Cela faisait 15 ans que nous attendions avec impatience de revenir à Pripiat et c’est chose faite. Stalker 2 : Heart of Chornobyl n’est plus une chimère. GSC Game World réalise un petit miracle en sortant ce FPS post-apocalyptique dans des conditions particulières. Il est désormais temps de vous équiper et de rejoindre la Zone d’Exclusion pour une aventure survivaliste exigeante.
Vous le savez sans doute, Stalker 2 : Heart of Chornobyl sort d’un développement pour le moins compliqué, avec une situation géopolitique particulière en tête. La simple existence de ce jeu vidéo de tir est en quelque sorte un petit miracle. Cependant, nous jugeons Stalker 2 sur ses qualités vidéoludiques et uniquement sur ses qualités vidéoludiques. Le reste n’est pas pris en compte dans le test qui suit.
Résumé
- Histoire
- Graphique
- Gameplay
- Scénario
- Contenu
- Conclusion
Histoire
Stalker 2 raconte l’histoire de Yevhen, un harceleur qui cherche des réponses après que sa maison ait été détruite par une anomalie. Skif, son surnom, entre dans la zone d’exclusion pour trouver un artefact susceptible de lui rapporter le jackpot, mais rien ne se passe visiblement comme prévu. Ce deuxième épisode canonique de la saga commence après Stalker du prénom et plus rien n’est comme avant. Une seconde explosion qui a eu lieu en 2006 a perturbé de façon spectaculaire Tchernobyl et ses environs, créant diverses anomalies et mutants qui ont rendu la zone particulièrement hostile.
C’est dans ce contexte post-apocalyptique que notre harceleur ignore les avertissements dans l’espoir de faire fortune et de découvrir la triste vérité cachée au cœur de la Zone. Les équipes ukrainiennes de GSC Game World ont même veillé à ce que tout le monde puisse profiter pleinement de Stalker 2. Il n’est pas nécessaire d’avoir survécu au premier match pour défier le second. Et c’est une excellente nouvelle !
Graphique
STALKER : Shadow of Chernobyl était à la pointe lors de sa sortie en 2007 et GSC Game World prévoyait de refaire la même chose 17 ans plus tard. Malheureusement, STALKER 2 : Heart of Chornobyl n’est en aucun cas un fleuron technologique même s’il ne le mérite pas du tout. Ce FPS est quelque peu en retard par rapport à la concurrence sans être totalement dépassé par cette dernière, et souffre notamment d’un manque flagrant d’optimisation. Il est conseillé et même nécessaire de disposer d’une machine très puissante pour jouer dans des conditions optimales et permettre au titre d’exprimer tout son potentiel. Sinon, des baisses régulières de framerate risquent de gâcher l’aventure.
Les studios ukrainiens travaillent à peaufiner leur création et ont déjà corrigé de nombreux bugs. Les derniers correctifs ont considérablement amélioré l’expérience globale et tout stabilisé. Cependant, il existe encore de nombreuses anomalies techniques et autres bugs à Tchernobyl. Entre détourage sauvage des éléments décoratifs – notamment végétaux – et problèmes de texture, la Zone d’exclusion n’est pas exempte de toutes critiques. Il est pourtant très agréable de passer des dizaines d’heures dans ses environnements apocalyptiques. Stalker 2 se démarque par son ambiance de fin des temps et une direction artistique venue d’Europe de l’Est qui nous immerge à 100%.
Chronobyl est un lieu hors du temps, un monde ouvert qui s’étend sur pas moins de 64km² et qui offre aux curieux des panoramas uniques. La Zone d’Exclusion n’a pas son pareil pour nous étonner avec ses différents biomes exotiques et nous terroriser avec sa météo capricieuse et un cycle jour/nuit qui impacte grandement notre approche des missions. Stalker 2 compense son manque de technique par une ambiance à nulle autre pareille, tant visuelle que sonore. Le design sonore contribue à nous plonger corps et âme dans ces lieux interdits et coupés du monde. Tchernobyl est la destination idéale pour vivre une épopée survivaliste et en ressortir aussi paralysé que satisfait.
Gameplay
GSC Game World reprend la formule qui a fait la renommée de la franchise et peaufine certains détails afin de la remettre au goût du jour. Les joueurs seront en terrain connu avec cette simulation immersive qui fait la part belle à la survie et aux gunfights. Stalker 2 est volontairement austère, peu séduisant au premier abord. Les premiers instants à Tchernobyl sont durs, difficiles et c’est tout l’intérêt de cette expérience qui ne nous pardonne rien… ou presque. Ici, nous apprenons à nos dépens… un échec après l’autre.
Cette aventure sans compromis s’articule autour d’un principe aussi simple qu’efficace : la survie du plus fort et c’est ce qui rend le jeu si passionnant. Les harceleurs ne peuvent pas partir en expédition sans s’être soigneusement préparés au préalable. Cela passe par le choix des équipements, des armes et des munitions ainsi que leur réparation car, dans Stalker 2, il faut prendre en compte l’usure sinon votre arme s’enrayera en plein combat. Les constantes de caractères sont un autre élément à surveiller de près à tout moment. Qu’il s’agisse de santé, d’endurance, de taux de radiation ou encore de faim… la vie du harceleur dépend de sa capacité à répondre à ses besoins en temps réel.
Parce que presque tout tente de vous mettre sous la peau dans cette Zone d’Exclusion qui nous oblige à être constamment sur nos gardes et à écouter. L’environnement est la première menace à prendre en compte et à ne pas négliger. Entre les anomalies, les émissions mortelles et les mutants qui hantent les lieux, la mort nous suit comme notre ombre. Alors l’Homme est un loup pour l’Homme et cela ne pourrait être plus vrai dans ces lieux. Les combats se veulent sporadiques, mais intenses, malgré une intelligence artificielle sommaire qui, pour ne pas dire surprenante, est présente. GSC Game World propose même des séquences d’infiltration et quelques combats de boss qui s’avèrent anecdotiques et peu inspirés.
Ce qui nous frappe dans Stalker 2, c’est l’absence des mécaniques RPG qui inondent la majorité des jeux depuis une décennie. A Tchernobyl, la montée au pouvoir de Skif passe par l’acquisition de nouvelles armes et de nouvelles armures et non par l’obtention d’une compétence ou l’augmentation d’une statistique. L’expérience se veut la plus réaliste possible, ou du moins crédible dans un contexte post-apocalyptique surnaturel. Nous devons donc explorer l’environnement et réaliser des missions dangereuses afin d’obtenir le matériel nécessaire à notre progression.
Stalker 2 se joue entièrement au clavier/souris – ce qui est une évidence puisque la saga est intrinsèquement liée au PC – mais aussi avec la manette. Steam annonce une compatibilité partielle, mais en fait le titre GSC Game World peut être joué entièrement sur le pad sans subir la moindre perte. Il existe cependant une limitation qui peut vous faire réfléchir à deux fois avant de saisir un pad. Ce FPS encourage les headshots, surtout en fin d’aventure, et autant dire qu’avec une manette… la difficulté monte d’un cran puisque Heart of Chornobyl est un jeu PC dans l’âme.
Scénario
Stalker 2 s’appuie sur une narration principalement environnementale rythmée par des séquences scénarisées qui peinent à s’intégrer à la simulation immersive imaginée par GSC Game World. L’histoire comporte principalement des dialogues, parfois des choix multiples qui influencent le déroulement de l’intrigue mais pas son issue, et quelques bonnes cinématiques. La force de Stalker 2 réside dans sa capacité à nous parachuter dans la Zone d’Exclusion in media res et dans son univers alternatif. L’histoire s’avère linéaire et souvent déroutante, la faute à une expérience qui privilégie la survie et qui brille trop peu à travers ses passages scénarisés. La chaleur de Tchernobyl a néanmoins une qualité qui nous semble essentielle… Le jeu est entièrement doublé en ukrainien et sous-titré en français.…et ça fait toute la différence.
Contenu
Stalker 2 nécessite une quarantaine d’heures de « pseudo » ligne droite pour en voir le bout, ce qui implique de se contenter de quelques missions secondaires et de limiter l’exploration au strict minimum. Dehors, ce FPS se vit au rythme choisi, une découverte après l’autre et avec cette vision la durée de vie explose. Ceux qui souhaitent visiter tous les recoins de la carte, explorer chaque point de repère et accomplir les dizaines de quêtes disponibles pourraient se retrouver à camper à Tchernobyl pendant un certain temps. Petit bémol, les studios ukrainiens abusent en fin d’aventure des allers-retours incessants qui, pour rappel, se font à pied. Le dépaysement laisse alors place à une légère sensation de lassitude.
Conclusion
STALKER 2 : Heart of Chornobyl n’est pas le miracle vidéoludique que l’on espérait, mais il ne le mérite pas. Ce FPS survivaliste en monde ouvert est une expérience unique qui brille par son univers immersif, sa vision survivaliste du jeu vidéo et son ambiance unique. Malheureusement, plusieurs éléments en font un jeu imparfait, au premier rang desquels son retard technique, son intelligence artificielle sommaire et son histoire qui peine à nous tenir en haleine. C’était agréable de retourner dans la zone d’exclusion… ni plus, ni moins.