Temps de lecture : 2 minutes – Repéré par The Independent
C’est du jamais vu. Des fossiles de trilobites en superbe état ont été découverts dans le Haut Atlas marocain. Cette créature marine qui peuplait les océans a disparu il y a 250 millions d’années. Elle n’a pas survécu à l’extinction massive du Permien-Trias, qui a entraîné la disparition de 95 % des espèces marines et de 70 % des vertébrés terrestres.
Ces créatures seraient mortes à la suite d’une explosion volcanique, les faisant disparaître sous des monticules de cendres. Un phénomène qui explique la surprenante préservation de l’animal, de ses tissus mous jusqu’à d’autres parties de son corps. Les fossiles ont ainsi été surnommés les « trilobites de Pompéi » par les scientifiques, en référence au triste sort des habitants de Pompéi après l’éruption du Vésuve.
« En tant que scientifique ayant travaillé avec des fossiles d’âges et de lieux différents, la découverte de fossiles dans un état de conservation aussi remarquable au sein d’un environnement volcanique a été pour moi une expérience profondément exaltante », a déclaré le professeur Abderrazak El Albani, géologue à l’Université de Poitiers.
Ce dernier a également dirigé une étude internationale franco-brésilienne visant à analyser la préservation exceptionnelle de fossiles à corps mous et gélatineux vieux de plusieurs centaines de millions d’années. Elle s’explique par « activité volcanique qui a donné lieu à la formation de minéraux argileux dérivés de cette activité. »
Le système digestif fossilisé
« J’étudie les trilobites depuis près de quarante ans, mais je n’ai jamais eu l’impression d’avoir observé autant d’animaux vivants que ceux-ci. »note Greg Edgecombe, paléontologue au Musée d’histoire naturelle de Londres. Il affirme que l’étude des trilobites est essentielle car ils représentent « l’un des ensembles de données les plus complets » pour analyser l’histoire évolutive d’une espèce éteinte. De plus, les créatures ne se trouvaient pas au même endroit, ce qui en fait d’excellents indicateurs pour les géologues qui calculent l’âge des roches dans lesquelles elles se trouvent.
Bien que les fossiles de trilobites soient largement disponibles, les tissus mous préservés sont difficiles à trouver car les bactéries et autres micro-organismes accélèrent la décomposition. Les scanners ont montré que la plupart des parties du corps des trilobites de Pompéi étaient bien préservées, y compris le système digestif. Les scientifiques ont également découvert des caractéristiques physiques qui éclairent la manière dont ils se nourrissaient.
Les chercheurs soulignent que même les petits brachiopodes, coquilles attachées à la structure externe des trilobites, étaient attachés par des tiges charnues, comme c’était le cas à l’époque où ces animaux vivaient. Aujourd’hui, les trilobites font partie des animaux marins fossilisés les plus étudiés, avec plus de 20 000 espèces identifiées au cours des 200 dernières années.
