On ne peut pas juger un livre à sa couverture. Comme beaucoup, nous étions très impatients de mettre la main sur le Pixel 9 Pro Fold et de le tester, le nouveau pliable de Google. Un deuxième modèle, qui succède au Pixel Fold, plus sobrement nommé, qui est très abouti sur plusieurs points. Beaucoup moins sur d’autres.
Commençons par passer rapidement en revue ses spécifications. Le Google Pixel 9 Pro Fold est un smartphone pliable haut de gamme doté d’un écran extérieur de 6,3 pouces et d’un impressionnant écran principal de 8 pouces lorsqu’il est déplié. Il est alimenté par le processeur Google Tensor G4 et dispose de 16 Go de RAM. Il est équipé d’une batterie de 5 000 mAh et d’un total de cinq caméras, dont un capteur principal de 48 MP et une caméra ultra grand angle de 10,5 MP.
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Il faut le dire et le souligner, le design de ce nouveau Fold a été entièrement revu et c’est une vraie réussite. Plié, il ressemble à un Pixel 9, il dispose également du même écran, avec un bord gauche pour la charnière et son mécanisme. Parce qu’il a le même format qu’un Pixel classique, la prise en main (au singulier) est très naturelle et intuitive. C’est plus agréable qu’un pliable plus fin, comme le Samsung Galaxy Z Fold 6 sorti très récemment. Ouvert, on se retrouve face à une petite table de 8 pouces, plus confortable à utiliser pour lire un article, une vidéo, jouer ou, plus généralement, naviguer. L’appareil est particulièrement léger et fin. A peine plus lourd qu’un Pixel 9 Pro XL, c’est dire. A peine plus épais aussi ! Sur ce point, Google a tiré les leçons de sa première ébauche et sort un nouveau Fold parmi les plus élégants du marché, si ce n’est LE plus élégant.
En termes de performances et d’appareil photo, il tient la route. Sans exceller. On est assez loin du très haut de gamme comme les autres Pixel Pro ou autres flagships. Il ressemble davantage au « petit » Pixel 9 : mêmes appareils photo (à l’exception du téléobjectif, absent du 9 classique), mêmes performances, même résolution d’écran externe. Ce qui est bien, mais reste décevant : pour le prix (à partir de 1 899 euros) on aurait aimé des capteurs photo plus proches des modèles Pro… Les photos restent très appréciables, grâce notamment au traitement logiciel et aux fonctionnalités d’IA liées aux photos, et on y parvient quasiment à tous les coups. Petite astuce propre au Fold, « Attirer l’attention » permet de prendre une photo avec le téléphone déplié et d’attirer l’attention d’un enfant par exemple en affichant des personnages rigolos sur l’écran externe. Pratique !
Le Pixel 9 Pro Fold arrive également avec son lot de nouveautés IA et Gemini. Concrètement, il s’agit des mêmes fonctionnalités que le reste de la gamme Pixel 9. Là encore, très réussies dans l’ensemble, même si la Belgique passe à côté de la plupart d’entre elles (Gemini Live, Screenshots, etc.).
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Manque cruel d’optimisation
Mais alors… que se passe-t-il avec ce Pixel 9 Pro Fold ? La réponse tient en un mot : optimisation. L’OS et les applications Android, même celles de Google, ne sont pas optimisés pour le grand écran de 8 pouces. Alors qu’on pourrait s’attendre à une version tablette de Gmail par exemple, avec une colonne à gauche qui occupe la boîte de réception, et le reste de l’écran dédié à un mail ouvert, non, le Fold propose une version smartphone étirée. La boîte de réception et le mail, selon celui qui est affiché, sont étirés horizontalement. Certaines applications sont bien entendu adaptées à cet écran plus grand. Citons par exemple Téléphone, Messages, Keep… Le centre de contrôle et de notifications est adapté, tout comme l’écran permettant de passer d’une application à l’autre. La suite bureautique (Docs, Sheets…) dispose de quelques raccourcis placés sur la tranche gauche ou droite afin d’être facilement accessible, mais le contenu affiché à l’écran reste malheureusement étiré. Il en va de même pour les applications tierces, comme Instagram, Facebook par exemple. La consultation de certains sites ou applications est donc parfois pénible, il faut le dire.
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Des réglages sont disponibles pour réduire cette sensation d’étirement, en changeant le format d’affichage des applications soit en plein écran, soit en 3:2, soit en demi-écran, à placer à gauche, à droite ou au centre selon les envies. On aurait aimé voir un tel effort fait pour réellement adapter les applications, plutôt que de se retrouver avec des bordures noires sur un grand écran. Car au final, ce manque général d’optimisation de la version tablette nous pousse à utiliser le petit écran externe. Ce qui est contre-intuitif pour ce type d’appareil.
Concernant le multitâche, déception à nouveau. Là où les concurrents peuvent afficher jusqu’à 4 applications sur le grand écran, le Pixel Fold n’en propose que 2. C’est en effet facile puisque les applications occupent alors la moitié de l’écran et, heureusement, il s’agit du format classique « téléphone ». On peut régler la taille des deux, mais on aurait aimé avoir plus de possibilités.
La bonne nouvelle, c’est qu’il s’agit d’un problème logiciel qui peut donc être réglé plus ou moins rapidement. La mauvaise nouvelle, c’est que ce produit est disponible à partir de 1 899 euros et, à ce prix, on aurait aimé un produit complètement fini et abouti, pas seulement au niveau du matériel. Qui sait, Android 15 ou 16 résoudra le problème, mais en attendant, on se retrouve avec un appareil smartphone-tablette au design premium qui propose en réalité presque uniquement du contenu de smartphone et… un grand smartphone.
Le +
-Le pliable le plus élégant du marché
-Comme c’est subtil !
-Écrans de qualité
-Format pratique (fermé) du téléphone
LE –
-Manque d’optimisation du système d’exploitation
-Son prix (à partir de 1 899 euros)
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