Costume sombre et chaussettes fantaisie dépareillées, silhouette ascétique, Yuval Noah Harari apparaît sur la scène de la Cité des Sciences et de l’Industrie sous les applaudissements de 800 spectateurs. Le 7 novembre, l’auteur israélien de 48 ans est à Paris pour présenter son dernier ouvrage, Lien (Albin Michel, 576 pages, 24,90 euros), un récit historique promis aux dirigeants commerciaux qui raconte la manière dont les révolutions de l’information ont transformé nos sociétés “de la Bible à l’intelligence artificielle [IA] ».
Saviez-vous, commence-t-il, que, pour tester le modèle GPT-4 d’OpenAI, ses ingénieurs ont fait résoudre au logiciel de conversation des énigmes Captcha – celles qui, justement, nous demandent de prouver que nous ne sommes pas des robots ? GPT-4 a échoué mais il a pris l’initiative de demander à un humain de le faire à sa place via la plateforme Task Rabbit. Intrigué, l’humain avec qui GPT-4 a parlé lui a demandé pourquoi il avait besoin d’aide. « Parce que je suis malvoyant »» répondit l’IA. Sans être enseigné, GPT-4 a donc inventé le mensonge. Des frissons dans la pièce. Yuval Noah Harari sait captiver le public avec une anecdote. Son dernier livre, comme les précédents, regorge de ces petites histoires sous forme de fables, d’analogies éclairantes ou de comparaisons historiques éloquentes.
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