Un système orageux colossal qui gèle tout sur son passage, avec des températures descendant jusqu’à -101°C ; d’énormes grêlons frappant Tokyo ; de gigantesques tornades détruisant Los Angeles ; New York figé dans les glaces… En 2004, le film hollywoodien Le lendemaindu réalisateur Roland Emmerich, a décrit les conséquences catastrophiques d’une perturbation de la circulation de l’océan Atlantique, conduisant à une nouvelle ère glaciaire.
D’un point de vue scientifique, le scénario est totalement irréaliste, tant en termes d’ampleur du refroidissement que de calendrier : quelques jours plutôt que des décennies ou des centaines d’années.
Il n’en demeure pas moins que le blockbuster répond à une menace qui inquiète de plus en plus les scientifiques et qui donne lieu à de vifs débats : le risque d’un effondrement de la principale circulation océanique de l’Atlantique. Cette circulation méridionale de retournement atlantique (ou AMOC, son acronyme anglais) contribue notamment au maintien d’un climat doux en Europe et à la régulation de la température de l’Amérique du Nord.
Dans une lettre ouverte, publiée fin octobre 2024 et adressée aux dirigeants du Conseil nordique des ministres, 44 climatologues ont alerté sur le risque d’un effondrement de l’AMOC, avec pour conséquences “irréversible” et “dévastateur”en particulier pour les pays nordiques, mais aussi pour le monde entier. Plusieurs études récentes, soulignent-ils, suggèrent que le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a “largement sous-estimé” cette menace et que franchir un point de bascule est un « une possibilité sérieuse dans les décennies à venir ».
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