout comme le Quest Pro, qui s’est révélé être un échec commercial malgré plusieurs bonnes idées.

Les premiers gros jeux exclusifs au Quest 3 (non rétrocompatibles avec les anciens modèles) vont bientôt arriver sur le marché, et c’est l’autre intérêt du 3S. Tout achat d’un casque sera également accompagné du nouveau jeu Batman : Arkham Shadow, développé par Camouflaj, l’un des studios internes de Meta. Trois mois d’abonnement au service Meta Quest+ (qui donne accès à un catalogue de jeux changeant chaque mois) seront également proposés.


Les futurs propriétaires pourront également compter sur les prochaines sorties de Metro Awakening, Behemoth, Just Dance VR, Triangle Strategy (un jeu de rôle tactique adopté pour la VR), en plus de classiques comme Asgard’s Wrath 2, Red Matter. 2, et The Walking Dead : Saints & Sinners qui ont reçu des mises à jour graphiques pour profiter de la puissance de Quest 3 et 3S. Meta met aussi toujours en avant la dimension sportive avec Supernatural, mais aussi la nouvelle application fitness Alo Moves XR, qui promet des coachs photoréalistes. Une mousse faciale « spéciale sport » sera également proposée en exclusivité pour le Quest 3S.

Faire des casques VR de véritables ordinateurs

Outre le jeu et l’exercice physique, Meta met l’accent sur une utilisation plus générale de ses casques, y compris pour le travail. Une mise à jour permettra bientôt de connecter automatiquement votre casque à un ordinateur portable sous Windows 11, simplement en le regardant, et sans avoir à installer au préalable un logiciel dédié.

Résultat d’un partenariat avec Microsoft et basé sur la fonctionnalité « Bureau à distance » de Windows, cela devrait permettre de simplifier les tâches de productivité, sans nécessiter une application dédiée (comme Horizon Workrooms, Virtual Desktop ou Immersed). Il suffit à l’utilisateur d’appuyer sur un bouton virtuel au-dessus de l’ordinateur pour faire apparaître un grand écran virtuel (d’autres écrans peuvent être ajoutés). L’écran physique de l’ordinateur s’éteint alors pour préserver la durée de vie de la batterie. Le processus est similaire à ce que propose Apple sur le Vision Pro.

Horizon Hyperspace : visites virtuelles photoréalistes

Meta a présenté Horizon Hyperspace, une application qui permet de visiter des environnements capturés par “éclaboussures gaussiennes”la technique la plus avancée à ce jour pour virtualiser une scène 3D. Loin des classiques photos 360° sans relief, l’utilisateur peut effectivement se déplacer dans ces environnements, comme s’il y était. Cependant, la technologie nécessite beaucoup de puissance de calcul et fonctionne dans le cloud. Il n’est disponible qu’aux États-Unis pour le moment. Meta le présente comme une démonstration de sa vision en termes de photoréalisme.


Bienvenue dans les applications mobiles

La grande nouveauté, au niveau de l’écosystème, c’est l’arrivée des applications Android (pour smartphones) dans le Meta Store. La sortie de l’Apple Vision Pro a poussé Meta à enfin autoriser ce type d’utilisation. Comme Google refuse de faire fonctionner son Play Store sur les appareils Meta, les développeurs devront porter eux-mêmes leurs applications, mais le processus est simplifié au maximum grâce à un nouveau SDK Spatial.

Le retour de la vidéo

L’un des cas d’utilisation les plus évidents est le visionnage de films et de vidéos, qui a été pratiquement ressuscité par la sortie du casque Apple après que Meta ait laissé ces fonctionnalités stagner pendant des années. Une nouvelle application Amazon Prime Video est déjà disponible et, surtout, elle permet de télécharger des vidéos. Cela signifie qu’il peut être utilisé à bord des avions ou des trains, ou plus généralement dans des lieux dépourvus de réseau. Cette fonctionnalité est de loin la plus importante pour les services de streaming VR, et aucun d’entre eux ne l’offrait jusqu’à présent sur Quest.

L’application s’exécute dans une seule fenêtre et peut être utilisée en mode multitâche, avec d’autres fenêtres à côté. Il fonctionne également en mode passthrough (l’utilisateur peut voir l’environnement qui l’entoure). La résolution maximale des vidéos est de 1080p. Pour les fans de Netflix ou de Disney Plus, il faudra cependant toujours utiliser le navigateur web. Entre autres nouveautés pour la vidéo, une nouvelle application YouTube permettra enfin aux gens de regarder du contenu ensemble, une fonctionnalité annoncée il y a deux ans. La visualisation s’effectue dans l’environnement domestique (Horizon Home) et est actuellement en version bêta. Enfin, les casques Quest sont désormais compatibles avec le son Dolby Atmos.

En plus d’ouvrir le Meta Store aux applications mobiles, « applications Web progressives » (PWA) sont également de la partie. Meta bénéficie ici de ses efforts soutenus dans WebXR, son navigateur étant la référence du genre. Une nouvelle application Spotify en profite, qui peut s’exécuter en arrière-plan pendant que l’utilisateur a d’autres fenêtres ouvertes et dispose même de ses propres paramètres de volume. Une version de Wordle, le jeu de mots qui a fait sensation pendant la crise du Covid, est également disponible via une application web de ce type.

L’écosystème Quest manque cruellement de jeux AA et AAA

L’arrivée de ces applications est la bienvenue et devrait faciliter la transition des casques Quest vers des appareils plus généralistes, alors que depuis le premier Quest ils étaient principalement utilisés comme consoles de jeux. Mark Rabkin, vice-président en charge de la réalité virtuelle chez Meta, a déclaré lors de la conférence que l’ère de la curation de contenu était révolue sur Quest. La boutique d’applications de deuxième niveau, App Lab, disparaîtra et le Meta Store sera ouvert à tous. Une API permettant d’accéder à la fonctionnalité de relais de caméra a également été promise pour l’année prochaine.

De quoi faire plaisir aux développeurs, mais du point de vue utilisateur, on ne peut qu’espérer que le store mette en place des filtres adaptés pour que les meilleurs jeux et applications soient systématiquement mis en avant. Les stores mobiles d’Apple ou de Google (ou même celui de la Nintendo Switch) ne sont généralement pas des exemples à suivre. Car si Meta reconnaît que l’écosystème Quest manque de contenu, on tient à lui rappeler que ce sont des jeux AAA (à gros budget) dont nous avons besoin, et non « pelles ». A ce niveau, l’insistance de Meta à mettre en avant Horizon Worlds et ses mini-jeux peut laisser perplexe. Il est difficile de les voir comme «vendeurs de systèmes».

Choisi pour toi


 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

Related News :