À Noël, les plus beaux cadeaux ne peuvent pas être pris en photo

À Noël, les plus beaux cadeaux ne peuvent pas être pris en photo
À Noël, les plus beaux cadeaux ne peuvent pas être pris en photo

(Infographic Le Soleil)

Ah ! Nostalgie de Noël ! J’avoue que je l’ai un peu perdu depuis que le père Lepage nous a quitté en 1992. Même si notre mère travaillait à la décoration de la maison, mettait la table pour le réveillon et aidait mon frère et moi à préparer le bol de sucre pour les rennes, les biscuits et un verre de lait pour le Père Noël, à mes yeux, c’est Papa qui a le mieux incarné cette belle fête de famille.

Lorsque son regard bienveillant s’est posé sur ses quatre enfants, on pouvait lire tout l’amour et la fierté qu’il ressentait en nous voyant déballer les quelques cadeaux pour lesquels il avait tant travaillé.

Oh oui! Et cette fameuse bénédiction paternelle le jour de l’an ! Ma sœur aînée ne manquait jamais l’occasion de lui demander de nous bénir au petit matin. Je détestais tellement ce moment solennel où papa avait du mal à se signer de la croix parce qu’il était trop pris par l’émotion. Chaque fois, ses enfants agenouillés à ses pieds, les yeux embués et la gorge serrée, il essayait de nous dire : « Mes enfants, je vous bénis au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit ». Et on répond : « Amen », en lui sautant au cou pour le consoler.

Alors que je me plonge dans ces souvenirs qui trahissent mon âge, j’ai eu envie de vous proposer ce conte de Noël.

*****

Il était une fois un homme, dont je ne citerai pas le nom, qui avait tout pour être heureux dans la vie. Et ce, jusqu’au jour où, le 9 décembre, son amoureuse de ces 25 dernières années lui annonçait qu’elle le quittait. Il paraît qu’il n’y a pas de bon moment pour annoncer une mauvaise nouvelle, mais tout de même, juste avant la venue de Saint Nicolas !

A l’approche des fêtes, les chants de Noël dans les centres commerciaux, les vieillards barbus au coin des rues ramassant la nourriture, les vitrines bien décorées des magasins rappelaient à l’homme que, pour la première fois depuis plus de 40 ans, il serait complètement seul Le jour de Noël.

Quand il était petit, il partageait le réveillon du Nouvel An avec ses frères et sœurs à la campagne, devant la crèche.

Ses parents très aimants ont pris grand soin de garnir l’arbre de cannes de bonbon et d’accrocher sur le manteau de la cheminée de vieux bas de laine troués remplis d’oranges juteuses. Adulte, loin de sa famille, il perpétue la tradition de Noël avec sa compagne et ses deux filles.

(Infographic Le Soleil)

Devant les pistes de ski bien éclairées du Mont-Saint-Castin, ils ont dégusté ensemble une belle et grosse dinde bien farcie accompagnée d’atocas, de purée de pommes de terre et de petits pois.

Cet hiver-là, l’arbre naturel qui aurait dû briller de mille feux, décoré à outrance pour le plus grand plaisir des enfants et couvert de cadeaux à sa base, paraissait aussi triste que celui qui l’avait abattu. La séparation ayant plongé l’homme dans une détresse insondable, le pauvre arbre avait été abattu avec la rage et la fureur d’un homme à qui on avait littéralement arraché le cœur.

Un ange, oui car il y a beaucoup d’anges le soir de Noël, cet ange, je l’accorde au féminin car c’était bien une femme, décidée par compassion d’inviter l’homme solitaire à venir fêter le réveillon en famille dans un quartier modeste de la ville de Québec.

Face à son hésitation, parce que bon, je ne te l’ai pas dit, mais l’homme était un peu homophobe, raciste et antisocial, l’ange lui dit : « Bon, écoute, chez moi tu n’auras pas de cadeau qui sera je t’attends sous l’arbre et tu devras laisser tous tes préjugés derrière toi car mon petit frère est gay, les deux aînés sont anglophones, mon neveu est haïtien, mes enfants sont agités, ma mère est très malade, mon mari est pas très bavard, et Je cuisine mal ! Il y a de fortes chances que la dinde soit un peu raide. Malgré tout ce qui précède, sachez que tout ce monde est prêt à vous accueillir à bras ouverts pour fêter Noël.

Bizarrement, l’homme a accepté sans hésiter l’offre de l’ange, se disant sans doute qu’il valait mieux passer la nuit dans une famille étrange et atypique que d’endurer une grande solitude autour d’un sapin aussi sinistre que l’était son âme !

Le matin du 25 décembre, après une belle nuit d’échange et de partage, l’homme a quitté la maison de l’ange en lui disant ceci : « Je suis venu seul et je pars seul, mais transformé, car cette nuit, j’ai reçu le plus beau des cadeaux. Ce n’était pas sous le sapin, je ne pourrai jamais le prendre en photo, puisque c’est dans mon cœur que ton ouverture et ta fraternité sont gravées à jamais.

Il faut croire que les anges ne sont pas tous dans nos campagnes chantant l’hymne du ciel.

Ils sont partout autour de nous. En espérant qu’ils se manifesteront à nouveau cette année pour que la magie des fêtes puisse opérer et nous inspirer une nouvelle histoire pour Noël 2024 !

Paix et amour !

Lynda Beaulieu, présidente du Diamant et agente de Robert Lepage

*****

Écoutez Robert Lepage lire notre conte de Noël :

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Offre ultime sur le Redmi Note 13 proposé par la célèbre marque Auchan
NEXT Plus besoin de télé avec ce vidéoprojecteur noté 5 sur 5 à moins de 132 euros