Une technique de numérisation de pointe a ensuite permis une reconstruction du cerveau du fossile, en faisant, selon ses découvreurs, une « pierre de Rosette » pour mieux comprendre l’évolution du cerveau de l’oiseau.
Compétences en vol ?
Celui de l’Archéoptéryx “était beaucoup plus semblable à celui des dinosaures” qui ne volaient pas, explique à l’AFP le professeur Daniel Field, du département des sciences de la terre de l’université de Cambridge, qui a supervisé l’étude. « Relativement petit par rapport à son corps », contrairement à celui des oiseaux modernes, il était par ailleurs peu développé dans des régions clés pour la cognition et le vol, précise ce paléontologue.
“La structure du cerveau de Navaornis est presque exactement intermédiaire entre celle de l’Archéoptéryx et celle des oiseaux modernes”, a déclaré le Dr Guillermo Navalón, co-auteur de l’étude, cité dans un communiqué de Cambridge.
Par rapport à la taille de son corps, le cerveau du fossile était « beaucoup plus gros » que celui de l’Archéoptéryx, poursuit le professeur Field, et « très similaire à celui des oiseaux vivant aujourd’hui ». En revanche, son cervelet, qui joue un rôle essentiel dans le contrôle du vol des oiseaux modernes, était apparemment moins développé.
Cependant, l’anatomie de Navaornis et les caractéristiques du plumage et des tissus mous d’oiseaux apparentés suggèrent une réelle habileté au vol, ce qui explique peut-être la présence dans son oreille interne d’un « gigantesque » appareil vestibulaire, lié à l’équilibre et « bien plus grand que celui des oiseaux modernes”, a expliqué le Dr Navalón à l’AFP. “Il semble très plausible” que cette caractéristique ait agi comme un mécanisme compensatoire “permettant à Navaornis de s’orienter dans les airs”, ajoute le professeur Field.