La sonde Voyager 1 a été lancée le 5 septembre 1977 pour explorer Jupiter, Saturne, Uranus et Neptune. Poursuivant son voyage jusqu’aux confins de l’univers après avoir mené à bien sa mission, il est aujourd’hui l’engin spatial le plus éloigné de la terre.
Opérant à quelque 15 milliards de kilomètres de notre planète, Voyager 1 est entré dans l’espace interstellaire en 2012, devenant ainsi le premier objet humain à accomplir cet exploit.
Mais les communications entre Voyager 1 et les scientifiques de la NASA ont été régulièrement interrompues au fil des années. La sonde a récemment éteint l’un de ses deux émetteurs radio, faisant craindre aux ingénieurs de l’agence spatiale américaine une black-out final.
Les origines d’une panne inexpliquée
A presque 50 ans, Voyager 1 ne dispose désormais que de quatre instruments scientifiques capables de renvoyer des données exploitables vers la Terre, et l’un de ses émetteurs radio, appelé bande X en raison de la fréquence qu’il utilise, a cessé de fonctionner.
Un arrêt que la NASA attribue au déclenchement automatique du système de protection contre les pannes de la sonde. “Par exemple, si le vaisseau spatial surcharge son alimentation électrique, le système de protection contre les pannes économisera de l’énergie en éteignant les systèmes qui ne sont pas essentiels au maintien du vaisseau spatial en vol.”indique l’agence spatiale.
Mais plusieurs jours, voire semaines, sont alors nécessaires à l’équipe sur Terre pour identifier l’origine du problème qui a conduit au déclenchement du système de protection. Nous savons désormais que la récente panne a été provoquée par une commande envoyée au chauffage de Voyager 1 le 16 octobre.
-« De temps en temps, les ingénieurs envoient des commandes à Voyager 1 pour allumer certains de ses radiateurs et réchauffer des composants qui ont été endommagés par les radiations au fil des décennies. »Bruce Wagoner, responsable de l’assurance de la mission Voyager, a déclaré à CNN. “La chaleur peut contribuer à réparer les dommages causés par les radiations, qui dégradent les performances des composants des engins spatiaux”il a ajouté.
L’émetteur en bande S prend le relais
Lorsque l’émetteur en bande X a cessé de fonctionner, la NASA a découvert que le vaisseau spatial était passé à l’émetteur en bande S, qui consomme moins d’énergie. Le problème est que ce dernier n’est plus utilisé depuis 1981 car son signal est beaucoup plus faible.
Malgré la distance de la sonde et la faiblesse du signal, les ingénieurs de Deep Space Network, les trois stations terriennes équipées d’antennes paraboliques utilisées pour les communications avec ses sondes spatiales interplanétaires, l’ont néanmoins localisée.
Silencieux depuis 43 ans, le signal en bande S permet désormais “pour envoyer des commandes et s’assurer que le vaisseau spatial est toujours pointé vers la Terre”explique Bruce Waggoner. Mais même si le signal en bande S ne peut pas être utilisé pour obtenir des données télémétriques ou scientifiques, l’objectif reste le même : rétablir la communication avec la bande X. Et la NASA reste prudente.
Plutôt que de risquer de réactiver la bande X avant de déterminer ce qui a déclenché le système de protection contre les pannes, l’équipe a envoyé une commande le 22 octobre pour confirmer que l’émetteur en bande S fonctionnait. L’équipe travaille maintenant à rassembler des informations qui les aideront à comprendre ce qui s’est passé et à remettre Voyager 1 en état de marche.