en Essonne, une fenêtre sur les climats du passé

en Essonne, une fenêtre sur les climats du passé
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Le système de carottage long, fleuron du navire français « Marion Dufresne », entre à l’eau lors de la campagne océanographique Amaryllis-Amagas II, en juin 2023. ANAIS DUYAYON

Nous savons depuis longtemps que les océans sont le réceptacle du déséquilibre énergétique de la planète. “En raison de leur énorme volume, ils contiennent beaucoup de chaleur et beaucoup de nos déchets”résume François-Marie Bréon, directeur adjoint du Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement (LSCE), unité mixte de recherche du CNRS, du CEA et de l’Université Paris-Saclay située dans l’Essonne.

Premièrement, les océans absorbent « 95 % du déséquilibre radiatif »cette différence entre l’énergie solaire qui entre dans le système Terre et l’infrarouge qui en sort en moindre quantité, phénomène à l’origine du réchauffement climatique. Deuxièmement, les océans fonctionnent comme “un bac à CO2 » en dissolvant en leur sein une partie des émissions anthropiques présentes dans l’atmosphère, à la manière des vases communicants. « Sans ce puits océanique, le réchauffement climatique serait bien plus rapide »souligne M. Bréon.

Il existe cependant d’autres raisons de surveiller ce qui se passe sous l’eau. La hausse du niveau de la mer, par exemple. Ce phénomène évolue avec le temps. « Il y a trente ans, la première cause était l’expansion de l’eau due à la hausse des températures. Aujourd’hui, la fonte des glaciers et des glaces au Groenland et en Antarctique domine le record d’élévation du niveau moyen de la mer.précise l’expert.

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Les chercheurs ont eu très tôt l’intuition que la majorité du CO2 n’est pas resté dans l’atmosphère. Mais ils ont récemment développé des techniques qui permettent d’en savoir bien plus. Ainsi, le carottage des sédiments sous-marins, à des profondeurs de plus en plus grandes, permet d’explorer l’histoire des climats de notre planète. Avec le Marion-Dufresne 2, plus grand navire de la flotte océanographique française, les scientifiques peuvent descendre jusqu’à 5 000 mètres, mais ciblent surtout les régions du monde où les sédiments se sont accumulés le plus rapidement, à raison de 2 centimètres par siècle, contre une moyenne de 2 centimètres par millénaire. dans toutes les mers et océans.

Reconstitution d’une végétation ancienne

« Ces sédiments contiennent une partie terrigène, c’est-à-dire des éléments arrachés aux continents et transportés par les fleuves et les courants océaniques, ou sous forme de poussières charriées par le vent. Ils contiennent également une partie biogénique, restes d’organismes vivants composés principalement de coquilles foraminifères, de mini escargots de mer.explique la paléoocéanographe Aline Govin, chargée de recherche au LSCE, un établissement doté d’une carothèque où sont conservées une vingtaine de kilomètres de carottes de sédiments dont les plus anciennes datent de 1970. Une archive unique au monde.

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