Considérée à tort comme une émotion à éviter, la peur révèle des aspects positifs inattendus. Une étude danoise, publiée dans la revue « Brain Behaviour and Immunity », affirme qu’elle pourrait agir favorablement sur l’inflammation.
Des chercheurs de l’Université d’Aarhus sont arrivés à cette conclusion surprenante après avoir mené une expérience impliquant 113 participants. Pour l’étude, des volontaires ont visité la maison hantée Dystopia au Danemark, portant des appareils qui suivaient leurs niveaux de protéine C-réactive de haute sensibilité (hs-CRP), une molécule produite par le foie en réponse à une inflammation dans le corps. La concentration de hs-CRP dans le sang augmente rapidement en présence d’infections, de blessures ou de maladies inflammatoires chroniques.
Les scientifiques ont également prélevé des échantillons de sang sur les volontaires avant, juste après et trois jours après leur visite dans la maison hantée pour analyser l’évolution de ce biomarqueur. Ils ont remarqué qu’à première vue, le niveau d’inflammation ne variait pas de manière significative entre tous les participants.
Mais en y regardant de plus près, une tendance intrigante est apparue. Les participants présentant une légère inflammation avant le début de l’expérience ont vu leurs niveaux de hs-CRP diminuer de manière significative dans les trois jours suivant leur visite à Dystopia. De plus, l’équipe de recherche a observé une réduction globale du nombre de cellules immunitaires chez tous les participants, indiquant potentiellement un apaisement du système immunitaire. “Nos résultats suggèrent que la peur récréative pourrait aider l’organisme à recalibrer les réponses immunitaires”, expliquent les auteurs de l’étude dans un communiqué de presse.
Autrement dit, la peur pourrait potentiellement avoir des effets bénéfiques sur le corps. Cette émotion pourrait avoir un effet régulateur sur l’inflammation, comparable à celui du froid. Les chercheurs insistent cependant sur la nécessité de poursuivre leurs recherches, compte tenu des limites méthodologiques rencontrées dans leur étude.
Malgré tout, ces conclusions sont encourageantes. On pourrait imaginer à l’avenir que les médecins prescrivent à leurs patients atteints de maladies inflammatoires chroniques de visiter une maison hantée ou de regarder des films d’horreur pour aller mieux. De quoi nous réconcilier avec ce sentiment qu’est la peur.
Relaxnews