Un médecin québécois ayant travaillé pour Elon Musk était dans les coulisses de la première installation d’un implant cérébral Neuralink sur un patient humain plus tôt cette année.
“C’est une expérience qui m’a ouvert les yeux”, raconte Lior Elkaim, 29 ans, dans un entretien avec Le Journal.
En janvier 2023, le jeune médecin a l’opportunité de travailler comme chirurgien pour Neuralink, une société qui développe des implants cérébraux cofondée par le milliardaire Elon Musk.
« L’une de mes responsabilités était d’effectuer des opérations chirurgicales sur des cadavres et sur certains animaux », dit-il d’un ton calme et pensif.
La préparation
L’objectif de ces opérations était de faire des observations afin de rendre la technologie la plus efficace et surtout la plus sécuritaire possible, précise celui qui est maintenant résident en neurochirurgie à l’Institut-Hôpital neurologique de Montréal.
« Par exemple, nous voulions voir comment l’implant se déplace dans le crâne une fois installé. Grâce à nos analyses, nous avons pu identifier des améliorations possibles et résoudre différents problèmes », explique-t-il.
Après plusieurs mois de tests, Neuralink a finalement posé un premier implant sur un patient humain vivant en janvier dernier. «C’est moi qui ai étudié toutes les candidatures pour trouver le patient idéal pour la première opération», raconte M. Elkaim.
L’opération
L’opération a été un succès. Le patient sélectionné, un homme de 29 ans paraplégique suite à un accident de plongée, a raconté son expérience dans une vidéo qui a fait le tour du monde, dans laquelle on le voit jouer aux échecs en ligne, seul, à la main. la force de sa pensée.
Ce n’était pas la première fois dans l’histoire qu’un homme déplaçait un curseur sur un écran grâce à un implant cérébral, la prouesse ayant déjà été réalisée en 2004. Mais, précise le chirurgien, il représente encore une étape importante dans le développement de cette technologie.
Une image de l’implant cérébral développé par Neuralink.
Photo fournie par NEURALINK
« La technologie Neuralink existe depuis plusieurs années, mais peu de gens s’y intéressaient en dehors du monde universitaire », souligne M. Elkaim.
« C’est important car il a apporté beaucoup de capitaux pour développer cette technologie, mais surtout beaucoup de talent. “C’est l’une des choses que j’ai remarquées dans la valeur d’Elon Musk, son pouvoir d’attirer des personnes ultra talentueuses pour travailler ensemble sur un projet”, ajoute-t-il, l’admiration dans la voix.
L’avenir
L’entreprise vient d’annoncer qu’elle lançait une étude pour tenter de faire communiquer son implant cérébral avec un bras robotique.
Lior Elkaim compte terminer sa résidence dans les années à venir pour devenir neurochirurgien. Il n’exclut pas de revenir un jour sur Neuralink, mais garde toutes les portes ouvertes.
«J’aimerais travailler dans un environnement avant-gardiste comme celui-là», conclut-il.
Neuralink et Bref
Entreprise de neurotechnologie fondée en 2016 par Elon Musk
Développement d’implants cérébraux
Le but des implants est de compenser une paralysie sévère en contrôlant les appareils par la pensée.
En 2024, deux patients ont reçu des implants Neuralink
300 salariés
La valeur de l’entreprise est estimée à 8 milliards de dollars, selon les documents Neuralink.
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